2. En selle

29K 1.6K 224
                                    



Cet homme est une vision absolument divine. Ses yeux sont hypnotisant et leur couleur bleu-gris est unique. Un nez droit, un profil patricien.

Sa mâchoire carrée accentue sa virilité. Et sa bouche... sa bouche est sensuelle, presque lascive. Il me donne l'impression de sortir tout droit d'un film hollywoodien.

L'inconnu ressemble à un Dieu grec, le chef d'œuvre que tout artiste rêve d'atteindre, la perfection physique à l'état pur. Mon cœur bat dans tout mon corps : j'ai l'impression que mon sang entre en ébullition. Chacune de mes cellules sort d'un long sommeil pour désormais frissonner et vibrer à l'unisson.

Cet homme est la tentation incarnée. C'est comme si chaque trait de son visage n'avait qu'un unique but : forcer la gent féminine dans son intégralité à succomber.

Mes yeux refont d'eux-mêmes la mise au point sur sa bouche. J'ai beau essayer de me reprendre, avoir un semblant de contrôle, je ne maîtrise plus aucun de mes sens. Mon corps vibre par sa simple présence. Sa bouche... oui, encore sa bouche... ses lèvres suscitent en moi des images d'une rare indécence. Sa carrure virile n'est que pure masculinité, conçue pour être désirée, touchée, caressée...

Choquée par le chemin qu'ont pris mes pensées, je secoue légèrement la tête afin de les chasser. Comme une collégienne prise en flagrant délit de reluquage, mon visage s'embrase littéralement et nul doute qu'il peut le constater parfaitement.

— Ce que je fais ? demandé-je en riant nerveusement.

Pour gagner du temps, je passe une main sur mon visage. Mon malaise est certain, ma honte incommensurable, et ma dignité ras les pâquerettes. Ai-je réellement envie de raconter le moment le plus embarrassant de ma vie ? Je grimace avant de m'assoir. Mes muscles protestent comme si je venais de faire une séance d'haltérophilie intensive, sans échauffement ni étirement préalables.

— C'est votre voiture ? enchaîne-t-il en aboyant presque, son impatience me parvenant comme une onde de choc.

Il fait un signe de tête en direction de la seule voiture visible à des kilomètres à la ronde, à savoir la mienne. Je ne sais pas s'il s'agit d'une question de rhétorique ou bien s'attend-t-il réellement à ce que j'ai l'audace de lui répondre non ?

Ce dont je suis sûre en revanche, c'est que la situation dans laquelle je me trouve n'appelle pas vraiment à l'humour, encore moins au sarcasme.

— Oui, je suis...

— Cette route est une voie privée.

Une voie privée ? Oh non... Et j'imagine que celui qui se tient devant moi, absolument furax, n'est nul autre que le propriétaire de cette voie privée. Bien, parfait. Alors, je me suis introduit sur une voie privée ! Qu'on me lapide en place publique pour ce crime contre l'humanité. Mais est-il réellement nécessaire d'en faire tout un cake ?

— Je suis vraiment désolée, je ne..., tenté-je de nouveau avant d'être impoliment coupée.

— Je pourrai appeler la police pour violation de propriété privée.

Mes yeux s'écarquillent. Apparemment, il semble être nécessaire à cet Adonis de tempêter à tout va. Je ne sais pas si c'est typiquement irlandais, mais en tout cas pour cet Irlandais-là, je mérite au moins un cours magistral sur la morale, la bienséance et quelques notions sur ce qui constitue ou non une VOIE PRIVÉE.

Mais ce n'est pas de ma faute tout de même ! Aucune signalétique n'a annoncé que j'entrais sur une VOIE PRIVÉE, même mon GPS ne me l'a pas indiqué. Suis-je censée être Nostradamus ?

Perfectly Imperfect (Imperfection #1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant