Chapitre 8 : Quand tout bascule

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Il était presque midi quand Shizune ordonna à Sakura d'aller ingurgiter un peu de théine, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à veiller sa fille. Après s'être assurée qu'Ayumi, qui oscillait entre le délire fiévreux et les douloureuses reprises de conscience, ne resterait pas seule, la pauvre mère finit par accepter.

‒ Parfait ! déclara Shizune en fourrant une pile de dossiers dans les bras de Sakura. Au passage, tu iras déposer ça à l'accueil !

C'est ainsi que Sakura se retrouva dans le hall d'entrée de l'hôpital, quand deux brancardiers entrèrent, transportant Lee, couché à plat ventre sur une civière.

‒ Lee ! s'écria-t-elle.

La surprise et, surtout, la peur de le découvrir malade furent telles qu'elle en lâcha la pile de dossiers soigneusement triée par Shizune, alors qu'elle se trouvait à quelques mètres de la réception. Sans prendre la peine de ramasser les papiers qui s'étaient étalés sur le sol lisse de l'hôpital, Sakura courut vers le corps gisant de son ami. Ce ne fut que lorsqu'elle fut proche de la civière qu'elle comprit : les morceaux de verres enfoncés dans le dos de Lee et son habit ensanglanté signifiaient qu'il n'était pas là à cause d'Aka, contrairement à la grande majorité des patients. Bien qu'il fût blessé, Sakura ne put s'empêcher d'en ressentir un intense soulagement.

‒ Que s'est-il passé ? s'empressa-t-elle de demander aux deux brancardiers.

‒ Vous n'êtes pas au courant ? Il y a eu une explosion à la volière. Maître Hokage est furieux et tout le village est sens dessus dessous !

Ces mots laissèrent Sakura pantoise, si bien qu'elle laissa le brancard s'éloigner. Elle avait été si absorbée par la maladie d'Ayumi qu'elle en avait occulté tout événement extérieur. Se jurant d'aller au moins rendre une visite à Lee pour vérifier son état, elle retourna auprès des dossiers étalés au sol et commença à les ramasser.

‒ Sakura !

Cette voix grave, apaisante et d'ordinaire si calme la tira de son fastidieux travail. Elle se releva, les dossiers en main, et remarqua Sasuke qui s'approchait d'un air visiblement préoccupé, signe assez inquiétant de sa part.

‒ Sasuke ! répondit-elle dans un soupir de soulagement. Tu peux m'expliquer ce qui se passe ? Je viens de voir Lee passer avec des bouts de verre dans le dos !

‒ Des complications, éluda Sasuke, mais Shikamaru et Temari s'en chargent.

‒ Temari ? répéta Sakura, de plus en plus abasourdie. Elle n'était pas censée repartir aussi vite que possible avec Simaru ? Et d'ailleurs, que fais-tu là ? Tu n'étais pas en mission ?

‒ J'en reviens, en fait, répondit Sasuke qui avait du mal à suivre les questions de Sakura. J'ai accompagné les civils au Mont Hokage. Naruto vient de me dire... pour Ayumi.

Un silence gênant s'installa, Sakura ne sachant que répondre. Bien que Sasuke demeurât stoïque, ses mains tremblaient légèrement. Finalement, Sakura se tourna vers l'accueil, confia les dossiers à la réceptionniste avant que ceux-ci ne retombent à terre et alla demander un thé à la cafétéria, à l'autre bout du hall. Sasuke, loin d'en démordre, la suivit jusqu'à la table où elle comptait boire tranquillement son remontant.

‒ Je... je n'ai pas envie d'en parler, lâcha-t-elle alors que Sasuke, assis en face d'elle, la regardait fixement.

‒ Sakura...

‒ Tu crois que c'est facile pour moi ? riposta-t-elle avant qu'il n'ait pu émettre la moindre objection.

‒ Et pour moi ? répliqua Sasuke en se levant sous le coup de la colère. Sais-tu au moins ce que je peux ressentir ?

L'Ennemi InvisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant