Je suis là. Assise. Dans mon lit. Il fait noir. Seuls les quelques lampadaires allumés dehors me permettent d'y voir plus clair. J'entends les sons réguliers de la pendule du salon. Comment ne pas devenir folle ? Il y a des pas dans le couloir. Des pas de chat. Ils se rapprochent. J'entends gratter à la porte. C'est moi que tu veux voir ? Va avec Alice. Elle t'aime, elle. Elle veut de toi. Elle a besoin de toi. Pas moi. Je n'ai besoin de personne.
De personne.
Tu as réussi à ouvrir la porte. Bravo, tu veux une médaille ? Va t'en maintenant. Maintenant que tu sais qui se trouve derrière. Pourquoi tu t'approches ? Pourquoi tu grimpes sur ce lit ? Pourquoi tu en redemandes ? Tu es sensée avoir peur. Alors pourquoi ? Arrête de me regarder comme ça. Tu n'as pas le droit de me voir comme ça. Tu n'as pas le droit. Personne n'a le droit.
Je soupire.
- Quoi ?
Je ne comprends pas. Tu devrais me fuir. Tu devrais me craindre. Tu devrais me détester. Je ne suis pas parfaite devant toi. N'importe qui me détesterai si il me connaissait. Toi, tu me connais mieux que personne. Alors pourquoi ? Pourquoi tu reviens toujours ?
Je sanglote.
- Va t en.
Elle ne part pas. Elle avance. Elle frotte sa tête contre ma main.
- Va t en.
Je me recroqueville. Je n'arrive pas à arrêter de pleurer. Je n'arrive plus à me retenir.
- Tu me détestes. Tout le me monde me déteste. Même moi je me déteste. Je t'ai fait tout le mal du monde. J'ai même essayé de te tuer. Alors pourquoi ? Pourquoi tu m'aimes ?Je pleure. En silence. Pendant de longues minutes. Gribouille continue de se frotter contre moi. Je ne la repousse pas.
Il m'a fallut un moment avant de reprendre mes esprits. Je vais bien. Tout va bien. Je n'ai pas besoin d'être aimée. Ça ne change rien. Rien du tout.
Je la caresse, les joues humides. Elle ronronne. Elle a continué de me faire des câlins avant de s'endormir contre moi.
Je ravale un sanglot avant de fermer les yeux pour de bon.- ... Merci.
