Point de vue Willem.
A peine arrivé au milieu des escaliers, je suis happé par une délicieuse odeur. Je soupire. Je serais prêt à parier que ces phéromones viennent d'Aziel. Ce sera compliqué pour moi de tenir toute une soirée. J'aurais peut-être dû prendre des suppresseurs.
J'arrive à la dernière marche, et je et le vois.
Il a changé. Sa silhouette est plus imposante, il semble plus musclé.
J'évite de le regarder. Sa simple présence suffit à me mettre dans tous mes états. Ma bouche est sèche, mon souffle légèrement saccadé. Je réussis l'exploit de dire :
- Bonjour, content de vous revoir.
Je souris, un peu mécaniquement. Mes yeux sont attirés par Aziel. Je sais que je ne devrais pas, mais je jette un coup d'œil rapide.
Nos regards se croisent. Je me dépêche de détourner le mien, honteux de m'être fait surprendre.
Je me dépêche d'aller m'asseoir. Bien sûr, ma mère a fait le plan de table, et je me retrouve en face de lui. J'essaie de participer aux conversations, mais je manque souvent de souffle. Mon cœur me vole trop d'oxygène afin de battre plus rapidement. Il bat, et son tempo pulse une musique entêtante, le nom d'Aziel.
Je ne peux pas résister. Je suis un papillon de nuit attiré par la lumière de ses cheveux bleus. Je dois le regarder.
Il me fixe encore.
Ses yeux sont toujours d'un marron clair presque doré, cette couleur qui me rend fou depuis le début, je pense.
La dernière fois, son apparition avait déclenché mes premières chaleurs. Maintenant, j'ai l'impression de revivre ce moment. Je ne contrôle plus mon propre corps, je me sens faible, prisonnier.
Je suis pourtant incapable de détourner le regard, comme hypnotisé.
A trop jouer avec le feu cependant, je me brûle.
Je sens mes phéromones se manifester, et je reste là, impuissant, esclave de mes sentiments.
Aziel se fige. Je sens alors qu'il lâche les siens. Il semble paniqué. L'odeur s'intensifie. Je sens que je suis à deux doigts de perdre la raison.
Ma vision se trouble.
Je fais une crise d'angoisse.
Ou je rentre en chaleurs.
Ou les deux.
Je n'ai pas le temps de me poser la question. Dans le doute, je me lève brusquement de la table.
Je croise le regard désapprobateur de mes géniteurs. Mais je m'en fiche pas mal.
Je cours vers la porte.
Je l'ouvre en vitesse.
Je fonce à l'extérieur.
Je ne supporte plus cette impression d'étouffer.
Je me retrouve sur le côté de ma maison.
Si un de mes géniteurs ou quelqu'un d'autre sortait, il ne me verrait pas directement.
J'entends la porte s'ouvrir et se fermer rapidement :
- Will ?
Luke !
- Ici...
C'est mon grand frère. Pas de panique. Tout va bien se passer Will. Il va t'aider. C'est bientôt fini.
Je lève la tête. Enfin je crois. Je n'ai pas les idées claires.
J'ai l'impression de l'entendre me disputer.
Une histoire de suppresseurs que je n'ai pas pensé à prendre.
Il me présente alors un de ces précieux cachets. Je me jette dessus et l'avale aussitôt, soulagé.
J'ai chaud. Je dois être entièrement rouge à l'heure qu'il est, et je ne parle même pas de l'état de mon cœur. S'il ne lâche pas avant demain, ce sera un miracle.
Luke me prend dans ses bras et chuchote :
- Ça va aller, petit frère. Je te promets que ça va s'arranger, d'accord ? Tu as pris ton médicament, c'est bientôt fini. Tu retrouveras ton état normal, et tout se passera sans problème. Allez, c'est bien. Relaxe toi et respire correctement surtout.
Il continue à me rassurer, et ce pendant un temps qui me semble infini, un temps où j'ai l'impression de suffoquer lentement.
J'entends quelqu'un courir. J'écarquille les yeux, paniqué, alors que Luke regarde qui vient de sortir. Je tourne mes yeux à mon tour, mais mon grand frère me tient le visage pour m'en empêcher. Il reprend aussitôt :
- Ce n'est rien, ce n'est personne.
- C'est Aziel, je sens son odeur ! Je...
- Il est parti, c'est fini. Tu peux te calmer tranquillement, il n'y a personne d'autre que moi, junior. Je resterai avec toi, et s'il y a des curieux qui sortent, je les enverrai chier.
- Langage...
- Je les informerai le plus poliment possible qu'ils peuvent vaquer à leurs occupations, que leur présence n'est pas souhaitable ici. Et qu'ils peuvent aller se faire foutre.
Je rigole légèrement. Ma respiration se calme, en même temps que mon angoisse.
Je respire encore quelques minutes, calcant mon rythme sur celui de Luke.
Enfin, je soupire de soulagement.
C'était ma première expérience de crise d'angoisse mêlée à mes chaleurs, et je n'ai pas vraiment hâte de recommencer.
J'ai eu l'impression que j'allais y passer. C'était atroce.
Après quelques minutes à respirer pour me calmer, Luke me demande :
- Tu te sens mieux ?
- Oui.
- Tu te sens capable de retourner à l'intérieur ?
- Non. Je ne pourrais pas affronter nos géniteurs.
- D'accord. Je vais les prévenir que tu as eu envie de vomir et que tu es en train de vider tes tripes.
- T'as rien de plus classe ?
- Malheureusement non, qu'est-ce qui justifierait que tu te sois enfui en plein repas sinon ?
- Mouais... Je n'aime pas mentir.
- Je sais mon beau, mais si tu ne veux pas que tes futurs beaux parents te prennent pour un obsédé...
- Ferme la !
Il rigole et me questionne plus sérieusement :
- Je peux te laisser seul deux minutes ?
- Vas-y. Ne t'inquiète pas.
- Je reviens tout de suite, junior.
Je hoche la tête en souriant légèrement et il retourne à l'intérieur.
Eh bien... quelle soirée !
Bonjour les gens !
J'espère que vous avez aimé ce nouveau chapitre, où on voit le point de vue de Willem sur le premier chapitre !
Dans le prochain, on retrouve Aziel !
Love,
Alex.
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Omegaverse BxB Destin retrouvé
RomanceWillem n'a pas vu Aziel depuis des années. Leurs retrouvailles pour l'université se trouvent mouvementées lorsque leur nature respective d'Omega et d'Alpha se réveille. Cette histoire est celle du petit frère de Luke de mon autre livre "L'un et l'au...