𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐪𝐮𝐚𝐭𝐫𝐞

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Le souffle court, je finissais de boutonner l'arrière de la robe d'Abby

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Le souffle court, je finissais de boutonner l'arrière de la robe d'Abby. La couleur noire de celle-ci me troublait. J'avais comme un sentiment de déjà vu. Cette couleur, je la détestais tandis que lui l'adorait. C'était pourquoi, je m'étais vêtue également d'une longue robe à la couleur semblable à celle du plumage d'un corbeau.

Cela faisait désormais quelques jours que j'avais la tête ailleurs. Comme si tout mon monde s'était écroulé d'un coup. Une fois de plus... Mais c'était différent. Dans un sens, j'y étais préparée, il m'y avait préparé. Il m'avait aidé à combattre mes démons les plus redoutables. Il m'avait appris à arrêter de douter de moi. Il m'avait appris à vivre et ne plus me contenter de survivre.

Ce que je redoutais le plus était arrivé. Je l'avais perdu à jamais. Il n'y avait aucun retour en arrière. Tout était terminé. Son cœur s'était arrêté de battre. Il avait arrêté de respirer. Son cerveau s'était éteint emportant son âme dans les cieux.
J'ai passé ces deux derniers jours enfermé dans ma chambre à pleurer toutes les larmes de mon corps. Perdre quelqu'un, cela devrait être impossible. Surtout lorsque cette personne était ce qui vous était arrivé de mieux dans la vie. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Même si cette fin était en train de me ronger de l'intérieur, je devais rester forte. C'était ce qu'il aurait voulu, plus que tout au monde. Que je vive pour lui, pour nous. On restera à jamais « Gian et Dylan » et personne ne pourra jamais effacer cela. Personne. Pas même la mort. Aussi cruelle soit-elle.

— Il aurait adoré ta robe, prononçait Abby ébranlée.

— Je sais, il n'était pas n'importe qui, il était...

— Lui, me coupait-elle en se saisissant de ma main.

On échangeait un regard qui voulait absolument tout dire. Gian était la personne la plus importante pour moi. Il était tout ce que personne ne pourra jamais être. Il avait ce petit quelque chose en plus. Cette petite étincelle qui le rendait unique à mes yeux. Je ne pourrais jamais l'oublier. Ni oublier tout ce qu'il avait fait pour moi. Ni tout ce que nous avions vécu. Ni tout ce que nous avons du traverser ensemble.

Un sourire nostalgique traversait nos deux visages. Abby lui ressemblait énormément. Malgré son jeune âge, elle était très mature et elle se rendait compte des choses. Si elle n'avait pas été là, je ne savais ce qu'on serai devenu toutes les deux. Cette tragédie nous avait lié à jamais.

— Ils nous attendent, finissait-elle par dire en s'approchant de moi.

J'hochais simplement la tête. Je n'étais absolument pas prête à lui dire au revoir. Mais je devais le faire. On devait tous le faire d'ailleurs ; car je n'étais pas la seule à qui il allait manquer. Je me laissais emporter par Abby. Elle m'emmenait jusqu'au salon.

La tension était à son comble. Chacun avait les yeux rivés sur le sol. J'avais l'impression que tout cela n'était qu'un mauvais cauchemar et que j'allais me réveiller d'une seconde à l'autre. Pourtant, j'avais beau me pincer aussi fort que possible, c'était bel et bien réel.

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