Recueil de nouvelles

16 savoir entretenir le suspense

Apprenez les procédés qui tiennent en haleine votre lecteur jusqu'à lui couper le souffle. Le suspense crée des émotions afin de captiver et passionner les lecteurs. La nouvelle à suspense se démarque du roman en ce sens qu'elle se limite à une seule scène. Le rythme de l'histoire, forcément rapide, doit malgré tout permettre de graduer les effets, d'envisager des tensions progressives jusqu'à la dernière phrase, avec, par exemple, un événement culminant en intensité. Le suspense fait partie intégrante de toute fiction. Il complétera avantageusement une histoire de polar fondée sur la résolution d'une énigme criminelle.

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Bon, pour cette consigne, on accentue le suspense, ca veut dire qu'on ne s'attarde pas sur les personnages. Pour le choix de la scène unique, je choisis une poursuite qui se prête très bien au suspense et en même temps je voudrais un truc cool.

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Le chat et la souris

S'il arrive aussi souvent que la souris échappe au chat, c'est parce que celui-ci peut se permettre d'être un peu feignant parfois. Il tente sa chance, au cas où, sans toujours avoir complètement digéré son pâté servi à température ambiante dans sa sous-tasse en faïence. La souris, quant à elle, court chaque fois pour sa vie.

Vous comprenez maintenant pourquoi Jacqueline, la pensionnaire incognito de la maison détallait ventre à terre chaque fois que Totoro le chat de gouttière courrait après, lui aussi ventre à terre bien que son embonpoint lui interdît de se déplacer autrement.

Jacqueline connaissait par cœur les rituels de la maison, c'était une question de survie. Neuf heures trente, pâté. Neuf heures trente-cinq, Madame part à la salle de bain. Neuf heures quarante, le chat sort faire le tour du jardin. Neuf heures quarante-cinq, Jacqueline remonte du sous-sol et se dirige vers la sous-tasse pour collecter quelques restes pour sa famille nombreuse. Pas cette fois. Il pleuvait et Totoro, fixait le jardin depuis la maison derrière la baie vitrée du salon. Jacqueline non plus n'avait pas envie de se faire rincer à l'extérieur pour quelques miettes alors qu'elle se trouvait à trois mètres d'un pâté qu'elle sentait depuis l'étage inférieur.

Elle tenta sa chance.

Totoro, venait de manger, mais ne refusait jamais un petit extra quand il se présentait. Il décela un mouvement, pourtant furtif, du coin de l'œil et réussit à ne pas sursauter, comme la fois où une araignée lui était presque passée sous les fesses sans qu'il la vît, et attendit que la cible se rapprochât, feignant de l'ignorer.

Jacqueline s'approcha à pas de loup, si on peut dire, mais son ombre, portée par le soleil matinal, l'avait trahie et elle ne s'en aperçut pas. Elle longea le meuble de la cuisine se croyant toujours discrète quand Totoro tourna la tête dans sa direction, les yeux grands ouverts et les pupilles dilatées. En un bond, il se retourna et sauta en direction de la souris.

Jacqueline se mit à détaller aussi vite que possible mais resta sur place les griffes patinant sur le carrelage. C'est in extremis qu'elle réussit à prendre son départ, au moment où Totoro atterrit contre le formica blanc. Elle fut prise de panique et ne pensa dans un premier temps qu'à mettre de la distance entre elle et le prédateur, aussi, elle longea les meubles de cuisine jusqu'au coin pour bifurquer de quatre-vingt-dix degrés arrivée au bout. Elle passa à toute allure devant l'objet de sa quête et jeta un œil au reste de pâté qui l'attendait. Le chat secouait la tête après avoir mal géré la réception de son saut, et s'être écrasé le museau contre un placard, puis se remit en chasse. Jacqueline connaissait ses atouts et devait les utiliser, elle se dirigea vers la table à manger sous laquelle six chaises étaient rangées. Tous ces poteaux en bois lui feraient gagner un peu de temps. Elle s'engagea dans cette forêt de pieds de chaises qui lui offrait un gymkhana très facile pour son gabarit. Totoro la suivit ne voulant pas se laisser semer et s'engouffra sous la table. Son ardeur fut vite freinée quand il dut enjamber un par un les barreaux des chaises qu'il ne pouvait sauter et la souris ressortit de l'épreuve avec deux bonnes longueurs d'avance. Elle pensa filer directement vers le petit trou d'aération en bas de la porte du sous-sol, mais l'agacement avait multiplié les forces du chat et d'un bond lest, il lui coupa la route juste devant l'entrée du trou qu'il connaissait très bien. Jacqueline fit un large virage dans la grande entrée, elle courait à découvert et aperçut une opportunité.

La table basse du salon avait un plateau bas, qui supportait difficilement des piles de magazines à l'équilibre incertain, à deux hauteurs de souris du sol. Le chat ne pourrait pas la suivre. Encore une fois la souris arriva juste avant le chat. Elle stoppa net quand elle se pensa à l'abri. Les pattes du chat tournaient autour de la table, puis son immense visage apparut. Totoro fixa la souris dont le petit cœur battait à tout rompre. Il glissa une patte trop courte jusqu'à elle et déploya toutes ses griffes pour gagner quelques millimètres qui ne suffirent pas. Il recula et sa queue frétillait d'énervement devant cette tricheuse qui refusait de l'affronter alors il sauta sur le dessus de la table basse. Puisqu'elle ne voulait plus courir, il serait patient.

Jacqueline qui connaissait très bien son adversaire attendait ce moment. Parfois, il arrivait au chat de s'endormir. Celui-ci s'affala sur le côté et commença une toilette pour se détendre.

— Je peux attendre, et à la fin, si je ne te croque pas, le balai aura raison de toi. Tu sais dans quel état elle sera, si tu es encore là quand elle arrive, lui lança-t-il calmement, satisfait de son effet.

Jacqueline savait qu'il avait raison, elle n'entendait plus l'eau dans la salle de bain. La maîtresse allait sûrement sortir et il lui faudrait être partie avant. Elle rassembla tout son courage, prit une grande inspiration et s'élança directement vers son issue dans la porte, mais le chat avait prévu la fuite. De sa hauteur il prit une forte impulsion et sauta de la table basse qui s'en trouva ébranlée. Il retomba au-dessus de la souris l'immobilisant immédiatement et plongea sa gueule, tous crocs sortis pour engloutir la pauvre bête. Dans son dos, une lourde pile de papier finit de vaciller, après le saut du chasseur peu délicat, et s'écroula de la table basse, atterrissant sur sa queue. La douleur fût vive et dans sa surprise il ouvrit grand la gueule pour laisser échapper sa proie dans un miaulement de détresse. Le chat penaud oublia un instant la souris pour lécher sa queue qui le cuisait.

— Tu as bien failli y arriver cette fois, dit la souris (en se redressant fièrement, elle lissait ses poils hirsutes de bave comme si de rien n'était) mais c'est encore un point pour moi. Alors, on la partage cette pattée ?

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voici mes maigres pistes de réflexions avant l'écriture :

Une course entre un chat et une souris

le chat ne court que pour manger alors que la souris court pour sauver sa vie

les deux se connaissent bien.

le chat recrache la souris et marque un point (cette fin a été modifiée suite à la correction de mon formateur pour en faire une plus satisfaisante).