Chapitre 1

4.5K 473 57
                                    

« Terminus, les voyageurs sont amenés à descendre du train. »

Je me réveille alors une sursaut.

Je jette un coup d'œil par la fenêtre et aperçois un immense bâtiment bleu argenté qui se dresse à quelques dizaines de mètres de la gare.

C'est bien ici.

Je m'étire alors, me lève et récupère ma valise perchée en haut des sièges. Je prends une grande inspiration et descends du train, le cœur battant.

Un vent frais sur le quai me fait légèrement trembler. Un peu perdue, je déambule dans les couloirs de la gare, à la recherche de la sortie principale. Je me laisse porter alors par le mouvement des voyageurs, avançant d'un pas hésitant vers ma nouvelle vie.

Ça ne me ressemblait pas d'angoisser autant. D'habitude je me montrais plutôt confiante face aux imprévus, mais cette fois-ci, j'avais l'impression de ne plus réussir à me contrôler.

Je sors de la gare, et un rayon de soleil chaud m'éblouit alors. Me voilà déjà dans la rue de la grande ville de Félicité.

Félicité était au contraire de ma ville natale campagnarde une aire urbaine très densément peuplée. Aux pieds de grands immeubles qui cachent partiellement la vue, les piétons marchent d'une vitesse folle à travers la route, entre les voitures dévalant les boulevards dans un bruit assourdissant.

Bienvenue en ville, Cynthia.

Je prends une grande inspiration et me dirige d'un pas ralenti vers le fameux bâtiment argenté qui faisait la réputation de la célèbre ville.

L'Institut de l'Est.

C'est l'un des plus prestigieux établissements qui forment ce qu'on appelle les Veilleurs.

Un Veilleur est, dans notre jargon, une sorte de chasseur de démon qui a pour fonction de faire régner sur le pays d'Oslavalon calme et sécurité, face à ces créatures invoquées habituellement par des groupuscules de délinquants afin de semer le chaos. Je suis entraînée depuis toute petite dans ce but, et aujourd'hui même, je ne vis que pour ma carrière. J'adore mon métier, même si le chemin est parfois parsemé d'obstacles et de moments angoissants. J'avais cependant encore beaucoup de chose à apprendre, et si je voulais monter en grade, il fallait que je continue d'étudier dans ce domaine.

Voilà ce que Kaï avait prévu pour moi, dans cet institut.

Le chemin était encore long, mais j'étais motivée à travailler dur pour me dépasser.

J'arrive devant une première porte blindée immense. la surface est recouverte d'une vitre teintée très épaisse, m'empêchant de voir à l'intérieur. Je lève les yeux et remarque qu'un code est demandé pour y pénétrer.

Je sors alors mon téléphone, le déverrouille et relis les indications que Kaï m'a transmises par message.

3909A.

Je tape le code une première fois, et un bruit étrange semble désapprouver ce que je viens de rentrer.

Zut.

Je tape à nouveau le code, pensant que je l'ai sûrement mal inscrit la première fois, mais le bruit se fait de nouveau entendre.

La porte ne s'ouvre toujours pas.

Je commence alors à sévèrement m'impatienter. Dans un élan d'impulsivité, je la secoue alors un peu violemment, sentant l'énervement et la fatigue prendre le dessus sur mon calme pourtant habituel.

Les Veilleurs d'OslavalonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant