Chapitre 4 : Soulagement

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Point de vue Aziel.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis à l'arrière de cette voiture.

Je sais juste que j'ai à peu près réussi à me calmer. C'est déjà beaucoup.

Je sens mon téléphone vibrer. Je le sors et réponds à l'appel.

C'est ma mère :

- Mon chéri, tout va bien ? Où es-tu ?

- Euh... Dans la voiture. Je vais bien, je crois. J'allais prendre des médicaments, comme tu me l'as dit, et je me suis... euh... endormi.

- Eh bien ! Quelle coïncidence tout de même ! Willem aussi est malade. Apparemment, lorsqu'il est sorti, il a vomi. Vous êtes malades en même temps, c'est drôle ! 

Elle rigole et je fais semblant de rire aussi. J'ai bien peur de connaître la véritable raison du départ de Willem. 

- Je viens te chercher, mon poussin. Ne te lève pas avant, tu risques de tomber si tu ne te sens pas bien.

- D'accord maman.

Elle raccroche. Je passe une main sur mon visage et pousse un soupir. Je ferais mieux de continuer à jouer le malade, au moins ce soir. Je pourrais peut-être échapper au dîner et aller me coucher tout de suite. La nuit me permettra de me calmer définitivement, et j'affronterai demain avec plus de raison.

Tout de suite, ma raison a fait ses bagages et est partie à Narnia pour une durée indéterminée. J'espère qu'elle sera de retour demain, et qu'elle aura bien profité de ses vacances.

J'aurais tellement voulu l'accompagner. Narnia c'est cool. J'espère qu'elle me ramènera des souvenirs quand même.

Ma mère interrompt mes pensées en ouvrant la portière :

- Houlà, tu as l'air bien malade ! Il faut que tu te reposes, comme ça, tu nous reviendras en grande forme demain matin !

- D'accord, maman.

Mon père derrière elle m'aide à me relever :

- Ça va aller, fiston ? Tu es bien pâle...

- Dodo.

- Comme tu veux.

Mon père soupire en me lançant un demi sourire.

Nous nous dirigeons vers la maison. Je me surprends à me reposer sur mon père, et même compter sur son aide. C'est la première fois que mes chaleurs me fatiguent autant. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter, ou si tout est normal. J'en parlerai à mon père demain. De toute manière, je sais qu'il ne croit pas mon excuse, il me connait trop.

Nous ouvrons la porte, et le père Haesen nous reçoit :

- Que se passe-t-il ?

Mon père me regarde, une question muette dans les yeux. Il me demande si je suis en état d'expliquer. Je secoue la tête et il répond à ma place :

- Il se sent mal, il doit avoir attrapé un petit rhume, ça passera sûrement demain.

- Bon rétablissement, Aziel. Luke et Willem vous feront visiter leur fac demain, à Yann et toi. Ce serait dommage de ne pas être en forme.

Super. En plus, nous serons dans la même fac. Nous avons le même âge, j'espère que nous ne suivrons pas le même cursus. Sa simple présence me met dans tous mes états, alors si je le vois aussi souvent... Je n'ai même plus la force de maudire l'univers, je veux juste dormir et faire comme si tout cela n'avait pas existé.

Nous montons les escaliers. Même avec la porte de sa chambre fermée, je sens la douce odeur de Willem. Je soupire. Mon père me dit :

- On en parlera demain. Repose-toi et prends des suppresseurs demain avant de te lever. Dose maximale, j'ai l'impression que tu es très sensible face à lui.

- D'accord.

Il presse une poignée et m'invite à rentrer :

- La chambre est assez éloignée de celles des enfants Haesen, surtout de celle de Willem. Bonne nuit fiston.

Je me dirige le plus vite possible sous les couvertures.

Comment je vais faire ? Je ne peux vraisemblablement pas tenir une semaine entière ainsi. Je compte sur mon père pour m'aider, cette fois. Je ne sais pas du tout comment m'y prendre, et il s'est sans doute déjà retrouvé dans une situation similaire.

Reprends-toi, Aziel. Demain, tu vas voir ta future fac. C'est le plus important. L'ancienne était vraiment bien, les cours y étaient géniaux et elle était réputée, mais j'ai tenté de créer une association écolo pour les jeunes qui, comme moi, ne veulent pas rester les bras croisés.

Malheureusement, le directeur du campus était convaincu que le changement climatique était un complot. Il m'avait convoqué dans son bureau pour parler de ce projet et me dire pourquoi il était fondamentalement contre. Je suis parti en claquant la porte et, quelques semaines plus tard, je signais l'inscription à Evernight.

J'ai de la chance. Mes parents m'ont soutenu du début à la fin dans mes démarches, et je leur en suis reconnaissant.

Je suis insomniaque. D'habitude, j'ai besoin de mes médicaments pour dormir. Bizarrement, ce soir, à peine suis-je installé que je sombre dans le sommeil.


Omegaverse BxB Destin retrouvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant