Recueil de nouvelles

Le pastiche et la parodie

Bonjour, et bonne lecture de ce 8ème exercice dont voici la consigne :

Vous rédigerez un pastiche ou une parodie en transformant le texte de Philippe Delerm. Vous pourrez rendre agréable ce qui ne l’est pas : une piqûre, une séance chez le dentiste... ou rendre désagréable la dégustation d’une bière ou d’une autre boisson ou mets avec la même force évocatrice que l’auteur : accumulation des adjectifs et des sensations. Vous pourrez aussi réutiliser la structure du texte, la sensualité de l’écriture et aborder un tout autre sujet... 

Note, le texte d’origine est “La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules” ou l’auteur décrit ce qui est dans le titre en 276 mots.

La consigne parle de pastiche, de  parodie, de caricature et de comment faire rire, alors que le texte dépeint une personne savourant une gorgée de bière puis est déçue et finit par boire de plus en plus pour oublier la première gorgée...

Mon analyse : l’auteur fait la publicité d’un produit dont il est justement illégal d’en faire. D'autre part, il parle de la première comme étant l’extase mais aussi des suivantes comme étant beaucoup moins satisfaisantes donc on sait que ce n’est pas une dégustateur et qu’il va boire plus d’une gorgée. Peut-être un alcoolique qui cherche une justification ou à rendre son geste moins morbide ?

note 2 : on ne sait que dans le titre de quoi il parle, tout le texte ne contient que des métaphores

faire rire avec un sujet grave ? c’est nier la gravité, irresponsable.

carré buvardeux => buvard => LSD

Si on grossit le trait, on a une personne victime d’un comportement addictif qui décrit son comportement comme un art (surement au moment ou il se produit et ou il n’a plus aucune objectivité) un drogué qui vivra pendant quelque minutes l’impression de contrôler exactement son univers avant de retomber dans la tristesse.

J’imagine que mon texte me classe dans la catégorie imitation, beaucoup plus que dans la parodie ou la caricature.

Lexique :

angoisse, décorporation, dilatation des pupilles, vision déformée, dilatation du temps, illusions, lecture des auras, couleurs, traînées, hyper-activité, maniaque, sur-puissance, euphorie, fous rires,  crise mystique, salivation, sudation, moiteur, musique, lumières,

Avertissement aux chouineurs : je ne fais pas l'apologie de la drogue, je n'en ai jamais pris. Je tire mes infos de ce que je vois et de ce que je lis. S'il prend l'envie à quelqu'un de dire que ça ne se passe pas comme ça pour de vrai, qu'il passe son chemin.

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LE trip

Je veux dire, le tout premier, celui du saut dans l'inconnu, celui où les portes du monde s’ouvrent devant vous. Un monde comme vous ne l’avez jamais vu, plein de couleurs chatoyantes. C’est incomparable à toutes les autres expériences sensorielles d’une personne clean. C’est regrettable mais les autres voyages ne l’égaleront jamais. Ils vous emporteront parfois aussi loin, parfois plus vite mais pas avec la même intensité, celle de la découverte, celle pour laquelle tous nos sens sont attentifs aux moindres détails.

Le tout premier commence bien avant la montée. Votre cœur accélère déjà lorsque vous regardez le morceau de papier dans le creux de votre main. Vous prenez votre temps pour observer chaque détail du petit dessin. Sans doute un smiley, c’est le plus courant. La musique et les lumières autour de vous s’estompent un instant en arrière-plan de votre contemplation et vous le glissez sous votre langue. 

Vous vous remettez à danser et au bout d’une heure, quand vous commenciez à penser à autre chose, vous les voyez. Les auras des danseurs autour de vous commencent à se détacher autour de leurs corps. Les personnes bougent lentement comme pour mieux profiter de l’instant, elles se mélangent dans des gestes saccadés et auréolés. Votre vision se limite à quelques mètres autour de vous et vous sentez un cocon vous entourer.

Vos sens se mélangent. Vous goûtez avec vos yeux les cristaux étincelants qui se forment sur les peaux transpirantes. Vous vibrez au rythme de l’univers pendant un temps infini. Vous prenez conscience de votre corps parmi d’autres. Vous le distinguez de haut en train de s’agiter. Il vous semble presque pouvoir toucher Dieu du doigt

On court toujours après ce premier trip. Pour s’en approcher, on augmente les doses et les bad trips commencent. On s'impatiente en attendant la montée qu’on sait un peu décevante par avance. Les lumières dansantes et bienveillantes deviennent agressives. Les regards percent votre âme, vous vous sentez vulnérable, vous n’êtes plus Dieu, vous êtes complètement à la merci des autres, le temps ralentit, vous vous sentez entravé plus que libéré, et le pire reste à venir. La descente est une mise en abyme vertigineuse pendant laquelle vous vous débattez. Vous avez peur de vous noyer dans votre salive qui coule à flot dans votre bouche. Vous espérez vainement, mais l'émerveillement et les fous rires ne viennent pas. Il vous reste la nostalgie, le doute et la frustration. C’est là que les plus forts s’en tireront à bon compte.