«S'il te plaît ma chérie, fais pas n'importe quoi ! C'est pas un jouet
—Voilà, c'est bon, je l'ai lâchée ta mère. Dites à la gamine de poser ce truc ! C'est n'importe quoi là, se plaint un des jeunes hommes.
— Donne-moi cette arme ! insiste Sarah !
— Je te conseille d'écouter ta mère jeune fille ! s'énerve le propriétaire de la voiture. Je suis en communication avec la police !»
Le visage de Sarah commence à se décomposer. Ils sont vraiment dans une mauvaise situation et Léo n'aide en rien. L'homme à l'air sur de lui, les flics vont débarquer. Mais ça ne semble pas faire réagir Léo. Il brandit toujours son arme en pointant tour à tour les trois hommes.
Sarah essaye de lui faire comprendre par le regard qu'il devrait lâcher l'affaire mais non, il continue.
«Donne tes clefs à ma mère toi. Tes clefs ! Et de l'argent !»
À force d'agiter son arme et de jouer aux héros, Léo perd peu à peu le contrôle. Les hommes se soumettent à ces ordres et s'éloignent de plus en plus mais lui ne s'arrête pas de les menacer. Sarah récupère ses affaires et s'approche de lui.
«Baisse ça et vient, on se barre maintenant !»
Mais le jeune garçon, bien décidé à la protéger, refuse de laisser son pistolet.
Et puis soudainement, une sirène de gendarmerie se fait entendre. Tout le monde tourne la tête dans leur direction.
«Bouge ! lui hurle Sarah.»
Bousculé par la peur et la surprise, le petit tente de reprendre son arme en main et l'échappe presque. Inconscient de la dangerosité de l'objet, il la saisit comme il peut.
À côté de lui, Sarah voit l'arme tomber, presque au ralenti. Elle se dit que c'est aussi bien, Léo n'aura plus d'autre choix que la suivre. Le prochain son qu'elle entend est celui d'une détonation. Suivi de cris de stupeur. Elle lève les yeux et trouve Léo le visage complètement figé sous le choc.
Autour d'elle, le monde s'est arrêté de tourner, elle n'entend même plus la sirène. À première vue, Léo n'a pas fait de blessés. Elle sait qu'elle doit réagir. Alors elle empoigne fermement le gamin et commence à courir. Ils traversent le parking à toute vitesse et s'enfoncent dans la végétation. Derrière eux, la sirène se fait à nouveau entendre. Ils ne s'arrêtent pas de courir. Ils sont épuisés mais ils continuent.
Le bruit des voitures sur l'autoroute et celui de la sirène se dissipent de plus en plus. Malgré eux, ils ralentissent de plus en plus. La police est sûrement à leurs trousses mais ils sont à bout. Leurs foulées réduisent jusqu'à redevenir de simples pas.
«T'as trouvé ça où ? souffle Sarah entre deux respirations.
— Chez l'ami de mon père. Je suis désolé, j'ai pas réfléchi avant de le prendre.
— T'aurais pu blesser quelqu'un, confirme-t-elle.
— Je sais, soupire-t-il.
— Mais qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête ? Braquer ces gens sérieux !
— Ça va, arrête de me crier dessus. Parce que si je l'avais pas eu, putain, on aurait été grave dans la merde !
— Et tu parles pas comme ça ! s'énerve Sarah en accélérant à nouveau le pas.
— Ça va, j'dis ce que je veux, t'es pas ma mère.
— Bah temps mieux parce que ça se passerait autrement, crois moi !»
L'ambiance est à nouveau tendue. Léo devient incontrôlable et ça inquiète Sarah. Mais elle ne peut s'empêcher de ressentir de la compassion pour lui. Elle aimerait qu'il se sente à l'aise, au moins en sécurité avec elle. C'était absolument pas son but de crier sur lui.
«Tu sais que t'es drôlement mignonne comme ça, tente-t-elle en s'arrêtant et en attendant qu'il arrive à son niveau. Bon, avec ton flingue tu faisais un peu psychopathe quand-même Il va falloir te trouver un prénom ! lance-t-elle en n'ayant aucune réponse de la part de Léo. Qu'est-ce que tu penses de Capucine ? touché, il tourne la tête vers elle. Ou Priscilla ? Ou Angélique ! Angélique ça t'irait bien tient, renchérit-elle, fière de l'avoir fait un peu sourire.
— Angélique ? répète Léo alors que Sarah lui répond simplement en rigolant.»
Ils reprennent tranquillement leur petit chemin. Ils ne savent pas vraiment où ils vont. Tout ce qui les importe est de partir loin.
«On va où ? finit par demander Léo.
— Tenter de trouver un endroit où dormir et réfléchir à ce qu'on va faire avec tes fameux numéros !»
La mention de son papier fait tilter Léo. Il n'a pas le souvenir de l'avoir remis dans la poche de sa robe. Il cherche bien mais ne le retrouve pas.
«Le papier, je l'ai plus, interrompt-il Sarah.
— Quoi ?!
— J'ai plus le papier ! J'ai entendu le mec qui te criait après, je suis sorti et ... Oh nan...
— C'est pas grave ! C'est pas grave, le rassure Sarah.
— Faut y retourner ! déclare-t-il.
— Non, on va sûrement pas retourner là où on a failli descendre quelqu'un ! Je crois pas !
— Mais si !
— NON !
— Mais c'est le papier de mon père...
— On va attendre et on y retournera plus tard, soupire-t-elle. Ça va être infesté de flics maintenant. Je te le promets Léo. Je te le promets.
Ils errent à pieds presque toute l'après-midi. Quand le ciel bleu devient ambré, Sarah décrète qu'il est temps de s'arrêter dans un hôtel. Les deux compagnons cherchent le plus petit et le plus discret, loin de la ville.
Presque une heure plus tard, ils en trouvent un qui semble leur convenir. Ça ressemble plus à une chambre d'hôte qu'une grande chaîne d'hôtel. C'est parfait.
Au comptoir, Sarah réserve une chambre au nom de Victoire et Léa Pasquiet. Elle en profite pour prendre une table au même endroit. Léo mérite un bon repas.
Il est adossé à un mur et regarde dehors. Il essaye de donner du sens à tout ce qu'il vient de vivre. Ce matin, il devait juste retrouver un ami de son père et laisser cette femme derrière lui. Mais la roue a tourné. Il a failli devenir le méchant et tuer quelqu'un. Sarah aussi dans cette maison ce matin. Pourtant ce ne sont pas eux les méchants ? Si ? Ils cherchaient juste à se défendre...
Au rez-de-chaussée de l'hôtel, ils sont accueillis dans une salle de restaurant. Une femme est déjà installée avec ses deux enfants. Loin de cette image de famille, Léo et Sarah s'échangent à peine quelques mots. Ils sont surtout plongés dans leurs pensées.
Ennuyé par l'attente de son plat, Léo scrute tout ce qui se passe autour de lui. Ce qui attire son attention, c'est le téléviseur au-dessus de leur table. Le programme s'interrompt pour faire défiler une alerte enlèvement. Ce sont leurs deux photos qui s'affichent alors à l'écran. Paniqué mais ne voulant pas éveiller les soupçons, Léo frappe Sarah sous la table. Puis il lui fait signe de regarder la télé.
Sarah fait de gros yeux en lisant ce qui est affiché. À tout moment, les personnes présentes dans la salle pourraient les reconnaître et les livrer à la police. Elle a l'impression d'être cernée, que tous les regards convergent vers eux.
Le spot de l'alerte semble durer une éternité. Sarah se dit qu'il ne s'arrêtera jamais. Et à son grand désespoir, le serveur approche avec leurs plats.
Sarah et Léo se retrouvent coincés dans une salle de restaurant, avec des clients et du personnel, alors que leurs visages sont placardés sur les télés de tout le pays.
Voici le nouveau chapitre. Maintenant, rdv sur insta -> traqués2.0

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Traqués 2.0
Mystery / ThrillerVoici une fiction interactive. On va réécrire Traqués, un film sorti le 14 mai 2018. Chapitre par chapitre, vous pourrez voter pour les choix des personnages et la suite des événements via mon compte instagram, traqués2.0 Je vous souhaite une bonne...