Marco X Reader " Le chant des lys. "

Chapitre 8 : Requiem au crépuscule

Tu cherches, entre les quelques couches de vêtement, de potentiellement informations sur l'homme qui vient de mourir. Le sang sèche peu à peu sur le tissu, et tu oses retourner son corps pour trouver quoi que ce soit qui pourrait t'être utile dans la compréhension de son acte.

Si c'est toi qui t'en charges c'est parce que Marco ne peut psychologiquement pas supporter ça. La vue de la mort de cet homme l'a considérablement touché et dès qu'il a rendu son dernier souffle, il est parti avec le prétexte " Je vais chasser..il y a bien un lapin par là-bas ! "

Tâtant les poches rougit du suicidaire, tu tombes sur un papier plié au fond de celles-ci. Le fait qu'il soit déchiré par endroit te fait penser qu'il doit être surement très ancien.
Sur le recto est inscrit " Pour toujours et à jamais. "
Et sur le verso, une tâche de sang, comme une empreinte, trône sur le papier accompagné d'une signature.

C'est clairement le genre de chose que l'on peut apercevoir chez les membres de sectes...Et il avait parlé d'une " Dame Sword ". Tu cherches dans ta mémoire si ce nom t'a été prononcé une seule fois, fouille dans tes souvenirs jusqu'à ce que...

" Hé T/p... J'ai trouvé un marcassin. - Il traine sa dépouille derrière lui - Mangeons-le puis allons enterrer l'homme... Je crois savoir où il devrait reposer... " 

Son ton endeuillé te fait vraiment de la peine, mais tu ne dis rien et reviens en bas de la colline pour faire un feu. 

Tu remarques quelque chose d'assez étrange, Marco flanche à la vue de l'homme mais pas à celle de l'animal. Il l'embroche naturellement, sans même une grimace. Mais sa mine triste et choquée ne le quitte pas pour autant...

Une fois la viande cuite et dépecée, les couverts ramenés et le feu éteins ; tu l'observes regarder le ciel nostalgiquement. 

Commençant à manger alors que lui ne bouge pas, tu finis par demander :

" Ca ne vas pas ? " 

Marco tremble sous le vent, des pétales de fleurs s'envolent au loin et fane dans le ciel. Une seconde de plus, il semble détruit. Une autre, les larmes lapent le bord de ses yeux. Et finalement il te répond dans un chuchotement :

" Il ne m'a même pas reconnu... Il me croyait certainement déjà mort..." 

Il rapproche ses mains ensembles et commence à craquer :

" Papa...Tu m'as toujours menti égoïstement...Alors pourquoi je pleure ? "  

Tu sursautes :

" Tu as dis...Papa...? " 

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- Six ans plus tôt - 

Mon grand-père était un de mes amis, lorsque j'étais enfant. Chaque jour j'allais le voir pour qu'il me lise sans cesse les mêmes histoires. Celles de son passé avec le Roi, qui selon lui a toujours été bon. Je le croyais sur parole, pour moi c'était inutile de mentir sur ce genre de chose. 

" Le roi aura besoin de toi, ne fais pas la même erreur que ta grand-mère... Je ne sais pas si le Bataillon d'Exploration est une bonne chose pour toi, petit. "

C'était ce qu'il me disait depuis ma naissance, car bien avant, sa femme était morte en dehors des murs alors qu'il était dans une passe difficile avec ma mère. D'ailleurs ma génitrice, à l'inverse, voulait de tout son cœur que je venge grand-mère. Pour elle, j'étais un soldat, une machine qu'elle entraînait tout les jours pour qu'elle puisse entrer dans le fameux corps d'armée. Elle répétait :

" Mamie serait fière de toi ! Allez Marco, fais lui honneur ! Bats-toi ! " 

" Oui ! Bats-toi " 

Ca, c'était mon père. Au début, je pensais qu'il voulait que j'entre dans le Bataillon pour les mêmes raisons que ma mère. Mais, plus les jours passaient, plus il se détachait de nous. Il semblait stoïque, distrait, inattentif, et pourtant militait toujours pour que je sois plus "fort". Je ne comprenais pas, pensais qu'il était juste fier, très fier et même jaloux. Mais en fait, ses motivations étaient toutes autres. Il voulait m'éloigner au plus vite de sa vie...

Alors que je rentrais à la maison après une promenade, je pensais ne trouver personne à la maison. Mais j'étais bien naïf, dans la pièce principale il y avait mon père...et une autre femme. 

Cette femme se nommait Elise. Elise Sword. Amante de mon père et la raison de pourquoi il voulait m'éloigner de sa vie...

Après cette découverte, je me suis enfuis. Et je me suis dit de suivre les paroles de mon grand-père, seule personne que je croyais vraiment...

Et pourtant...je pleure...

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La pelle s'écrase entre les lys, Marco referme le trou à tes côtés. Les fleurs garnissent déjà sa tombe, et dans un chant plutôt amer, plein de traitrise, les lys chantent à nouveau alors que le soleil se couche... Un Requiem au crépuscule...