Le premier cycle de formation (qui se déroule le plus souvent en un an) prend fin à la consigne 22. C'est pour cette raison que les consignes 22 sont une sorte de bilan sur le travail réalisé jusque là.
A partir de la consigne 23, les thème sont différents, plus spécifiques et peut-être un peu moins intéressants à traiter dans le sens ou j'ai l'impression qu'il s'agit moins d'écrire des nouvelles que de travailler certains points particuliers de l'écriture... on verra si ça se confirme.
Cette consigne 23 semble être une pause dans le processus de formation avec un texte un personnel sur l'organisation. Je précise qu'il faut tout de même fournir un récit qui ait la forme d'une nouvelle. Le jeu n'a pas changé. Comme vous le verrez dans la consigne d'écriture, elle est pour une fois très large et j'ai tourné un moment autour avant de savoir quoi écrire et si je n'allais pas encore une fois être hors sujet. Au contraire, mon texte a été plutôt bien reçu par le correcteur sur le fond comme sur la forme avec très peu de correction à apporter en deuxième écriture. Sans doute aussi grâce à l'absence de consigne trop stricte.
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Consigne d'écriture :
Cultivez l'enthousiasme en reprenant le contrôle de votre rythme personnel de création. Nos comportements s'inscrivent dans l'immédiateté : télécommande, téléphone portable, ordinateur... Nos emplois du temps surchargés et la pression du quotidien nous font oublier nos choix personnels. Nos désirs de création s'évanouissent. Comment ne pas renoncer ? L'écriture est gourmande en temps. C'est bien là son unique défaut. Il n'existe qu'une seule solution : apprendre à gérer positivement le temps, c'est-à-dire, être capable de passer des intentions à l'action afin de concrétiser ses projets.
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La journée parfaite, c'est la mienne :
Avant de vous parler de ma journée idéale d'écriture, il faut prendre l'histoire depuis le début. Ce qui est sûr c'est que si on remontait deux ans en arrière et qu'on me demandait à ce moment-là : « qu'est-ce que tu feras en octobre 2021 », jamais je n'aurais répondu « j'écrirai », impossible. Alors que s'est-il passé ?
Début 2020 mon client n'a plus d'argent pour notre projet, mais dit qu'il a toujours du travail... malheureusement, l'esclavage c'est pas mon truc. La fin de ma prestation arrive, et mon entreprise n'a pas de quoi nous recycler au pied levé. Je reste à la maison en inter-contrat, puis vient le covid. J'use mon canapé et un jour je me dis que je vais en profiter pour préparer un nouveau scénario, pour une partie de JDR. En regardant ce que j'ai déjà fait, je me dis « tien, ce scénario était bien, je pourrais le mettre au propre, l'habiller un peu et le proposer sur des sites, pour voir... et juste après, je tombe sur un concours d'écriture ouvert en décembre 2020, dans lequel, le gagnant est édité. Je me dis que, puisque j'ai du temps, pourquoi pas. Sauf que mon scenario ne colle pas au thème alors je repars de zéro pour livrer 55k mots, 3 mois plus tard. Il se trouve que mon texte n'a pas été livré à cause d'un problème sur le site, mais l'expérience m'a plu.
Je commence à écouter des podcasts qui traitent de l'écriture et 2 choses me tombent dessus, comme un coup de massue, ou carrément une épiphanie.
La 1ʳᵉ c'est une femme que je vais paraphraser, qui a dit : « considère l'écriture comme un passe-temps et elle te récompensera comme un passe-temps. Traite-la de manière professionnelle et elle te récompensera de manière professionnelle ».
La 2ᵉ, c'est un homme qui a dit, à propos de sa reconversion : « je me lève quand je veux, je me couche quand je veux, et entre les deux, je fais ce que je veux ». Ça avait l'air si simple...
Quand mon employeur m'appelle pour un nouveau projet, je lui réponds que ça ne me concerne plus, et que je suis passé à autre chose. L'entreprise déclenche un plan de sauvegarde de l'emploi. Bien que j'aie refusé un poste, j'ai du mal à m'y faire une place parce que écrire, c'est pas un travail et dans « sauvegarde de l'emploi », il faut une reconversion qui rapporte à court terme... Je calcule : 8 mois d'inter-contrat / Covid, 1 an de reconversion payé, une prime de départ de quelques mois de salaire, le chômage de quelques mois après ça... on va compter sur un peu plus de 3 ans. Top là, c'est parti.
Depuis, j'écris tous les jours ou presque. Autant la fantaisie est nécessaire au moment de l'écriture, autant il faut la bannir dans son organisation et respecter des règles qu'on s'impose. La routine n'a pas été facile à mettre en place. La première raison est que pour ceux qui partagent mon quotidien, écrire ou glander c'est pareil, donc si je suis interrompu toutes les deux minutes par des questions triviales, c'est pas grave puisque je ne fais rien... ce qui cause de fortes frictions pendant quelques mois.
7h50, je me lève quand ma femme a fini de se préparer, comme ça on ne se bouscule pas aux mêmes endroits.
8h, je joue 15 minutes avec le chien, car je sais que si je ne lui accorde pas un peu de temps, il ne me laissera pas tranquille, et puis c'est un bon moyen de se réveiller tranquillement.
8h15, je passe un coup de balai au rez-de-chaussée, un chien et un chat, suivant la saison, ça salit...
8h30, je fais 1/2 heure d'exercice en écoutant un livre audio (en ce moment, c'est toute la série de Conan de R.E. Howard, mais j'ai écouté des trucs que je n'aurai jamais réussi à lire comme le paradis perdu de J. Milton
9h, Je lis une demi-heure en prenant le petit déj.
9h30, je m'assois devant le PC pour écrire, pendant 2 ou 3h.
Vers midi, je fais un peu de vaisselle et je prépare vite fait de quoi manger si ma femme est en télétravail ou si ma fille rentre manger. Sinon, ça attend le soir.
Les après-midis sont plus flous. Parfois je n'écris pas du tout, parfois je trouve 2 ou 3h pour travailler (ou plus, si vraiment je suis dans le flot de l'écriture). C'est dans ces périodes que je manipule GIMP pour les illustrations ou que je fais des recherches sur ce que j'écris. Ça peut être soit de la lecture, soit des documentaires si j'ai besoin d'info sur un sujet. Il y a aussi le suivi de mon compte Wattpad, qui m'a été utile pour avoir des premiers avis.
18h, je vais promener le chien (qui a 6 mois) avant qu'il bouffe le chat ou un canapé.
Maintenant, j'arrive presque toujours à ne pas allumer le PC le dimanche, mais je comprends le sens de l'expression « fais ce qu'il te plaît et pas un jour tu n'auras l'impression de travailler »
Au fil des mois, j'ai découvert une chose. Ça paraît évident, maintenant, mais ça ne l'était pas tant que ça quand j'ai commencé : pour écrire, hé bien, il faut écrire. Je veux dire par là, qu'il ne faut pas occuper son temps « et son esprit » en pensant qu'à un moment donné, une idée va arriver d'elle-même. Il faut s'asseoir, bloquer une heure ou deux, et il faut écrire... des choses, tout ce qui vient. Ensuite seulement, on pourra voir ce qui vaut le coup d'être travaillé. Une fois que l'idée magique est là, celle qui tourne en boucle dans votre esprit, il ne faut pas la lâcher. Il faut continuer à écrire dessus, tous les jours, même 300 mots, il ne faut pas perdre le fil. Et surtout, il faut que vous ayez toujours de quoi écrire sur vous. On sous-estime la puissance des routines physiques qui libèrent votre esprit et le laissent divaguer. Vous faites vos courses, vous devenez un robot remplissant un caddie et d'un coup, vous y repensez, à cette idée magique, et vous trouvez enfin la bonne formule pour concrétiser votre pensée alors vous la notez, tout de suite, vous lâchez le caddie, vous ouvrez le bloc-notes de votre smartphone et vous écrivez. Et alors, ça fait quoi si vous restez 15 minutes dans les rayons des gâteaux apéros parce que la femme qui vient de passer vous a inspiré tout un paragraphe ? Rien.
Le travail, c'est ce que les fainéants appellent le génie.

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Recueil de nouvelles
NouvellesVous trouverez ici quelques nouvelles issues de mon parcours dans la formation "esprit livre" pendant un an. Chaque nouvelle est accompagnée d'une explication sur un point particulier de l'écriture développé dans la nouvelle.