Je réaliserai mon rêve pour toi

Chapitre 6:

"Je n'aurais pas dû"

Voilà les seuls mots qu'il avait prononcé. J'étais donc là, debout, en plein milieu du trottoir ; comme une idiote.
J'étais encore sous le choc de ce qui venait de se passer...
J'avais vraiment perdue les pédales...
Mais étrangement j'avais totalement arrêté de pleurer, et je me sentais plutôt bien. Très bien même.
Je décidais alors de rentrer dans la voiture.

Ce baiser signifiait-il que nous sortions désormais ensemble...? Non. Après tout, il avait raison, on ne se connaît pas assez. Mais il embrasse si bien... Non, non, non et non !! Mais...

"Lisa..?" M'interpella-il soudainement, me faisant sortir de mon dilemme mental.

Je le regardais fixement. Contrairement à ce matin il ne semblait pas mal à l'aise et affichait même une mine plutôt sérieuse.

"-Ou...oui..? Répondis-je d'une voix hésitante.
-Il faut tout oublier. Je te l'ai déjà dis, on ne peut pas entretenir ce genre de relation. Il faut qu'on s'arrête maintenant.
-Attends, il faut qu'on s'arrête avant même d'avoir commencé, tu dis ?
-Oui, j'ai peur qu'après je commence à te connaître et que je m'attache trop...j'espère que tu comprends Lisa...? Tu sais, c'est uniquement pour ton bie~
-Je comprend. Je lui souris et je repris : bon ! Et si on y allait ? C'est qu'on va nous attendre, nous ! Haha ! Je lui souris, et ce, d'un sourire franc.
-Vous avez raison. Je suis votre majordome et je me dois de vous ramener à l'heure mademoiselle !" Il avait évidemment bien insisté sur le 'mademoiselle' .

Nous rigolâmes pendant quelques minutes, puis, un silence de mort s'installa. Je n'avais pas envie de parler. Encore moins de rire.
Je me posais pas mal de questions en fait. Mathias a réellement dû me prendre pour une petite fille faible à pleurer comme ça ! Mais ce n'est pas de ma faute...tout c'était encaisser, et j'ai craqué. On pourrait presque dire que Mathias a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ?

En fait ça met égale qu'il ne se passe rien entre nous. Non, ça ne m'est pas égale. Je me suis juste faite à l'idée. Ça ne me blesse pas plus que ça. Juste, ça aurait pu être mettre un peu de "bonheur" dans cette vie peu joyeuse. Allez ? On va pas se mentir, j'ai pas la vie de princesse dont tout le monde rêve ?

Mais bon, je ne m'en plains pas. Après tout, la vie est faite ainsi non ? Il y a les gens qui naissent dans un château avec des bagues en or aux doigts et ceux qui se bâteront toute leur vie pour obtenir un bout de pain.

Je ne pense faire partie d'aucune de ces deux parties, quoique je me rapproche peut-être plus de la deuxième catégorie de personnes. Bref. Eh bien tout ça pour dire que j'accepte la vie que j'ai. Ou plutôt celle que j'avais, parce que désormais, je fais partie de la première catégorie de personnes. Et je n'en suis pas tellement fière pour tout dire...

"Nous sommes arrivés. Mathias me sourit de toutes ses dents.
Et aussi...Lisa..." reprit-il.

Je savais déjà ce qu'il allait dire. Les hommes sont tellement prévisibles.

"-Ici, tu es seulement mon majordome. Et puis de toute façon tu l'as toujours été, non ? Je lui fis un clin d'œil.
-Oui ! Vous avez raison très chère."

Très chère ?? Il se moque de moi là ?? Ouhhh j'en avais des frissons !
Je décidais de l'ignorer et de lui tirer la langue comme unique réponse. Haha, oui je suis une vraie enfant ! Mais tant pis ! Étrangement, devant lui, ça ne me gênais pas de me montrer sous tous mes angles. Et je sais à quel point j'ai un caractère...disons assez...spécial...

Je rentrais dans la maison et je fus accueillie par une Jane très inquiète !

"-Mais où étiez-vous, bon sang ?! Cela fait 20 minutes que vous êtes censés être là ! Il ne t'es rien arriver ma puce j'espère ?? Elle me tourna autour pour vérifier que c'était bien moi.
-Haha ne t'en fais pas Jane ! Tout va bien.
-Alors pourquoi êtes-vous si en retard ? Questionna-t-elle.
-Oh...il y a eu....il y a eu des embouteillages ! Beaucoup ! Oui c'est ça beaucoup d'embouteillage ! Rétorquais-je.
-Ah je vois, bon si ce n'est que ça alors ! Allez, va déposer tes affaires et faire tes devoirs." Elle me sourit et je ne me fit pas prier.