D'un bond, Eileen se dressa brusquement dans son lit.
Qu'est-ce que c'était que ça ?
Cheveux emmêlés et yeux ensommeillés, elle s'assit maladroitement en tailleur et tendit l'oreille. Une seconde plus tard, le bruit qui venait de la tirer du sommeil reprit.
La sonnette de la porte d'entrée.
Avec un grognement, Eileen tendit une main incertaine vers son réveil à chiffres lumineux et déchiffra l'heure entre ses paupières : 06h08.
Elle sentit une charge d'adrénaline la parcourir.
C'est une blague ?!06h08 !Qui pouvait la réveiller à cette heure ? Si c'était un livreur ou une erreur d'adressage, elle allait... La sonnette retentit de nouveau.
- C'est bon, j'arrive..., marmonna-t-elle.
Sortant du lit à contrecœur, elle tâtonna pour attraper un vieux peignoir élimé qui traînait sur sa chaise de bureau et l'enfila.
Ouvrant la porte, elle tituba sous l'effet de la lumière qui s'infiltrait insidieusement à travers les volets entrouverts et traversa rapidement son petit appartement en direction la porte d'entrée.
Devant le panneau de bois, elle jeta un coup d'œil par le judas afin de déterminer l'identité de l'intrus qui osait la réveiller aussi tôt. La tête de Rosalya, tout sourire, s'encadrait dans le petit rond de verre. La sonnette retentit une quatrième fois.
Eileen poussa un profond soupir et déverrouilla la porte. Mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche : sa meilleure amie franchit le seuil d'un pas enjoué, deux grands sacs de luxe pendant à ses coudes et une valisette de maquillage gris métallisé à la main :
- Tout de même..., soupira-t-elle en déposant son fardeau sur le sol avant de se tourner vers Eileen. J'ai bien cru que j'allais devoir appeler un serrurier. On peut savoir ce que tu faisais ?
Elle enroba d'un œil rapide la silhouette de son amie, enveloppée dans son peignoir et les cheveux en pétard.
- Ouh, ne me dis pas que tu dormais encore, petite marmotte ! On est des étudiantes, maintenant. C'est terminé, les grasses matinées, on entre dans la vraie vie, à présent et je t'ai amené tout ce qu'il fallait pour bien démarrer. Regarde ! On peut se mettre dans ta chambre ? Ce sera plus simple, enchaîna-t-elle en reprenant les paquets dans ses bras.
Tout en avançant le long du couloir, elle lança à Eileen, par-dessus son épaule :
- Ça ne te dérange pas de me faire un café ? J'ai une telle envie de caféine, ce matin. Tu sais que je suis debout depuis cinq heures ? J'ai même préparé le petit-déjeuner de Leigh tellement j'étais surexcitée. Il dit qu'il ne m'a jamais vue aussi enthousiaste pour la vie scolaire. Mais il oublie que je ne suis plus au lycée : tout est plus excitant quand on est étudiante !
L'air hagard, Eileen demeurait près de la porte ouverte, tentant de se rappeler si elle avait invité Rosalya à passer aux aurores chez elle ou non.
Cette dernière avait pris possession de sa chambre et ouvrait les volets avec de grands gestes énergiques tout en déclamant :
- Rien que le mot... Étudiante ! J'adore me le dire, encore et encore ! Ça fait tellement plus adulte, oh je suis tellement heureuse d'être enfin à cette période de ma vie ! J'ai l'impression qu'elle débute enfin.
Elle avisa son amie qui n'avait pas bougé d'un poil et qui tentait désespéramment de se réveiller. Gentiment, elle avança :
- Tu ne veux pas aller nous faire deux cafés, pour débuter ?
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Séduction en quinze leçons
FanfictionUn marché est un marché ! Eileen n'a plus le choix et doit subir le relooking que sa meilleure amie, Rosalya lui a imposé si elle avait une meilleure note qu'elle au baccalauréat. Alors que les deux jeunes femmes s'apprêtent à faire leurs entrées à...