Le vent remue quelques mèches de cheveux autour du visage de Sarah. Prisonnière de la situation, elle déglutit difficilement. Elle agit sa tête frénétiquement de droite à gauche, en faisant voler quelques mèches de plus. Il n'y a qu'une seule issue possible. Passer par-dessus la barrière du balcon et fuir.
D'un signe du menton, elle indique au petit d'enjamber la rambarde. Mais il refuse de bouger. Il enlace à nouveau Sarah.
«Aller bonhomme, je te suis !, l'encourage-t-elle.»
Une fois que le petit a quitté le balcon, elle agrippe le trousseau de clefs de sa voisine et le sac à dos de Léo, qu'elle lui balance. À son tour, elle tente de franchir la barrière. Contrairement au petit qui est retombé sur ses jambes, avec l'agilité d'un chat, la jeune femme manque de peu la bordure du trottoir et réceptionne le poids de son corps comme elle peut. Dans l'urgence de la situation, Léo tend sa main à Sarah pour l'aider à se relever au plus vite. De son bras gauche elle saisit la main tendue. Mais entre sa blessure qui la tiraille telle une décharge d'électricité et sa cheville qui cède à l'instant où elle s'appuie dessus, Sarah se retrouve à nouveau au sol, presque sonnée.
«Sarah ! Vite, il faut qu'on parte !»
Agenouillée par terre, la jeune femme fixe un point droit devant elle au sol, désorientée. Le pourtour de sa vision est assombri par l'intensité de la douleur qui émane maintenant de sa cheville gauche en plus de son bras gauche. Ce n'est que lorsque Léo dépose sa main sur son épaule qu'elle commence à reprendre conscience de ce qui l'entoure. Leurs regards se croisent, puis elle pose ses yeux sur sa main droite pour y voir le jeu de clefs. L'homme qui les chasse lui revient soudainement en tête, ils doivent partir.
Sarah se remet sur pied en prenant appui sur Léo et le guide vers la voiture de son amie. Chaque pas élance un violent coup de jus tout le long de sa jambe. Et elle pense toujours que c'est le dernier qu'elle peut supporter avant de s'écrouler.
Non sans l'aide du gamin, ils atteignent le van de la voisine. Sarah s'empresse d'ouvrir la porte arrière.
«Monte s'il te plaît !
— À l'arrière ?
— Oui active !
— Sarah, j'veux revoir mon père, supplie-t-il alors qu'elle celle-ci commence à s'emporter.
— Grimpe et discute pas, lui ordonne-t-elle. Ce type vient de buter ma copine, il te cherche, si on reste, on est mort. C'est ça que tu veux ?»
Par peur d'être rattrapé par l'homme qui le cherchait, Léo fait un discret signe de dénégation et obéit sans broncher une seconde de plus. Sarah claque la porte derrière lui et sautille maladroitement jusqu'à la portière conducteur et met le contact. Heureusement c'est une boîte automatique. Avec une cheville dans l'état de la sienne, elle n'aurait jamais pu utiliser l'embrayage. Vite fais bien fait, elle met la voiture dans le sens de la marche et écrase l'accélérateur.
Une nouvelle clope à la main, derrière le volant, Sarah scrute la moindre personne, la moindre voiture qu'elle croise. À l'arrière, Léo essaye de voir ce qu'il se passe dehors. Les deux sont terrorisés, perdus... Quand la conduite de la jeune femme s'est relaxée, le petit garçon se rapproche de la banquette avant et s'y accoude. Sarah lui lance un regard furtif. Qu'est-ce qu'elle est en train de faire ? Dans quoi s'est-elle embarquée ?
Voilà qu'il commence à poser des questions. Qu'est-ce qu'elle en sait de pourquoi ce flic a tué sa copine ? C'est capable de tout un policier ! Et comme si ce n'était pas suffisant, monsieur se plaint que c'est interdit de fumer dans les voitures avec un enfant à l'intérieur.

VOUS LISEZ
Traqués 2.0
Mystery / ThrillerVoici une fiction interactive. On va réécrire Traqués, un film sorti le 14 mai 2018. Chapitre par chapitre, vous pourrez voter pour les choix des personnages et la suite des événements via mon compte instagram, traqués2.0 Je vous souhaite une bonne...