Les Veilleurs d'Oslavalon

Chapitre 17

|Point de vue omniscient|

Le ciel s'était légèrement voilé, mais les nuages laissaient tout de même traverser les rayons lumineux du soleil.

C'était une belle après-midi.

Saul s'était assis devant la tombe de son père. Ça faisait de longues minutes qu'il fixait le marbre le regard troublé par ses interrogations et ses souvenirs. Le calme du cimetière était l'une des seule chose qui arrivait encore à l'apaiser. Le vent frais lui caressait tendrement les cheveux, sifflant doucement dans ses oreilles.

Pas un humain.

Juste lui, et de la nature.

Il n'avait rien besoin d'autre à ce moment précis pour se sentir mieux.

Trois ans exactement séparaient la mort de celui qui avait été pour lui la personne la plus influente de sa vie.

Tout avait commencé à basculer pour lui après cet événement. La perte de repères évidente qu'il avait connu succédant sa mort avait été l'une des raisons pour lesquelles il avait sombré.

Il ne savait plus vraiment comment tout s'était déroulé. Il savait juste qu'il s'était laissé porter à ce moment là par ses émotions incontrôlées. Il avait fait confiance aux mauvaises personnes, pris les mauvaises décisions, pour enfin se perdre.

Perdu.

Saul était un jeune homme totalement perdu.

Pas une mauvaise personne.

Juste perdu.

Comment il avait pu en arriver là? Comment il avait pu passé du fils incompris à un malfaiteur fui et détesté?

La vie lui avait-elle fourni des prédispositions qui l'aurait conduit à mal tourner?

Quelle différence pouvait se faire entre lui et Phil qui avait été toujours été considéré comme la fierté de la famille?

Ils avaient pourtant grandi dans le même environnement.

Mais parfois, certains enfants ne sont pas traités de la même façon, parce leurs différences mènent inexorablement à une incompréhension de la part de leur entourage.

Saul a toujours été différent face à sa famille. Depuis sa plus tendre enfance, il était un garçon turbulent et impulsif. Ces traits de caractère étaient la conséquence d'un trop plein d'émotions qu'il n'arrivait pas à maîtriser seul. Il n'était pas l'enfant sage et docile qui avait fait la fierté des parents et qui suscitait l'admiration de l'entourage. Phil avait été comme ça. C'était des deux grands frères celui qui avait été le plus adoré par leur entourage, par son comportement exemplaire. Un visage d'ange, un caractère facile, une attitude studieuse et irréprochable...

Tout ce que Saul n'avait jamais réussi à avoir.

Durant son adolescence, son entourage ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas le devenir. Il pensait que le jeune garçon ne faisait pas d'effort, qu'il en voulait pas changer, qu'il prenait volontairement ses distances pour s'isoler de sa famille, ou pire: qu'il prenait plaisir à défier l'es convenance.

Mais, Saul ne cherchait à ce moment là que l'attention de sa famille. Il se sentait juste incompris sur tout ce qu'il ressentait. Mais ça, personne n'y avait fait attention. Entre une mère absente et un père distant, il ne trouvait pas sa place.

Il se souvient d'un soir en particulier.

Un soir où son père avait donné une fête à la maison pour célébrer la fin de l'année scolaire.