7.

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Pdv Eren

Là, on est dans la merde. Je me précipite pour ouvrir la porte mais non, quelqu'un nous a bel et bien enfermés dans les vestiaires. Je tape sur la porte et crie pour que l'on vienne nous faire sortir. C'est alors que je sens une main se poser sur mon épaule et une tête se nicher au creux de mon cou.

L- Ça sert à rien Eren, ils sont tous partis et nos téléphones sont dans nos casiers. On a plus qu'à attendre demain matin que le concierge nous ouvre.

Je me recule et je m'assois contre la porte. Livaï reste debout et s'adosse contre un mur. Personne ne parle, le silence est pesant. Il finit par prendre la parole :

L- Pourquoi tu m'as esquivé toute la semaine ?

E- Je ne t'ai pas esquivé.

L- Eren... on va jamais s'en sortir si tu restes comme ça. Je veux juste comprendre ce qu'il s'est passé après la soirée pour que tu réagisses comme ça. Tu traines même plus avec les « populaires » et tu manges tout seul à la bibliothèque dans l'espoir que je ne te trouve pas.

Je baisse et les yeux et rougis de honte. Il avait même remarqué que je ne mangeais plus au self.

E- J'ai pris mes distances, c'est tout.

L- Tch comme tu veux. Si tu m'esquivais pas alors viens au moins finir ce que tu as commencé tout à l'heure.

Je relève la tête, surpris. Pas de problème Livaï, tu finiras par me supplier d'arrêter.
Je m'avance vers lui, toute mon aura a changé et l'ambiance est électrique. Il a dû s'en rendre compte, il n'arrive pas à me regarder dans les yeux. Je passe mon index sous son menton pour lui faire relever la tête. On se regarde tandis que nos nez se touchent. Ses lèvres viennent finalement doucement rencontrer les miennes. Je sens mon cœur battre dans ma cage thoracique. Il bat si fort que je soupçonne Livaï de pouvoir l'entendre. Ses lèvres sont fébriles et je sens qu'il veut que je mène la danse.
Je pose ma main dans son cou et approfondit notre baisé. C'est tellement...différent, de toutes les autres fois. On finit par se séparer, Livaï est rouge et moi je souris comme un con.

E- Voilà pourquoi je t'esquivais.

Et je retourne m'asseoir contre la porte, laissant Livaï, sous le choc, se mettre de ses émotions.
Je joue avec les lacets de mes basquets et je remarque une petite pince pour cheveux sur le sol. J'ai rien à perdre... J'attrape la pince, et l'approche de la serrure. Je la tourne une fois, deux fois, en attendant le déclic de la porte. Mais rien. C'est bien ce que je pensais, ça marche que dans les films.

Pdv Livaï

Bien sûr que je savais qu'il allait m'embrasser. Il est têtu et puis même si ça fait pas autant de temps depuis notre rencontre, je pense bien savoir ce qu'il ressent à mon égard.
Il est parti comme si de rien était mais je sais tant bien que mal que ce rapprochement ne le laisse pas indifférent. Armin, Hange et Erwin avaient raison.

En attendant le gamin essaye de sortir. Il a essayé toutes sortes de techniques idiotes les unes après les autres. Il me désespère mais je n'y peux plus rien.
Je soupire et lui demande d'arrêter.
Il s'assoit contre le mur en face de moi et me fixe du regard.
Je détourne les yeux et il ne me laisse pas indifférent. Et vu que le ricanement qu'il vient de faire, il l'a compris. Fait chier. Évidement que j'ai aimé l'embrasser; évidemment que je voudrais qu'il le refasse. Mais j'ai trop de fierté pour le lui demander et puis, qu'est ce que les gens pourraient penser ? J'ai jamais eu de vraies relations et encore moins avec un homme. Surtout pas avec une personne comme Eren. Il est trop imprévisible, trop prétentieux, trop grande gueule. Pourtant il est tout à fait mon style...
J'ai besoin de réfléchir à tout ça, tout est confus dans ma tête, je suis complètement perdu.
J'attrape les lacets de mes chaussures pour essayer de penser à autre chose qu'aux yeux vert émeraudes qui me fixent depuis tout à l'heure. Je voudrais qu'il fasse le premier pas encore une fois, qu'il me rassure, qu'il me dise que tout ira bien, mais nous ne sommes rien. Même pas encore totalement des amis et puis ça ne le sera jamais. Pas parce-que nous ne nous entendons pas, mais bien car nous avons commencé une relation qui est à l'opposé de l'amitié.

J'entends le porte s'ouvrir et Eren soupirer.

E- Enfin ! J'y croyais plus !

Je lève les yeux et remarque Armin dans l'entrebâillement de la porte. Je le remercie du regard, prend mes affaires et rentre chez moi sans un regard pour Eren. Je dois réfléchir sérieusement à ce que je veux. A ce que j'attend de lui, de nous.

Cliché [EreriRen]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant