Perfectly Imperfect (Imperfection #1)

14. Some kind of magic

Je suis au paradis culinaire. Mes papilles sans exception frémissent de plaisir à chaque bouchée. Qui aurait cru que Nate Calvin possédait, en plus de tout le reste, un don certain pour la cuisine ? N'ayant pas lésiné sur les moyens, le bel acteur nous a concocté un repas digne des plus grands chefs... bon okay, j'exagère un peu. Néanmoins les petits légumes croquants accompagnant le saumon et de sa sauce curry coco ont remporté tous mes suffrages. Loin de se satisfaire de ce repas délicieux, Nate, dès que nous nous sommes assis, a mis une musique jazzy pour parfaire l'ambiance. La voix rauque et sexy du chanteur me fait indubitablement penser à celle de Marvin Gaye et à en juger par les paroles entonnées, le thème reste toujours celui de l'amour.

— Est-ce que ça vous plaît ? me demande Nate en me servant un verre de champagne.

Oui, oui, un verre de champagne, rien que ça ! Et je dois dire que moi qui ne suis pas une grande adepte de l'alcool – en dépit des récents événements et de mes circonstances atténuantes – je dois dire que ce grand cru est particulièrement goûteux et qu'il se marie merveilleusement bien avec le plat.

— Tout est exquis, lui réponds-je avec un sourire timide.

— Mais ?

— Comment ça « mais » ? répété-je avec la perspicacité d'une moule desséchée.

— J'ai comme l'impression que, même si vous ne l'avez pas prononcé, il y a un mais dans votre phrase.

Il a parfaitement raison. Tout est exquis : le repas, la musique et lui par-dessus tout, mais jamais je n'aurai pu l'imaginer dans ce rôle. J'ai l'impression que cette soirée n'est que le fruit de mon imagination, trop belle pour être réelle.

— C'est perturbant, vraiment, avoué-je sans vraiment répondre à sa dernière remarque.

— La situation ou moi ?

— Les deux, j'imagine, mais vous surtout. Vous savez lire en moi comme dans un livre ouvert, pourtant je n'ai jamais eu l'impression d'être quelqu'un d'aussi facile à déchiffrer. Et le fait de ne pas pouvoir vous rendre la pareille est tout simplement déroutant.

— Vous, facile à déchiffrer ? Je n'irai pas jusque-là. Les hommes sont rarement attirés par les femmes de ce genre.

J'ai l'impression que c'est la dixième fois ce soir qu'il sous-entend que je lui plais. Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'y croire, bien au contraire, mais je m'y refuse tout simplement. C'est trop dangereux. J'ai peur de me retrouver submergée par tout un tas d'émotions, de tomber amoureuse de lui et d'en souffrir ; car j'en souffrirai, irrémédiablement. Souligné que l'homme concerné par la problématique n'est pas ce qu'on peut appeler un mec lambda et que cela me rend encore plus frileuse est une lapalissade.

— Je n'ai rien de particulier. Et de toute évidence, nous n'avons aucun point commun.

Et j'aurai été la première à aimer avoir ne serait-ce qu'un ridicule petit point commun avec lui, comme aimer manger des Chocapic le matin.