Essai 8 : PDV Gaïa

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- Je ne comprends pas pourquoi tu veux partir. Tu as tout ce qu'il te faut ici.
- Non. Pas tout.
- Mais enfin n'importe qui prierait pour être dans ta situation !
- Pas n'importe qui. Simplement les gens qui n'ont pas conscience de la valeur de ce qu'ils possèdent, parce que ce n'est pas toujours agréable.
- C'est plutôt toi là.
- Non. J'ai conscience de la valeur de ce que je possède. Mais ce n'est jamais agréable. Pratique, mais pas agréable. Je ne suis pas heureuse, peu importe le confort que j'ai.
- De toute façon tu ne peux pas partir.
- Je trouverai un moyen.
- En cognant bêtement contre les murs et en hurlant en espérant que ça se brise ? Réfléchis bon sang. Regarde toi tu es ridicule. Cesse de faire l'enfant, tu as tout ce que tu desires et toi tu veux aller voir ailleurs !
- Je ne désire qu'une chose. C'est ce que je n'ai pas. Ce que tu ne m'offres pas. C'est propre à l'humain me diras tu, de penser que l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Pourtant on ne peut pas faire plus éclatant comme couleur ici. Mais tout est simulé. C'est beau, c'est organisé, c'est propre, c'est rien qu'à moi. Mais... J'en ai marre. J'en ai marre de vivre avec cette frustration, cette envie d'exploser que je ne peux pas combler, cette pièce manquante. Je n'en peux plus d'exister ainsi. J'ai mal. J'ai la sensation qu'on arrache mon corps. Que si mes sentiments n'arrivent pas à se montrer j'exploserai littéralement à en mourir. J'ai énormément de choses en moi. J'ai besoin de les ressentir. J'ai besoin de les vivre. Donnes les moi. Donne moi mes émotions. Donne moi la vie. Je veux vivre. Je veux vivre pour de vrai. Arrête de me regarder suffoquer et aide moi, donne moi ce que je veux quitte à supprimer tout le reste, j'en paierai les conséquences, mais par pitié laisse moi vivre.

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