Chapitre 30

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Plusieurs jours venaient de s'écouler. Les deux jeunes garçons avaient passé ses jours à se battre. Leurs blessures n'ayant même pas le temps de guérir que de nouvelles s'ajoutaient sur leurs corps fatigués.

Mais ils n'étaient pas inquiets, ce n'était pas ces quelques petites plaies qui allaient causer leur perte. 

Non, ce qui allait causer leur perte était une blessure invisible. Une seule blessure mais qui pourtant allait les détruire si ils n'arrivaient pas à la soigner à temps.

Et cette blessure c'était l'amour.

L'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre.

Pour l'un un amour qui s'était fait dépasser par une volonté de vengeance bien trop grande, et pour l'autre un amour qui n'avait jamais disparu.

Aujourd'hui c'était leur plus grande blessure.

Et l'un comme l'autre savait qu'ils devaient impérativement en parler.

Car l'amour peut-être une grande force comme une grande faiblesse.

« Katsuki ! T'es à la traine ! » s'exclama le bicolore en attrapant le poignet du cendré tout en le forçant à avancer.

C'était probablement la dixième fois que Shoto reprenait le tatoué depuis deux jours. Et aussi surprenant que cela peut-être, à aucun moment Katsuki ne lui avait gueulé dessus ou ne l'avait menacé avec son arme.

Non, il s'était contenté d'exécuter les ordres du garçon aux yeux vairons, et dire que Shoto n'était pas surpris serait mentir.

Le bicolore était même plus que surpris, il était aussi incroyablement triste.

Il ne comprenait pas vraiment pourquoi le cendré avait soudainement une aussi grande démotivation.

Ce n'était encore jamais arrivé depuis le début de l'expédition punitive.

« Hey. » soupira Shoto en se retournant face à Katsuki.

Il déposa ses mains sur les joues du cendré, le regard peiné.

« Qu'est-ce qui t'arrives ? » demanda doucement le bicolore.

Katsuki qui fuyait les yeux hétérochromes du bicolore finit par les rencontrer de ses yeux rubis. Shoto aperçu directement que la lueur qui habitait habituellement les yeux rubis de Katsuki avait disparu. Cette lueur de rage, de colère et d'ambition.

Elle était éteinte, elle semblait morte.

Le coeur de Shoto se serra, il pinça ses lèvres et demanda de la voix la plus douce qu'il pu faire :

« Tu abandonnes ? »

Katsuki soupira se dégageant de l'emprise du bicolore.

« Je me suis rendu compte de certaines choses. » commença le cendré en se laissant tomber au sol.

« Comme... ? » osa demander le bicolore en s'asseyant à côté de lui.

« Ma famille ne reviendra pas. Ils sont morts. Et rien ne les ramènera. » répondit douloureusement le cendré.

« Donc tu abandonnes ? » redemanda Shoto.

Katsuki baissa la tête ne donnant aucune réponse au bicolore. Shoto se releva et se planta devant le garçon.

« Alors toutes ces morts n'auront servis à rien ? Katsuki ! Combien de personnes avons-nous tué ?! Est-ce-que tu t'en rends compte ? Des horreurs que l'on a faites ? Des blessures que l'on a eut ? Tout ça pour que tu finisses par abandonner ? » s'énerva le bicolore en donnant une gifle au cendré.

« Je refuse que tu abandonnes ! Pense à tes parents, pense à eux merde ! Tu m'as quitté comme une merde parce que tu n'arrivais plus à fermer les yeux le soir. Tu revoyais chaque soir la même scène, celle de leur mort. Tu revoyais leurs corps couverts de plaies, ils avaient été torturés devant toi. Tu revoyais leurs corps perdre en couleurs devant tes yeux. Tu entendais leurs hurlements de douleurs, leurs cris désespérés. Leurs regards remplis de peine, de souffrance sans pouvoir rien faire... Ressaisis-toi Katsuki ! » hurla le bicolore en bousculant le tatoué.

« Shoto... Si je suis parti cette nuit là, c'était parce que j'avais cru perdre ma raison de vivre, mon envie de vivre. J'ai voulu me battre contre le deuil, le refuser de toute mon âme. J'étais en plein déni, encore sous le choc, encore bouleversé. » commença calmement le cendré.

Il rapprocha ses jambes de son torse et posa son menton sur ses genoux, les yeux regardant dans le vide.

« J'ai finalement compris au cours de ses derniers jours que tu es ma raison de vivre Shoto. J'ai été complètement stupide de partir ainsi, de te laisser seul. Je ne m'étais pas rendu compte de ce que cela représentait. Si je suis devenu aussi violent, c'est parce qu'en passant le perron de la porte ce soir là, j'ai laissé derrière moi une partie de moi-même. Je t'ai laissé toi, Shoto Todoroki l'homme de ma vie, l'homme que j'aime. » continuait le cendré.

Shoto l'écoutait les larmes aux yeux, ses jambes ne tenaient plus face aux aveux de Katsuki. Alors,  il se laissa tomber à ses côtés.

« Et je pense que finalement durant tout ce temps mon coeur ne cherchait pas à venger ma famille, mais à retrouver l'homme que j'aimais. » prononça d'un souffle Katsuki.

Monster ; katsuki x shotoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant