XIII- COMBAT PSYCHOLOGIQUE

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Les mois passèrent, ils ne faisaient que de se disputer. Eyden se montrait énormément distant avec Azur. Elle ne comprenait pas et ne se doutait pas que c'était parce qu'il se sentait de plus en plus attiré par Bonnie tel un aimant. Il ne pouvait s'empêcher de lui parler, de penser à elle et de rêver d'elle. Il vivait un enfer sans même s'en rendre compte. Il était mal et se sentait coupable vis-à-vis d'Azur, mais aussi désemparé face à l'emprise que cette sorcière avait sur lui. Le mal prenait possession de sa vie quotidienne l'obligeant à repousser ses pratiques religieuses, sa vie sociale et son entourage.

Tout était différent depuis qu'il s'était renfermé sur lui-même avec des tonnes de pensées obscures lui traversant l'esprit. Il avait peur de ce qui pourrait advenir par la suite. Il n'arrivait plus à se regarder dans la glace. C'était une descente aux enfers. Mais pourtant, Azur était là pour lui, elle essayait de le comprendre alors qu'il souffrait en silence. Et le son de sa voix arrivait à l'apaiser pendant l'espace d'un appel téléphonique, il arrivait qu'il puisse la retenir plus de quatre heures au téléphone. Elle était son souffle d'harmonie, son rayon de soleil dans toute cette noirceur et la seule qui arrivait à lui faire tenir le coup. Mais lorsqu'il raccrochait, le vide l'emparait de nouveau, le silence de la pièce lui rongeait les entrailles et c'était comme ci la sorcellerie opérait de nouveau. Mais de plus en plus forte à chaque fois qu'il essayait de la contourner.

Azur ne s'inquiétait pas vraiment de son côté, parce qu'au fond, ils étaient pareils, avec cette part de noirceur et de solitude en eux.

Elle n'était pas attirée par sa noirceur ni aveuglée par elle, elle n'avait pas l'air d'en avoir besoin, elle l'acceptait, avec ses qualités et ses défauts tel qu'il était, alors pourquoi il s'acharnerait à fuir tout ça ? Parce que finalement, quand un atome se combine à un autre, le risque, c'est la combustion et l'explosion. Alors brûlons ensemble, disait-elle...
Pourtant, elle ne savait pas le degré que cette brûlure infligera à son cœur ...

Deux mois plus tard

Quelques heures, et nous serons deux. La douceur de sa peau à caresser, son sourire si particulier à admirer, son odeur sucrée et ses yeux dans les miens seront là.

Eyden était impatient, car aujourd'hui, Azur arrivait dans sa ville. Il avait l'impression que c'était la première fois qu'il la verrait. Il était comme un enfant quelques heures avant Noël. Et son cadeau, c'était Azur.
Elle venait d'atterrir, elle s'empressa d'allumer son téléphone pour prévenir Eyden dont elle était arrivée.

— mon cœur, je suis là

Il ne put s'empêcher de sourire, mais répondit d'un air nonchalant tant bien que mal.

— finis de passer les contrôles, je t'attendrais à la sortie de l'aéroport babe.

Et c'est ce qu'elle fit, après avoir récupéré sa valise, elle se dirigea vers la sortie de l'aéroport. La brise de fraîcheur lui frappa au visage et rosit ses joues. Elle balaya les routes désertes du regard à la recherche de celui d'Eyden. Le cœur battant, c'est là qu'elle le vit. Et qu'il la vit. Ils se mirent à avancer tout deux vers l'autre avec des pas précipités et enjoués. Azur laissa tomber sa valise au sol et se jeta dans les bras d'Eyden. Il la serra fort contre lui, ferma les yeux et aspira son doux parfum dont il était en manque depuis ces derniers mois. Il se sentit enfin en sécurité dans ses bras, il ne put retenir de verser quelques larmes de soulagement. Après tout cet enfer qu'il a dû vivre, il a pu retrouver l'amour de sa vie comme récompense pour avoir tenu le coup jusque-là.

Azur était heureuse, comblée de bonheur car elle se trouvait enfin dans les bras de l'homme qu'elle aimait par-dessus tout. Elle se détacha de lui, prit son doux visage dessiné d'un large sourire entre ses deux petites mains, lui caressa les joues en plongeant son regard dans celui étincelant de son bien-aimé.

— tu m'as manqué grosse tête

Puis elle rapprocha son visage du sien en regardant ses lèvres pulpeuses qui l'avaient atrocement manqué. Elle posa ses lèvres délicatement sur les siennes en lui donnant un doux baiser, amoureux et sensuel. C'était le nirvana. Un moment de partage intense. Rien d'autre que leurs lèvres, qui s'entrelaçaient, n'avait d'importance, rien d'autre que les sensations, rien d'autre que leur imprégnation. Ils essayaient de se graver au fer rouge dans le cerveau la sensation voluptueuse des lèvres, ils goûtèrent encore et encore à leur doux goût ... De sentir son odeur, de partager une sensation unique. C'était comme si c'était la première fois que leurs lèvres se touchaient, c'était toujours aussi exceptionnel. La flamme entre eux ne faisait que de brûler de plus en plus fort à chaque rencontre.

Puis enfin, ils se détachèrent l'un de l'autre :

— toi aussi, tu m'as manqué babe, dit il le cœur battant à la chamade en essayant de reprendre son souffle.

Alors elle le regarda et chuchota :

— je t'aime.

Après ça, il l'accompagna à son domicile. Pendant le trajet, ils écoutaient de la musique et rigolaient ensemble. C'est alors qu'ils firent une traversée de route extrêmement angoissante. Il passa par un sentier entouré d'arbres morts pour arriver plus vite. Le chemin était vide, aucun véhicule, aucun passant. Le temps commençait à s'obscurcir et le tonnerre commençait à gronder. Le chemin devenait impossible à parcourir à cause d'un brouillard intense. Un silence pesant s'installa dans la voiture puis soudain, Eyden freina d'un coup sec, Azur se retenait de crier. Un corbeau mort avait atterrit sur le pare-brise de la voiture, éclaboussant celle ci de sang noir.

Eyden aussi avait le cœur qui battait à cent à l'heure. Il ferma les yeux puis lorsqu'il les ouvrit, il croisa le regard apeuré et rempli de larmes d'Azur. Tout deux savaient que c'était tout sauf normal. Un corbeau dans cette ville, à cette période. Il détacha la ceinture d'Azur et l'attira sur ses genoux pour la prendre dans ses bras et lui caresser les cheveux.

— tout va bien mon amour, c'était juste un accident. Tout va bien calme toi

Azur finit par se calmer et il lui embrassa le front avant de sortir de la voiture pour nettoyer tout de bazard.

Après ce malheureux « accident », ils continuèrent leur chemin et Eyden déposa Azur Chez elle. Toutefois, à l'entrée, elle le retint.

— tu veux bien passer la nuit ici, je n'ai pas envie de me retrouver toute seule après... Tu sais bien.

— babe ... D'accord, oui, je reste.

Elle soupira puis le prit dans ses bras.

— merci...

Ils passèrent la nuit a discuter de tout et de rien et il fit tout pour lui changer les idées. Après avoir dîné, ils s'assoupirent tous les deux dans les bras de l'autre.

Quelques jours plus tard

Il était tard le soir. Assise devant son ordinateur posé sur son bureau face à la fenêtre de sa chambre. Azur finissait de rédiger une dissertation. Il pleuvait à torrent dehors et les orages étaient successifs. Elle leva les yeux de son devoir pour jeter un coup d'œil à l'extérieur. La ville était plongée dans une obscurité totale et un silence profond.

Une fois sa dissertation terminée, elle ferma son ordinateur et se leva pour se rendre dans la cuisine afin de grignoter quelque chose.
Elle ouvrit la porte et alluma la lumière qui grésillait. Elle ouvrit le réfrigérateur et prit un pot de beurre de cacahuète qu'elle dégusta à la cuillère accoudée sur le plan de travail en surfant sur les réseaux sociaux sur son portable.

C'est alors qu'un bruit sourd de claquement de fenêtre se fit entendre en provenance de sa chambre. Elle sursauta et son cœur s'accéléra, paranoïaque comme elle était, elle s'arma d'un couteau de cuisine puis se rendit dans sa chambre à pas de loups. En ouvrant la porte, elle se retint de crier en voyant une ombre sur un des murs de sa chambre. Elle mit une main sur sa bouche pour couvrir sa respiration saccadée puis continua d'avancer en direction de sa fenêtre. C'est alors qu'elle vit un corbeau, encore une fois mort et ensanglanté collé aux parois de sa fenêtre.

Elle ne sut comment réagir, dépassée et encore sous le choc. Elle finit par prendre son courage à deux mains et n'en parla pas à Eyden au risque de l'inquiéter encore plus. Elle ne dormit pas cette nuit-là et fit la garde dans le risque que quelque chose arrive pendant son sommeil.

Jusqu'à la muerte : une descente aux enfers par amour ( version 2.0 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant