Chapitre 29 - Cérémonie d'admission

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Le grand jour était enfin arrivé. Le soleil n'était pas encore levé que les quatre adolescents prenaient leur dernier petit-déjeuner. Ils étaient silencieux à cause de la fatigue, mais aussi face aux regrets de ne pas avoir davantage profité de ces jours paisibles.

Licht avait tapé sur la table en se levant pour briser ce silence pesant.

- Ne tirez pas la tête, on ne va pas se dégonfler et se prélasser jusqu'à la fin de notre vie. On doit apporter notre pierre à l'édifice pour sauver l'humanité et continuer ce que les générations précédentes ont essayé de découvrir au prix de nombreux sacrifices. Aujourd'hui nous allons être de vrais soldats. Faisons honneur à nos semblables !

Elle posait avec détermination son poing serré sur son cœur et l'autre bras dans son dos.

- Nous sommes des soldats et vivre une vie d'insouciance n'est pas faite pour nous.

Après le rapide petit-déjeuner, ils avaient chacun lancé un dernier coup d'œil dans leur chambre pour vérifier que leurs affaires personnelles les plus importantes ne soient pas oubliées.

Licht se tenait dans l'embrasure de la porte de la chambre des garçons et regardait positionnée les bras croisés sur sa poitrine le blond qui était assis sur son propre lit. Il jouait avec le bracelet qu'elle lui avait offert à son premier anniversaire depuis qu'ils se connaissaient.

Relevant la tête, Reiner le tendait vers Licht qui entrait enfin dans la pièce et prenait place sur le lit.

- Tu peux me l'accrocher ?

Elle acquiesçait et l'attachait à double nœuds.

- Serre bien, je ne veux surtout pas le perdre.

Elle faisait un troisième nœud.

- Tu l'aimes vraiment ?

Reiner caressait du bout des doigts le bracelet tissé.

- Bien évidemment, il a été fait avec tellement d'amour.

Ils se tenaient les mains en ne se quittant plus des yeux.

- J'ai peur Reiner. Peur de m'éloigner de toi une fois là-bas, peur de m'éloigner des derniers membres de ma famille. J'ai peur de vous perdre.

Il la tirait à lui dans ses bras forts et quand elle posait sa tête sur le torse du blond, elle sentait un anneau de métal frais à travers son haut et se coller sur sa joue. Reiner en profitait pour enregistrer dans sa mémoire l'odeur de sa petite brune. Il avait peur de ne plus avoir le temps de se retrouver seuls tous les deux.

- Tu as toujours la bague ?

Comme réponse, Reiner tirait la longue ficelle accrochée à son cou depuis quelques jours et sortait le pendentif qui n'était autre que la bague en argent.

- Et toi, tu as la tienne ?

Licht faisait le même geste en sortant la bague en or.

- J'avoue que l'endroit où elle se trouve n'est pas des plus agréables. Elle est tellement froide que j'en frissonne au moindre mouvement.

Il caressait la matière dorée positionnée sur la poitrine de la jeune brune et souriait sournoisement.

- Au moindre mouvement, tu penseras donc à moi.

Il attrapait le visage de la brune en coupelle et embrassait le bout de son nez.

- Nous devrions y aller, le chemin va être long jusqu'au centre d'entraînement.

Cachant une seconde fois dans leur haut la ficelle et son pendentif, ils descendaient enfin les escaliers. Reiner fermait la marche alors qu'Annie et Bertolt les attendaient déjà devant l'entrée avec leurs maigres bagages ; il était recommandé de ne presque rien emmener si ce n'est que des vêtements de civils pour les jours de repos ou du peu de temps libre.

Alors qu'il était toujours derrière Licht, Reiner remarquait que la petite brune avait accroché dans ses cheveux la barrette qu'il lui avait offerte. Le blond était tellement heureux.

C'est donc le sourire aux lèvres qu'il quittait cette maison pour un temps indéterminé, tandis que ses camarades gardaient sur le visage une expression de doute durant les longues heures de trajet.

Ils avaient reçu leur nouvel uniforme. Les filles s'étaient changées dans une salle, et les garçons dans une autre. Puis, ils avaient tous étaient positionnés en plusieurs lignes les bras dans le dos et leurs pieds ancrés dans le sol de leur futur terrain d'entraînement.

- À présent, la cérémonie d'admission à la 104ème Brigade d'entraînement va débuter !

L'instructeur dénommé Keith Shadies hurlait à s'en époumoner. Il tentait de démoraliser les jeunes recrues forçant les plus faibles psychologiquement à partir d'eux même dès à présent.

- Vous n'êtes que du bétail !

Puis, sans prendre de gants, il interrogeait des recrues au hasard, ou plutôt des recrues dont le regard reflétait de la peur, ou encore aucun traumatisme, et laissait tranquille ce dont le regard froid et droit semblait avoir un passé des plus troublant.

L'instructeur passait devant Annie qui gardait son regard fixe et froid, ainsi que Licht se trouvant quatre personnes plus loin, son regard était vide. Il faisait se retourner cette ligne n'ayant plus personne à interroger sur les raisons de leur venue. Puis, il enchaînait sur la ligne des deux garçons du quatuor.

L'instructeur passait à côté de Bertolt qui suait d'angoisse tout en gardant le corps droit et le regard fixe. Il avait énormément grandi depuis ces quelques mois et avait presque la taille de Keith Shadies, mais pas la même prestance et encore moins la même carrure large.

Quand sa ligne s'était retournée, Licht s'était retrouvée face à Reiner et n'avait pas osé le regarder dans les yeux ne voulant pas le déconcentrer de ce regard déterminé qu'il arborait. Malgré cela, le regard du blond s'adoucissait en se posant sur la petite brune si belle dans sa tenue de jeune recrue ; elle était tellement attirante ainsi.

S'arrêtant devant Reiner, l'instructeur observait ce corps déjà bien développé pour un simple adolescent de quatorze ans et dont le regard semblait détaché.

- Et toi, qu'est-ce que tu es venu faire dans nos rangs ?!

Reiner faisait le signe de salut en positionnant sa main en poing sur son cœur et l'autre dans son dos. Il se maintenait droit et fier en bombant le torse.

- Sauver l'humanité.

Son regard était devenu froid et ferme faisant hocher de la tête Keith Shadies assez satisfait de cette réponse claire, nette et précise. Il sentait ici toute la détermination du blond.

Alors, il se retournait et continuait d'inspecter les raisons de l'inscription de ces autres nouvelles recrues.

Avec ses lèvres, Licht disait le mot « parfait » à Reiner se trouvant toujours face à elle.

Il murmurait à son tour un « merci » avant que chacun ne se concentre sur les paroles de l'instructeur.

La rangée de Reiner devait alors se retourner et ne le voyant plus que de dos, Licht se permettait de glisser son regard sur le corps en entier du blond. Il avait tellement grandi et pris en muscles depuis leur toute première rencontre.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant