Leçon n° 12 - Ne laissez pas la situation échappez à votre contrôle

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Se faufilant comme elle le pouvait entre les étudiants qui flânaient à la sortie des amphithéâtres, Eileen tenta de rejoindre le couloir du second étage où l'attendaient ses amis :

- Pardon, pardon...

Elle grimpa les marches, se cramponnant à la rampe. Le second étage est pratiquement vide et le temps qu'elle atteigne la salle de classe, la plupart des étudiants étaient rentrés dans les salles pour leurs cours suivants. Essoufflée par sa course, elle arriva en trombe dans une salle de T.D. vide... ou presque.

Au milieu de la pièce, Lysandre était assis sur une table et grimaçait chaque fois qu'Iris tentait de nettoyer une plaie sur sa pommette gauche. Rosalya papillonnait autour d'eux.

Eileen s'approcha :

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle précipitamment.

Le coup semblait assez violent : un bleu violacé s'élargissait sur la pommette du jeune homme. Il lui jeta un regard indéfinissable, à mi-chemin entre la curiosité et la colère :

- Je te retourne la question.

Eileen haussa les sourcils, interloquée :

- Pardon ?

- Figure-toi que ce matin, je discutais calmement avec des étudiants de mon cours lorsque Nathaniel est arrivé comme une tornade. Je n'ai pas pu articuler un mot avant qu' il m'envoie son poing dans la figure. Jolie droite, à propos, conclut-il d'un ton neutre.

- Mais... Mais pourquoi ? chuchota Eileen, complètement perdue.

- Tu te doutes bien que je lui ai posé la question et devine ce qu'il m'a répondu ?
L'étudiante secoua la tête, avouant son ignorance.

- « Demande à Eileen ».

Elle fronça les sourcils :

- Quoi ?

- Donc je te pose la question, Eileen : pourquoi ton copain m'a-t-il frappé ?

La jeune fille déglutit : elle aurait bien voulu connaître la réponse elle-même.

Elle devinait que cela avait un lien avec le SMS sec et définitif, reçu le matin même. Mais cela ne lui fournissait pas la réponse. Nathaniel n'avait pas répondu à ses messages et l'envoyait directement sur la messagerie quand elle tentait de le joindre.

Elle se creusa la cervelle : elle ne voyait pas ce qu'elle avait pu faire de mal.

Enfin, excepté le rêve de cette nuit...

Mais personne ne pouvait le savoir, c'était bien l'avantage des rêves.

Elle releva les yeux : les trois autres la fixaient dans l'attente d'une réponse. Se mordant la lèvre de désespoir, elle ne réussit à qu'à articuler :

- Ce n'est plus mon copain, de toute façon.

Rosalya fronça les sourcils et Lysandre hocha lentement la tête :

- Ça explique pourquoi il a débarqué avec l'air d'un évadé de l'asile d'Arkham ; pas pourquoi il m'a frappé.

Eileen secoua la tête :

- J'en sais rien, je suis désolée, Lysandre... Vraiment désolée.

Iris ressentit sa détresse . Passa un bras autour de ses épaules, elle suggéra :

- Peut-être que toutes ces lourdes années d'études lui ont finalement fait péter un plomb et que par un hasard extraordinaire – et pas de chance, Lysandre – c'est sur toi qu'il a voulu se défouler. Ça devait arriver un jour ou l'autre.

Séduction en quinze leçonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant