Chapitre 3 - La curiosité est un vilain défaut

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Sakura soupira tristement et rabattit le drap blanc de la mort sur le visage de Sai. On était le 28 novembre. Il avait tenu trois jours de soins intensifs, puis s'était éteint. Sakura n'allait pas pleurer. Elle l'avait déjà suffisamment fait. Depuis trois jours, malgré les alertes et les précautions, les cas touchés par le virus Aka s'étaient multipliés. Il y avait déjà cinq morts et une douzaine de malades dans l'hôpital. Peut-être que d'autres avaient déjà attrapé le virus sans même le savoir.

Sakura s'éloigna du brancard, laissant le soin aux infirmiers de transporter le corps ailleurs et se dirigea en salle de désinfection. Celle-ci marchait à plein régime depuis le début de l'alerte. Les médecins n'avaient pas le droit de quitter l'hôpital sans y passer. Ce processus était fastidieux, mais nécessaire à leur survie.

Finalement, Sakura quitta l'hôpital pour se diriger vers la tour rouge. Elle voulait parler à Naruto. En trois jours, elle ne l'avait pas vu une seule fois. Elle passait ses jours et ses nuits à l'hôpital, rentrant à peine chez elle. D'ailleurs, elle n'avait pas revu Ayumi depuis la veille. Heureusement, elle lui faisait confiance pour s'occuper d'elle-même et à Kakashi pour veiller à son bien-être.

Quand Sakura entra dans le bureau des Hokages, Naruto s'entretenait avec Neji. Celui-ci semblait avoir repris contenance depuis que la situation s'était aggravée, du moins c'était ce qu'il laissait paraître.

– Hiashi commence à me casser les pieds ! s'énerva Naruto tandis que Sakura attendait discrètement. Je ne reviendrai pas sur ma décision ! Et puis, nous sommes en état de crise, j'ai autre chose à faire que de m'occuper de ses contestations !

– Naruto, tu sais que je n'ai qu'un poids limité au sein de ma famille, lui rappela Neji. J'ai beau être un génie pour eux, ils me contrôlent toujours.

A ces mots, il porta un doigt à son front, faisant référence à son sceau de l'oiseau en cage.

– Je ne peux pas envoyer la branche principale sur les roses de cette façon. Il faudra leur trouver un compromis.

– Je réfléchirai à un compromis quand on en aura fini avec Aka, répliqua Naruto d'un ton ferme. Neji, si jamais ils t'infligent quoi que ce soit, ils recevront ma colère sur leurs petites têtes de con !

Sakura haussa les sourcils, presque amusée par le franc-parler de son ami. Naruto disait toujours ce qu'il pensait et, surtout, avec ses mots à lui. Tsunade disait régulièrement qu'il lui ressemblait beaucoup de ce côté-là.

Neji se retourna, salua Sakura au passage, et sortit de la pièce. Quand elle fut sûre qu'il s'était éloigné, elle s'approcha du bureau et demanda :

– Des problèmes chez les Hyûga ?

– Oui. Hiashi et les anciens veulent mettre le sceau de l'oiseau en cage sur Junya. Il en est hors de question ! Cette gamine n'a que huit ans et je ferai tout pour la protéger de ces tarés !

Sakura acquiesça d'un air grave. Les tensions au sein des Hyûga étaient devenues un problème interne assez complexe depuis la naissance des filles de Neji et de Tenten. En fait, cela avait commencé dès le mariage des deux parents, mais la situation s'était aggravée par la suite.

– Tu viens me transmettre une nouvelle recommandation de Tsunade ?

– Oui, mais ce n'est pas ce qui m'amène en priorité. Naruto, Sai est mort.

– Ah.

Un silence tomba sur la pièce, unissant les deux amis dans le même mutisme. Sakura soupira pour briser le calme avant d'ajouter :

– Je suis dégoûtée. Il avait fait tant d'efforts pour s'intégrer ! Il avait même accepté de diriger une équipe ! Je n'ose pas imaginer l'état des deux élèves qui lui restaient. Ils doivent être effondrés.

L'Ennemi InvisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant