Leçon n° 3 - Faites-vous désirer

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- Bien, je pense qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui. On reprendra la semaine prochaine. Je vous remercie de votre attention.

Le maître de conférences en droit de la famille rassembla ses notes et son Code civil avant de quitter l'amphithéâtre, qui se mit à bourdonner de conversations entre les étudiants. Comme tous les autres, Eileen et Rosalya prirent leurs affaires avant de se diriger vers la cour du campus.

Ce fût seulement sur le chemin de la bibliothèque universitaire que Rosalya entreprit de fournir des précisions sur la rupture entre Lysandre et Violette à son amie :

- Il se trouve que Violette a choisi de partir dès le début de l'été à Paris, histoire de s'acclimater un peu avant la rentrée. Ça semblait une bonne idée : une grande ville peut être une épreuve pour quelqu'un d'aussi timide et Lysandre l'a même encouragée. Sauf que durant l'été, elle a rencontré un garçon qui loge dans la même cité U. Naturellement, ils ont commencé à se rapprocher ; au début, Lysandre n'a pas vu le danger quand Violette lui en parlait comme d'un « ami cher ». Et puis, elle a commencé à avoir un comportement de plus en plus bizarre, sans explication logique. Finalement, elle lui a donné le coup de grâce, il y a un mois et même si elle a mis les formes, le choc a été rude pour Lys-chou.

Eileen se mordit la lèvre inférieure, emplie de compassion pour son ami :

- Et alors, comment va-t-il ?

Rosalya prit une minute avant de déclarer d'un ton prudent :

- Je dirai que le plus dur est passé. Castiel n'a pas l'air plus inquiet que ça... Il prétend que des nanas qui veulent se jeter sur lui, il en trouvera à la pelle à la fac.

Eileen roula des yeux :

- Comme s'il savait de quoi il parle !

Les deux amies arrivèrent devant la B.U. et Rosalya contempla la bibliothèque et ses cinq étages :

- Impressionnant ! Tu vas être dans ton élément, ici, lança-t-elle avec un sourire taquin à Eileen.

Celle-ci lui retourna son sourire. Elle avait effectivement une solide réputation de dévoreuse de romans en tous genres.

- Je doute que cette bibliothèque regorge de romans, Rosa. On entre ?

L'intéressée consulta sa montre d'un œil soucieux et fit la grimace :

- Ça te dérange si je pars maintenant ?

- Euh... Non mais...

- Il faut que j'y aille : on m'attend. Mais je t'explique tout dès que c'est fini, d'accord ?

- Euh, dès que quoi est fini ? Qu'est-ce que... ?

Rosalya planta un bisou sur la joue de sa meilleure amie :

- T'es un amour ! Je file !

Elle se sauva dans un tourbillon de cheveux. Plusieurs étudiants, occupés à fumer, se retournèrent pour la regarder filer comme une flèche. Eileen contempla la scène, amusée : il y avait des choses immuables... Notamment l'effet de Rosalya sur les jeunes hommes.

Elle souriait encore en arrivant au premier étage, consacré au droit.

Des tables équipées d'ordinateurs et de lampes étaient disposées dans le large espace, près des hautes fenêtres et le long des murs, s'alignaient des étagères remplis de livres et de Codes en tous genres. Des pancartes placées un peu partout rappelaient l'interdiction de boire, de manger, de parler à voix haute et de téléphoner.

Séduction en quinze leçonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant