Chapitre 17

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17) GINNY

Après avoir lu la dernière lettre envoyée à Hermione par "Mr Anonyme" comme elles l'appelaient, Ginny avait décidé de suivre son amie jusqu'à la volière. En descendant dans la salle commune, elle avait croisé Harry, lui avait vaguement expliqué les raisons de son départ précipité pendant les horaires de couvre-feu. Il avait fortement insisté pour l'accompagner, prétextant vouloir absolument connaître l'identité de celui qui avait redonné ce sourire de réflexion si caractéristique à son amie. Certes, elle continuait d'afficher ce sourire de façade la plupart du temps, mais il avait raison sur un point : depuis la première lettre, Hermione s'était reprise en main. Elle avait rattrapé les cours ratés, passait des journées entières à la bibliothèque pour rattraper son retard, et travaillait à longueur de journée. Sauf lors des repas. Elle que l'on voyait toujours avec un livre à l'heure des repas, elle avait abandonné cette habitude, et passait ces moments à observer les élèves d'autres maisons, pour découvrir qui était son correspondant.

Elle se doutait qu'Hermione avait découvert l'identité de son locuteur, mais en la voyant sortir à la vitesse à laquelle elle allait, elle qui n'enfreignait jamais les règles, elle avait montées les marches quatre par quatre pour retrouver la lettre.

Une fois arrivés devant la volière, les amoureux s'étaient arrêtés à portée de voix, mais pas de vue. Ils ne pouvaient pas voir Hermione, ni l'autre, mais Harry souriait de façon étrange, comme s'il savait déjà qui était avec leur amie. Après s'être assurée que personne ne les entendrait, elle se tourna vers lui :

« - Tu sais qui c'est, pas vrai ? Demanda la rousse

- Même si je le savais, ce n'est pas à moi de le dire.

- Allez s'il te plaît !! supplia la jeune fille

- Qu'est-ce que j'y gagne ? Questionna le brun, malicieusement

- Je ne sais pas... Que voudrais-tu gagner ?

- Un baiser maintenant et un rendez-vous plus tard ?

- Marché conclu ! Rigola la rousse en embrassant son copain

- C'est Malefoy.

- Mais bien sûr... Sérieusement c'est qui ?

- Je suis le plus sérieux du monde. Tu n'as qu'à voir toi-même. »

Ils n'avaient pas suivie ni même entendue la conversation qui se tenait à côté d'eux, et lorsque Ginny s'était penchée pour constater que son copain ne mentait pas, elle vit Hermione, nichée dans les bras du blond, pleurant à chaudes larmes, étouffant ses sanglots dans la chemise du Serpentard.

Ginny se redressa, à peine retenue par Harry alors qu'elle s'avançait pour détruire Malefoy en pensant que les sanglots de son amie lui étaient dus, se rassura en voyant que ce n'était pas le cas, puis Harry le traîna loin de la volière, en direction non pas de leur dortoir, mais de la salle sur demande.

« - Qu'est-ce qui la met dans cet état ? Demanda le brun. Je sais que tu es au courant Gin' dis le moi s'il te plaît...

- Elle se sent mal. J'ai laissé échapper il y a un petit moment que tu te sentais coupable à cause de la guerre. Depuis, elle se sent coupable de ne pas l'avoir vu avant, coupable d'avoir fait passer ses problèmes avant les tiens, et en plus, elle a découvert l'identité de sa mère, et je ne peux pas te le dire, parce qu'elle ne me l'a pas dit.

- Je le sais déjà ça Gin', je sais aussi qui est sa mère et je sais que tu le sais aussi, pourtant, je suis sûr qu'il y a autre chose... Elle ne t'a rien dit d'autre ?

- Non, elle ne m'a rien dit. Mais je pense qu'elle en a peut-être parlé à Malefoy. En parlant de lui, tu peux me dire comment tu savais ?!

- Eh bien... Disons qu'on a, en quelque sorte, fait la paix.

- Vous êtes amis ?

- Amis c'est un grand mot... Je dirais plutôt qu'on ne se déteste plus.

- D'accord... Mais ça n'explique pas le fait que tu saches que c'est lui. Dit la rousse, dubitative.

- J'y viens. Donc, de ma chambre, je voyais le hiboux aller de la volière à votre chambre et vice-versa, et je voulais savoir qui envoyait ces lettres. Pas que je me sois inquiété ou quoi, mais bon...

- Tu étais jaloux !! Tu avais peur que ce soit pour moi ! Jubila Ginny

- Peut-être un peu. Donc je suis allé à la volière, et j'y ai trouvé Malefoy. Au début je pensais que c'était une mauvaise blague, pour se moquer de vous, mais il s'est expliqué, il s'en veut réellement, et je crois même, entre nous, qu'il n'est pas totalement indifférent au charme de notre chère Hermione... Finit le brun, un vague sourire aux lèvres.

- Quoi !?

- En fait, je ne crois pas, j'en suis presque sûr. Depuis la sixième année, j'ai développé des dons de Legilimens. En lisant dans son esprit, j'y ai vu plusieurs choses, que j'avais déjà vues ou non, ou alors des choses que j'avais vécues et vues d'une autre manière. Il est traumatisé, autant que moi, mais en fait, ça dure depuis des années. Malefoy admirait Hermione en première année, avant que ses résultats deviennent meilleurs que les siens. Après ça, son père l'a sûrement engueulé pour ça. Alors, à défaut de pouvoir l'admirer pour son talent, il s'est construit une façade, et est resté proche d'elle en laissant paraître une haine inexistante, juste pour avoir un peu de fierté de la part de son géniteur. Mais le véritable déclic s'est fait l'an dernier, quand on a étés capturés avant de revenir à Poudlard. Cette folle de Lestrange avait torturée Hermione sous ses yeux, il ne l'a pas supporté, et ne s'en est pas remis. Après ça, une espèce d'entente sourde s'est mise en place entre nous. Il nous a aidés à sortir des cachots, puis du manoir, tandis qu'on lui a sauvé la vie dans la salle sur demande, et que sa mère à sauvée la mienne. Mais c'est cette torture qui a tout commencé.

- Tu es sûr qu'on parle du même Drago Malefoy ? Celui qui jongle entre t'appeler le Balafré et Saint-Potter, qui traite mon frère de belette, qui insulte Hermione à longueur de journée et qui nous provoque à chaque occasion ?

- Gin', l'année à commencé il y a presque quatre mois, et on n'a pas eu un seul accro. Il ne nous a adressée la parole que de rares fois, la première pour nous remercier, la deuxième pour s'excuser et la troisième pour nous aider pour notre devoir de potion. On se doit d'admettre qu'il a changé. Tu ne peux pas nier qu'il fait des efforts. Il a envoyé ces lettres parce qu'il voulait savoir ce qui inquiétait Hermione. Après l'avoir su, il aurait pu arrêter, mais il ne l'a pas fait, car ça le soulageait de la voir sourire. Il s'en veut, il regrette, et nous devons lui laisser une chance de se racheter.

- Dumbledore est mort à cause de lui Harry ! Il a essayé de te tuer plusieurs fois ! Comment peux-tu être aussi aveugle ! Il ne changera jamais ! Pourquoi vous n'arrivez pas à vous mettre dans le crâne qu'un crapaud ne se transforme pas en chouette !? Son père à tué Fred !

- On a pas tous des parents parfaits ! Les actions de son père ne le définissent pas ! Si tu avais grandis comme lui ou comme moi, en subissant des coups, des injures, en faisant des sacrifices pour sa famille ou plutôt ce qui s'en rapproche le plus, sans jamais recevoir une once de reconnaissance ou de fierté, tu comprendrais ! Les actions de nos parents ne nous définissent pas ! »

Ce fut la dernière parole entre eux ce soir là. Harry était parti, en claquant la porte, la laissant digérer ce qu'il venait de lui dire. Lorsqu'un peu plus tard, elle rejoint sa salle commune, elle apprit qu'il n'était pas rentré. Elle s'était assise devant la cheminée pour l'attendre, et lorsque enfin il revint, il avait un regard triste, déçu, surpris, un peu perdu aussi. Elle s'était levée et avait voulu lui parler, mais il ne l'avait même pas vue, et était parti dans sa chambre. Le doute qui planait en elle fut dissipé lorsque, quelques instants plus tard, Hermione était entrée, essoufflée, les yeux brillants de larmes, et Ginny avait cru apercevoir une chevelure blonde dans le couloir derrière le portrait de la grosse dame, qui avait miraculeusement survécu à la guerre. Lorsque la brune avait croisé son regard, elle avait compris ce qui s'était passé. Elle prit son amie dans ses bras, l'emmena dans leur chambre, et retourna virer Malefoy dans sa salle commune avant d'entamer une longue conversation avec son amie.

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Salut ! J'espère que vous allez bien !
Bonne lecture !
Scorpius_2410

Correspondance Anonyme (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant