Chapitre 6 : Temari débarque !

35 0 0
                                    

Dans un restaurant de Konoha réputé pour ses grillades, l'odeur alléchante de la viande n'arrivait pas à détourner Shikamaru Nara de ses sombres pensées. Il avait par ailleurs une triste mine, ce matin-là : une peau pâle comme le givre qui avait recouvert l'herbe des terrains d'entraînement et d'énormes cernes soulignant ses yeux bruns perdus dans le vague. Assis en face de lui, Chôji semblait être son parfait opposé, l'homme qui savait bien vivre et qui vivait bien. En tout cas, rien de ce que lui racontait son meilleur ami ne lui coupait l'appétit.

– Temari arrive dans une demi-heure au plus tard et je ne l'ai toujours pas retrouvé, maugréa Shikamaru pour achever son récit de la nuit passée.

Tout en mâchonnant sa viande, Chôji avait pris l'air grave de quelqu'un qui réfléchissait. Il fronça exagérément les sourcils et prit la parole :

– T'as cherché toute la nuit ? Tu ne voudrais pas te reposer avant d'aller la voir ? T'as une mine à faire peur !

– Elle se fiche pas mal de mon état, répliqua Shikamaru avec amertume. Elle veut juste récupérer son fils.

– A ton avis, où peut-il être ?

– Je n'en sais absolument rien ! J'ai fait tous les terrains d'entraînement, les restaurants, les hôtels, rien ! Je suis retourné voir Naruto hier soir très tard et lui non plus ne l'avait pas vu. Mais où peut-il être ?

– T'aurais pas dû forcer Simaru à s'éloigner. T'étais comme lui à son âge. Pas motivé du tout, mais téméraire quand il s'agissait de sauver tes amis !

– Ah oui ? railla Shikamaru, peu convaincu.

– Bien sûr ! Je me souviens encore de la détermination avec laquelle tu voulais retrouver Sasuke, juste après avoir reçu ton grade de chûnin. Bon, évidemment, on a échoué, mais c'était formidable !

– Ouais, et maintenant je suis jônin et je ne parviens même pas à retrouver mon propre fils !

A ce moment-là, Chôji ne put s'empêcher de rire, malgré le morceau de viande qu'il avait encore en bouche. Shikamaru attendit qu'il se reprît pour le questionner :

– Qu'est-ce que tu trouves drôle ?

– Rien, c'est juste que ça m'a rappelé que c'est Temari qui t'avait poussé à faire des efforts pour devenir jônin, juste après votre mariage !

– Ne m'en parle pas ! Je ne sais même pas comment je vais m'en sortir tout à l'heure, elle est si susceptible ! Si je lui dis que Simaru est perdu dans le village et qu'en plus un virus traîne, tu peux être sûr qu'elle va m'étrangler et ensuite se mettre à sa recherche !

– Tu pourrais... tenter de te réconcilier avec elle ? lança Chôji d'un air entendu.

– Me ré... ça ne va pas, non ? Je te rappelle que c'est elle qui a quitté la maison !

– Et tu n'as rien fait pour la retenir.

– Mais que voulais-tu que je fasse, bon sang ? On... on n'arrivait plus à se parler, ça ne nous menait nulle part !

– Tu ne vas pas me dire qu'elle ne te manque pas ?

Shikamaru prit un air pensif, comme s'il réfléchissait à la situation. Oh que si, Temari lui manquait, bien plus qu'il ne l'avait jamais laissé paraître ! Seulement, elle avait son caractère à elle ; elle était si difficile à comprendre, si compliquée. Il avait déjà songé à lui écrire pour tenter de renouer le contact, mais finalement le seul lien qui était resté se résumait à leur fils, Simaru.

– Ecoute, essaye de ne pas te disputer avec elle cette fois-ci, reprit Chôji en voyant que son ami demeurait silencieux. Je vais te donner un truc qui marche à coup sûr : tu lui tends la main en lui proposant de faire la paix, elle accepte et, dès qu'elle prend ta main, tu l'attires à toi et tu l'embrasses ! Imparable !

L'Ennemi InvisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant