Megumi:
Voilà plusieurs heures qu'on lui a annoncé la nouvelle, et il ne s'en remet pas. En même temps, comment est-il censé prendre le fait que sa sœur soit dans le coma ? Le jeune homme aimerait surtout ne pas avoir à se poser ce genre de question.
Allongé dans le noir, il se sent terriblement seul. Sa sœur. Dans le coma. Tsumikki, il vient de perdre Tsumikki. Enfin, elle n'est pas morte, mais Megumi a peur, et cette peur est justifiée. Et c'est encore plus angoissant, de savoir un proche en danger, et de ne pas pouvoir agir, l'aider, le voir ou lui parler.
Sa sœur est à l'hôpital, certainement en train de risquer de perdre la vie, et cette information ne veut pas quitter son cerveau, elle repasse en boucle.
Tsumikki, Tsumikki, Tsumikki.
LA Tsumikki ?
Celle qui lui a tout appris, celle qui l'a soutenue et aimer plus que quiconque ?
Les larmes lui montent aux yeux, lui qui pensaient les savoir toutes versées ces dernières heures. Son esprit ne peut s'empêcher de bloquer sur l'information, et de lui faire réaliser qu'il perd sa sœur, et en même temps, celle qui compte le plus à ses yeux.Le brun se sent perdu, sans personne autour de lui, parce que sa sœur n'est pas là. De rage, contre lui même, contre le monde, contre tout ce qui a pu faire que sa propre sœur se retrouve ainsi, il frappe le mur devant lui. La douleur envahit immédiatement son poing, et c'est pour le mieux.
Il recommence, à s'en faire saigner les phalanges, et pour oublier que Tsumikki lui manque, toujours plus chaque seconde.
Il a mal, mentalement, il est juste épuisé.
La douleur dans ses doigts se mêle à l'inquiétude. L'angoisse le submerge, et Megumi n'a jamais su gérer ce genre de sentiments. Les émotions trop fortes lui font peur , lui qui est tellement impassible, alors aujourd'hui est un véritable enfer.Le sang coule sur sa main, et il regarde simplement les gouttes rouges filer entre ses doigts, sans esquisser un seul geste pour les en empêcher. Il fixe sa paume, comme si elle te fermait tout les secrets de la terre, dont comment réveiller une personne dans le coma.
Quelqu'un rentre dans l'appartement, certainement un voisin qui vient se plaindre du bruit, mais peu importe, parce que ce voisin ne peut ramener Tsumikki. Sa conscience bloque sur elle, impossible d'enlever l'image d'une Tsumikki enseveli sous les machines d'hôpital de sa tête.
- Putain Megumi...
Une voix angoissée, bien trop familière, prononce ces mots.
Et deux puissants bras le soulève pour le déposer sur son propre canapé, dans son propre salon. Yuuji part chercher des pansements, ou peut-être pas, Megumi ne sait pas, et n'a plus envie de savoir. S'il n'était pas si désespéré, il serait gêné par la situation, mais il est juste hébété.
- Et voilà. Tu devrais allez dormir maintenant.
Itadori fini de panser ses mains, avec une délicatesse qu'on attendrait pas de lui.
Yuuji se relève la tête, et jette un regard à Fushiguro, accroupis devant lui. Ses yeux noisettes rencontrent ceux, bleu profond, de Megumi.
Et il dit:- Pourquoi ?
- Ma sœur.
Le type aux cicatrices ne dis plus rien, il n'as pas besoin de plus pour comprendre.
Il sait déjà combien le brun tient à sa sœur.
Le rose s'assoit à côté de Megumi, et le prend dans ses bras, juste pour lui dire qu'il est là.Et Fushiguro se demande comment il a pu se passer un instant de plus de la chaleur qu'il ressent dans ses bras. Son corps contre le sien apaise un peu son inquiétude, un peu seulement.
Sa vision se trouble, brouillée par de nouvelles larmes. Au moins maintenant, il a une épaule sur laquelle pleuré.
Petit à petit, sa respiration se stabilise, et son esprit retrouve le calme. Il ne sait pas combien de temps il a passer blotti contre son voisin comme un enfant, là, à la lumière de la lune.
Il chuchote, doucement, la voix encore tremblante:- Merci.
- Je suis désolé pour toi.
- Ne le sois pas.
Et Megumi passe sa main au creux de la mâchoire d'Itadori, pour le rapprocher de lui.
Il s'avance son visage vers celui de Yuuji, avec une seule envie: l'embrasser. Et il l'embrasse, libérant enfin tout ce qu'il avait retenu jusqu'ici. Il l'embrasse, à plein poumon, heureux de retrouver le contact de ses lèvres sur celles de Yuuji, heureux de se sentir bien à nouveau.Les doigts fins de son voisin se logent dans son cou et ses cheveux, impatients, et il incline la tête, pour mieux apercevoir Yuuji. Il se détache légèrement de son « ami », son souffle lui chatouillant la joue. Et enfin, il le dit:
- Je t'aime.
Il ne veut plus jamais se rendre compte trop tard de la valeur d'un de ses proches. Il veut que ses amis aient une vie heureuse, et soit en bonne santé. Il souhaite tout le bonheur du monde aux gens qu'il aime, comme ça, il n'aura plus à vivre des soirées comme celle-ci.
ENFIN MEGUMI
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Qu'on s'aime à en crever
FanfictionItadori ferme à demi les yeux, pour échapper à ce que lui inflige cette dure réalité. Il sait que dans quelques minutes, il sera en train d'affronter un « esprit criminel », mais peu importe, tant que pour le moment il peut serrer son copain dans se...