20. Montagnes russes

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Ma vision se brouille alors que de stupides larmes inondent mes yeux. Je ne me suis jamais sentie aussi mortifiée et honteuse de toute ma vie. Jamais je ne m'étais laissée aller de la sorte avec quiconque. J'avais, pendant de nombreuses années, décidé de cacher ce corps dont j'ai honte et de ne jamais le montrer à personne de peur d'apercevoir dans le regard de l'autre le dégoût que mes courbes m'inspirent. Mais Nate a réussi à me mettre en confiance, assez en confiance pour que je lui dévoile le plus intime de mes secrets. Et pourquoi ? me demande ma voix intérieure qui a elle aussi des trémolos dans la voix. Pour qu'il me rejette de la plus vile des façons.

Je me redresse complètement et pars à la recherche de mes vêtements. Je n'ose pas regarder Nate qui se tient toujours face à moi. Mon esprit torturé note tout de même qu'il est torse nu.

— Adelia, qu'est-ce que tu fiches ? me demande-t-il en constatant mon agitation.

Je soulève les coussins du canapé, les repose. Je regarde tout autour et même en dessous. Et j'ignore par-dessus tout sa question, comme si ce n'était pas évident pour n'importe quel imbécile.

— Adelia, je...

— Non, pas un mot de plus ! le stoppé-je immédiatement, loin d'avoir envie de l'entendre expliquer à quel point ce n'est pas de ma faute, mais la sienne.

— Je crois que tu te méprends.

Ses mains se posent sur les miennes pour m'empêcher de m'activer dans tous les sens. J'inspire irrégulièrement, prête à entendre ce refrain dont j'ai horreur, avilissant et dégradant.

— Adelia, je croyais pouvoir jouer les gentlemen pendant tout un week-end, me cantonner à quelques sourires et des baisers chastes. Au lieu de quoi, je te saute dessus, t'arrache la moitié de tes vêtements à la première occasion. Ce n'est pas du tout dans cette optique-là que je t'ai invitée ici. Je voulais mieux te connaître et pas abuser de toi, de ton corps.

— Quoi ? soufflé-je, incapable de comprendre le sens de ce qu'il vient de prononcer.

— Au cas où personne ne te l'a jamais dit, ce dont je doute, tu es une femme très attirante, m'explicite Nate en se citant lui-même comme lors d'une de nos premières rencontres. Je, ajoute-t-il en pointant son torse, te trouve très attirante.

— Je croyais que tu ne te sentais pas capable de me toucher, lui avoué-je en resserrant le plaid autour de ma poitrine.

Sa réaction, la manière dont il s'est écarté de moi, la brutalité avec laquelle il a mis fin à ce moment si intime... tout, absolument tout m'a conduit à penser qu'il n'avait pas envie de moi.

— Il m'est assez difficile de cacher mon désir pour toi dans ces moments-là, Adelia, me répond Nate en désignant d'un signe de tête le sud de son anatomie.

Mes yeux glissent d'eux-mêmes sur sa silhouette pour s'arrêter au niveau de la boucle de sa ceinture, puis un peu plus bas. Je ne peux ignorer le renflement suspect et quand je réalise ce que cela signifie, je rougis immédiatement et détourne aussi sec les yeux. Mon cœur s'emballe et ma gorge s'assèche, rendant toute déglutition pénible.

Perfectly Imperfect (Imperfection #1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant