Chapitre 5 : Réveil surprise

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Point de vue Willem.

J'ouvre péniblement les yeux, la sonnerie de mon téléphone retentissant.

J'allume ma lampe de chevet pour ne pas abîmer ma vision, puisqu'il ne faut jamais lire ou regarder des écrans dans le noir sous peine de fatiguer ses yeux. (Je vous vois.) 

Je vois qu'il n'est même pas six heures du matin. Qui diable peut m'appeler à une heure pareille ?

J'ai vite la réponse, puisque son contact s'affiche. Il s'agit de Léonard, mon meilleur ami. Même s'il s'agit d'un Alpha, il ne m'a jamais attiré. Je lui parle d'ailleurs souvent d'Aziel. De toute manière, il est hétéro, donc il n'y a vraiment aucune chance qu'il y ait un jour quelque chose. Puisqu'il vit maintenant dans un autre pays, nos discussions se font par téléphone.

Je décroche et dis, encore épuisé et énervé de ce réveil imprévu :

- Qu'est-ce que tu me veux, ramassis fécal invertébré ? Il est six heures chez moi.

- Ah merde, je me suis trompé d'une heure. Je voulais t'appeler à cinq heures. Oups.

- Alors toi...

- Tu avais promis de m'envoyer un message hier soir si tout s'était bien passé avec Aziel. Puisque tu n'as rien envoyé, je m'inquiétais.

- Ah. En fait, il s'est bel et bien passé un truc.

- Un truc ?

- Un truc.

- Un... Truc.

- Exactement.

- Développe, ordonne-t-il.

Je soupire, et lui raconte la mésaventure de la nuit précédente. Il m'écoute dans un silence religieux, puis lorsque j'ai fini mon récit, laisse passer quelques secondes, comme pour chercher la meilleure formulation. Il finit par prendre une grande inspiration :

- T'es dans la merde, vieux.

- Très élégant.

- Tu comptes faire quoi ?

- Mettre les choses au clair avec lui.

- T'es sûr ? T'auras les tripes ?

- Je suis végétarien.

- Hilarant.

- Et oui, j'aurai le courage. J'assume mes actes. Et toi mon pote, quoi de neuf ?

- Il m'est arrivé un truc de ouf, mec ! Faut que je te raconte.

Je souris en l'écoutant me raconter une anecdote sur sa copine et lui pendant que je m'habille. Il faut savoir gérer son temps !

Depuis quelques mois, ils sont bénévoles dans une association humanitaire dans le pays où ils sont. Je trouve cela très intéressant, même si je dois de temps en temps lui demander de clarifier le sens de certains mots, puisqu'il s'est mis à parler le dialecte local.

- C'est génial tout ce que vous faites pour les habitants. J'ai l'impression que les petites actions écolos que je fais dans ma fac sont bien moindres !

- Chacun fait ce qu'il peut à son échelle. Essaie de militer pour l'écologie là où je suis, et les gens te répondront qu'ils ont d'autres problèmes, comme avoir un toit, ne serait-ce qu'un abris pour la nuit, manger ou encore même boire. L'eau est précieuse ici, elle est rationnée même pour les plus aisés. Malgré cela, les populations de pays comme celui où je suis sont les premiers touchés par le changement climatique. A l'extérieur, l'association essaie de faire de la communication, mais c'est très compliqué, on ne se fait pas entendre.

- Je n'ai jamais connu cela, je ne pourrais pas imaginer. Vous devez faire face à des injustices terribles.

- Je ne peux pas dire que l'on s'y habitue, mais on sait comment réagir face à certaines situations maintenant. C'est difficile, mais on a choisi cette vie, et pour ma part je ne regrette aucune de mes décisions.

J'entends soudain sa copine en arrière plan :

- Mon cœur, on doit y aller, les autres vont nous attendre.

- J'arrive ! Je dois y aller, Will. On se rappelle bientôt !

- Promis. Je te tiens au courant, et je compte sur toi pour en faire autant. Au revoir !

- Deal ! A la prochaine mec !

Il raccroche et je pousse un soupir d'exaspération en regardant l'heure. Ce crétin ne pouvait pas m'appeler plus tard ? Maintenant, il est six heures trente et je ne peux pas descendre tout de suite.

Réflexe d'Oméga, je prends mes suppresseurs, au cas où Aziel passerait par là. On ne sait jamais.

Je cherche ensuite dans ma bibliothèque un livre que je pourrais lire en attendant qu'il soit une heure décente. Je tombe alors sur le Gorgias de Platon, un dialogue qu'il imaginait entre son professeur de philosophie Socrate et le philosophe sophiste Gorgias de Léontium.

Un livre que j'ai déjà lu des centaines de fois, mais j'ai besoin de me rassurer, alors je le prends et l'ouvre pour le lire. J'ouvre ensuite la porte de ma chambre, au cas où Aziel passe, que je puisse lui parler. Je compte toujours mettre les choses au clair avec lui.

Je ne suis pas à fond dans ma lecture au début. Au fil des minutes pourtant, trop honteux de ne pas prêter l'attention qu'elle mérite à cette œuvre, je me plonge entièrement dedans.

Je m'imagine Socrate affronter Gorgias en pleine rue, leurs disciples s'y mêlant. Au fil des lignes, des horizons se dessinent. Je me sens bien.

Brusquement, je suis tiré de ma lecture par une odeur peu intense, très douce et agréable.

Je lève mes yeux vers Aziel, se tenant dans le cadre de ma porte.


Que pensez-vous de l'histoire jusqu'à maintenant ? J'ai un peu l'impression que ça avance moins vite que celle de Luke, pas vous ?

- Alex.

Omegaverse BxB Destin retrouvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant