Megumi:
Megumi suppose qu'il est 14h. A vrai dire, il n'en sait rien, mais cela ne compte pas vraiment.La pire chose qu'il risque est d'être en retard en cours, et il s'en fiche. Ce n'est pas de la délinquance, juste de la fatigue. Ses insomnies l'épuise tellement, et aujourd'hui il le vit mal.
Il rejette sa tête en arrière, et son crâne cogne douloureusement contre le mur derrière lui. D'une certaine manière, cela le fait revenir un peu à lui, le tenant éveillé. Il est assis sur le sol, dans une salle de classe vide, et silencieuse. Il peut se lever, et s'asseoir correctement sur une chaise, s'évitant ainsi des crampes, mais il est trop épuisé pour ça. Ses yeux tiennent à peine ouverts, alors il reste assis ici.
Le jeune homme veut bouger, faire quelque chose de son corps, pour distraire sa conscience, mais là n'est pas le problème.
Il le souhaite vraiment, mais ça semble si difficile. À quel moment avait- il atteint un point de non-retour, ou juste se lever devenait insurmontable ? La fatigue est trop forte. Il veut juste s'endormir pour de bon.Seul, dans le silence, plusieurs minutes défilent. Il compte sans bruits les secondes, pour garder un repère dans le monde réel. C'est comme une frontière entre ici et la version tellement plus pessimiste d'ici. Une balise qui lui indique qu'il est toujours présent. Il s'accroche à ce décompte comme à sa vie, et d'une certaine manière, c'est peut être le cas. Il ne veut pas sombrer dans les cauchemars que lui réserve ses insomnies, et en même temps, il veut se reposer.
Il ne s'arrêtera pas de compter avant un moment.
Compter, c'est occuper sa conscience.
Compter, c'est oublier tout le reste en citant des chiffres plutôt que des problèmes.
Compter, c'est un échappatoire qu'il s'est trouvé, juste pour lui.Dans quelques instants, la sonnerie signifiant la fin de la pause sonnera, et il s'arrêtera. Il ira en cours, il observera les professeurs faire leurs cours. Il écoutera, sans comprendre, ni chercher à le faire. Il rejoindra ses camarades, les écoutera s'extasier pour un rien, et il continuera d'ignorer son entourage.
Mais, là, tout de suite, il compte. Les nombres s'enchaînent, de plus plus difficilement.Un million de chose se bouscule dans son esprit, alors il compte. Compter est quelque chose qui ne change pas, de répétitif, organiser.
Alors que dans sa vie, c'est le bordel. Rien ne va, et il refuse encore de se l'avouer. Il ne peut pas avouer qu'il va mal. Ou du moins, qu'il est épuisé, et terriblement seul.
Il a des milliers de raisons d'aller mal, mais il est fort...
Merde...
Un sanglot s'échappe d'entre ses lèvres.
Putain, il n'as vraiment jamais demandé ça.
Les larmes se mettent à dévaler ses joues sans retenue. Comme si une barrière avait cédée en lui. Il en pleure pendant des heures, de fatigue, de tout. Il aimerait vraiment que quelqu'un vienne l'aider, ou avoir la force de s'aider lui même. Vraiment.
Le noeud dans sa gorge se desserre enfin.
On doit certainement le prendre pour un gamin à sangloter ainsi pour de pauvres insomnies.
Peut-être
Mais la fatigue l'achève, et il veut juste que cela cesse. Il a un mauvais pressentiment sur l'avenir, sur tout le reste, et il angoisse.
Voilà un moment que ce n'était pas arrivé, lui qui possède un self-control hors du commun. Mais l'épuisement l'empêche de réfléchir posément, alors il reste assis, seul dans la pièce.Les fenêtres sont à demi ouvertes, et il fait froid. La brise d'été s'est intensifiée, il a même plu durant la nuit. Le vent vient doucement caresser sa joue, séchant ses dernières larmes.
Et il se lève enfin.

VOUS LISEZ
Qu'on s'aime à en crever
FanfictionItadori ferme à demi les yeux, pour échapper à ce que lui inflige cette dure réalité. Il sait que dans quelques minutes, il sera en train d'affronter un « esprit criminel », mais peu importe, tant que pour le moment il peut serrer son copain dans se...