Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 1

Chapitre 97 - Grandes agitations

Après un rapide petit-déjeuner, quelques accolades tristes et même un remerciement personnel de la part du Caporal, Licht s'en allait le cœur lourd de la maisonnette en bois. En se retournant une dernière fois, elle remarquait ses camarades faire de grands gestes dans sa direction tandis que le Caporal restait adossé à la porte d'entrée les bras croisés sur son torse. Eren n'était pas présent et dormait toujours. Son état s'était aggravé pendant la nuit, il avait besoin d'énormément de repos.

Les yeux d'Historia s'embuaient rapidement. La joie qui l'avait habité le temps de la présence de Licht s'était évaporée aussi rapidement qu'elle était arrivée. Elle se devait de jouer un rôle qu'elle ne voulait pas et grâce à la soirée de la veille, la petite blonde avait réussi à oublier ses obligations et les secrets qu'elle gardait pour elle en ayant eu l'impression de vivre comme une simple jeune fille de quinze ans.

Étant assez loin de la maisonnette, Licht donnait un coup de bride et faisait accélérer ses chevaux. Elle avait hâte de retrouver le Major Erwin.

À peine arrivée, Licht pâlissait en voyant la face sérieuse du Major ; ce n'était pas bon signe. Un émissaire venait d'arriver dans son bureau et lui avait tendu une lettre. Sans défaire sa cape, Licht se positionnait à côté d'Erwin une main sur l'épaule pour lire le contenu de la lettre.

- Le révérend Nick a été assassiné...

Cet homme était l'unique piste pour connaître la vérité sur les murs, mais aussi le seul qui pouvait expliquer la raison de la présence d'un titan à l'intérieur.

Levant ses grands yeux vers la brune, Erwin lui demandait de rédiger à la hâte une missive pour le Caporal Livaï. Sans prendre la peine de s'asseoir, elle attrapait du papier et une plume en rédigeant à toute hâte les mots exacts que lui dictait le Major. Elle mettait cette lettre secrète dans une enveloppe et y ajoutait un sceau pour ne pas être lu par d'autres personnes.

Erwin levait les yeux vers l'émissaire habillé en civil pour ne pas éveiller les soupçons.

- Galopez aussi vite que vous le pouvez soldat. Leur vie est au creux de vos mains.

Le soldat faisait le signe du poing sur le cœur et courait vers la sortie sans prendre la peine de fermer la porte derrière lui.

- Que se passe-t-il ?

Erwin baissait les yeux sur son bureau.

- L'étau se resserre. Ils n'aiment pas nos agissements et veulent nous faire taire. Il va te falloir fuir Licht. Je ne vais pas tarder à me faire arrêter. Tu n'as pas encore porté officiellement les Ailes de la Liberté, tu peux donc aisément passer entre les mailles du filet.

Se levant face à la jeune femme, il lui faisait une accolade qu'elle ne comprenait pas.

- J'ai l'impression que tu me fais tes adieux Erwin.

Il souriait tristement.

- Et c'est sûrement le cas. Prends vite tes affaires et cache-toi le temps que les choses se tassent. Si tout se passe bien, tes camarades recevront la lettre à temps et se cacheront à leur tour avec le Caporal Livaï.

Licht était pâle.

- Mais comment savais-tu qu'un ordre comme celui-là avait été lancé.

- L'ordre vient du centre. Nous n'avons plus le droit à aucune expédition extra-muros et...

Licht tapait sur le bureau de sa main.

- Mais nous devions sortir du Mur Rose pour reboucher le Mur Maria. Eren s'entraîne durement pour cela. Il s'épuise à en crever pour nous sauver. C'était le projet initial.