Omegaverse BxB Destin retrouvé

Chapitre 10 : Mauvais

Point de vue Willem :

Nous sortons du bâtiment. Je lui montre la bibliothèque et le restaurant universitaire.

- C'était la même chose dans mon ancienne fac, dit-il. Ça ne devrait pas trop me changer !

Je lui souris.
Je lui tiens toujours la main. Au moins, j'ai une excuse ! Celle de le tirer pour lui montrer le chemin.

Emeric avait un comportement étrange. Pas que ça ne change trop de d'habitude, mais bon. Il sait très bien que le sujet Aziel est sensible. Et là, il lui a clairement dit que je parlais beaucoup de lui.

Je pensais qu'il avait compris que je voulais rester discret avec cet aspect.

Nous retrouvons Luke et Yann devant la partie science de la fac.

Yann a toujours un regard perdu. Il n'avait pas l'impression d'être heureux d'aller à Evernight pour ses études. De ce qu'Elvy m'a dit, il y a eu une grosse dispute avec nos géniteurs. Il voulait partir dans une autre ville, à Tiesun, assez loin d'Evernight. Mais ils ont catégoriquement refusé.

Si je suis loin d'être le favori de nos géniteurs, Yann me fait de la concurrence pour la dernière place. Certes, il fait de « bonnes études » selon leurs critères. Mais il a été diagnostiqué autiste à quatorze ans, donc nos géniteurs ont honte de le « montrer en public ».

Il ne comprend pas les codes, et n'arrive pas à les intégrer. Ils ont pourtant beaucoup essayé, mais je pense que ça a plus traumatisé Yann qu'autre chose. Lui qui ne supporte pas les bruits trop forts, il s'est sûrement plus fait hurler dessus que tous les autres enfants réunis. (Une histoire sur Yann est en cours d'écriture, oui ! Je ne promets rien, mais je pose ça comme ça !)

- Comment ça s'est passé ? demande Luke.

- Super, dit Aziel. J'adore le campus, et les assos sont bien. J'ai hâte de commencer les cours. Et vous ?

- Il y a trop de lumière dans les amphis, et encore plus dans les salles de TD, dit Yann avec une expression crispée. En plein été c'est horrible. Et ils ont un problème à mettre la couleur orange partout. Ça fait mal à la tête.

Je hoche la tête, puis ouvre les bras pour offrir un câlin. Je sens que dans ces moments là, c'est la seule chose à faire, s'il supporte les contacts physiques.

Il hésite quelques secondes, l'air de se demander s'il supporte les câlins là, tout de suite, puis s'approche et accepte l'étreinte.

Je le serre contre moi, pas trop fort pour ne pas le brusquer. Quelque chose de la ville a l'air de le repousser, mais il ne s'ouvre jamais à nous. Il parle beaucoup à Colin cependant. (Une histoire sur Colin aussi devrait sortir ! Elle ne sera composée que d'un chapitre)

Nous nous dirigeons vers l'entrée pour aller manger près du campus. Luke veut qu'on leur montre un peu le coin, et les bons plans.

Nous nous posons dans une grande chaîne de fast food, au final. Pendant que Luke et Yann attendent pour avoir nos commandes, Aziel et moi allons nous asseoir à une table.

- Willem ? Je peux te parler ?

- Bien sûr, que se passe-t-il ?

Il a l'air inquiet. J'espère qu'il n'y a rien de trop grave. Peut-être n'aime-t-il pas le campus d'Evernight ?

- C'est à propos d'Emeric, en fait. J'aimerais savoir ce que tu l'as autorisé à dire à propos de toi.

- Comment ça ?

- Quand tu nous as laissés ensemble, il m'a parlé de toi. Et je ne pense pas que tu l'aurais laissé continué si tu avais été là.

- Qu'a-t-il dit ? Tu me fais peur à maintenir le mystère.

Le fait qu'il fasse des sous-entendus pour parler ne présage rien de bon, ça me stresse plus qu'autre chose.

- Désolé, s'excuse-t-il. Je suis juste mal à l'aise. Il m'a dit qu'il pensait que tu me considérais comme plus qu'un ami, que tu avais un sourire particulier quand tu parlais de moi. Il m'a aussi poussé à tenter plus avec toi. Je te rassure, je n'accorde pas de crédit à ce qu'il dit sur toi, je ne crois ce que tu me dis directement. Je voulais juste te prévenir, et savoir si c'était normal qu'il me dise tout ça. Willem ? Est-ce que ça va ?

Je cligne plusieurs fois des yeux.

J'ai dû mal entendre.

J'ai forcément dû mal entendre.

- Il a... Quoi ?

Je baisse les yeux. Comment a-t-il osé.

Comment a-t-il osé ?

Comment a-t-il osé !

Comment ose-t-il se mêler de ma vie comme ça ! Je ne veux pas. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je ne veux pas brusquer les choses, je ne veux pas que l'externe influence notre relation, à Aziel et moi. S'il doit se passer quelque chose, c'est parce que nous l'avons voulu, parce que nous nous sommes battus pour ça. Je ne veux pas que ce soit Emeric qui se mêle de ma vie.

Quand j'y réfléchis, ce n'est pas la première fois qu'il fait quelque chose comme ça. Il a toujours essayé de contrôler nos vies, à Léonard et moi. Emeric a dépassé les bornes, cette fois-ci. Il n'avait pas à dire ça. Il n'avait pas à m'exposer ainsi, à divulguer des choses qu'il ne sait même pas. Il a tout inventé, je ne lui ai jamais parlé de tout ça. Il n'a pas à dire des choses sur moi lorsque je ne l'ai pas autorisé.

Je me sens trahi. Tellement trahi.

Ce n'est définitivement pas la première fois qu'un incident de ce genre arrive. En y réfléchissant, je pense même qu'il essaie de m'humilier, à certains moments. Il lui arrive souvent de m'exposer devant des gens, de raconter des secrets que je lui ai confié. Alors je rigole avec eux, je me moque de moi avec eux, et je laisse passer.

Bon sang.

Comment n'ai-je pas pu m'en rendre compte avant ?

- Willem ? Tu es tout blanc, tu veux sortir ?

- Aziel... Je crois qu'Emeric est mauvais.

- Comment ça ?

- Il... Il me fait souvent des coups comme ça, et à Léonard aussi à l'époque. Il nous humiliait souvent. Et on rigolait.

Je lève enfin mes yeux vers lui :

- Aziel, je suis perdu. Que ferais-tu à ma place ?

Je ne sais vraiment pas ce que je dois faire. Je fais confiance à Aziel, alors je suivrai ses conseils, si je les approuve.

- De ce que je comprends, tu souffres de cette amitié avec Emeric. SI j'étais toi, je couperais les ponts. Peut-être que tu peux en parler avec Léonard avant, voir s'il a les mêmes impressions que toi, puisque tu me dis qu'il vivait la même chose.

- Je vais faire ça. Merci, Aziel. Merci beaucoup.

- Tu veux appeler maintenant ?

- J'aimerais.

- Luke et Yann arrivent. Tu peux sortir, si tu veux. Et si tu m'autorises à rester, je reste avec toi. Au cas où.

- D'accord.

Je me laisse guider vers l'extérieur, entendant vaguement Aziel dire à mes frères que nous sortons un peu.

Bon sang... 

Encore un chapitre, qui m'a fait de la peine à écrire ! J'aime pas faire souffrir mes personnages ! 

Mais bon, le sujet de la manipulation est un sujet que je tiens à aborder, un sujet qui me tient à coeur.

Jusqu'à la prochaine fois, prenez soin de vous ! 

- Alexandre.