Un bouquet d'émotions

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  Les heures ici sont plates et  rondes, disques gris empilés les uns sur les autres. Elles possèdent une odeur aigre et musquée, comme l’haleine de quelqu’un qui meurt de faim. Elles progressent lentement, laborieusement, jusqu’à ce qu’elles semblent ne plus avancer du tout. Elles se contentent de nous écraser inexorablement.

#laurenOliver #pondemonium

  Le lendemain, j’étais assise sur le bord du balcon. Je m’accrochais à un poteau devant moi car il n’y avait que le vide devant moi. J’avais peur de tomber mais je voulais affronter ma peur. Je n’étais pas en plein équilibre certe mais je pouvais rester immobile.

  J’étais loin dans mes pensées, je regardais les nuages de toutes formes passer. Le soleil ne rayonnais pas a son plein, il n’était que 7h45. Il envoyais ses rayons petit à petit et de plus en plus nombreux comme des soldats vers la guerre pour illuminer le monde et changer la couleur de ce ciel qui variait entre le bleu foncés, le gris. Il ne cessait de s’éclaircir grâce a cette lueur provenant de cette boule de feux.

  Je ne sais pas trop ce qui rodait dans mon esprit, des milliers de pensées qui s’entrechoquait, des milieu de question qui cherchaient des réponses. Les instants de solitude servent à ça, ils servent à voir plus clair dans c monde et à découvrir des choses que nous ne remarquons pas en temps normal.

  Je vois un oiseau perché sur un fil électrique et tout à coup, je me rends compte d’une chose. Ça fait si longtemps que je n’ai pas remarqué les oiseaux  voler ou chanter pourtant ils sont là. Ça fait longtemps que je n’ai pas entendue le bruit de la pluie et pourtant il pleut. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu les fourmis, les coccinelles et pourtant elles sont là. Pourquoi me semblent-elles invisibles alors que petite je les voyais ? Là je me rend compte qu’on tellement obsédés par la vie, le travail à plein temps, les réseaux sociaux… qu’on ne voit plus rien autour de nous. Cette insouciance, l’insouciance de l’enfant c’est elle qui nous manque. On est tellement absorbés par nos écrans qu’on oublie d’ouvrir les yeux et de regarder toutes ces petites choses qui ne demandent qu’à être vues. On ne voit plus rien autour de nous, on oublie de regarder le monde.

  Une secousse me met dans la panique et me sort de mes pensées. Quelqu’un me secouait et faisait semblant de me faire tomber dans le vide qui était devant moi. J’étais tellement effrayée que je me suis accrochée au coup de celle-ci. J’étais morte de terreur, je manquais de crier. Je finis par descendre de l’autre coté et m’éloigner du vide tout en m’agrippant au responsable de toute cette agitation. C’était bien sure Dave, comme toujours. Il aime me faire une peur bleu. J’avais le souffle qui entrait et sortait de ma poitrine d’une vitesse incroyable. Je le serrait toujours contre moi le temps de retrouver mon calme. C’était la première fois que je lui faisais un câlin, je me sentais si bien. On dirait que nous étions deux parties d’un puzzle et on s’accordait bien.

-       Ça va ? lance-t-il l’air perplexe

-       Tu m’as foutu la peur de ma vie et tu me demande si je vais bien

-       Je sais ce que je fais, tu ne croyais quand même pas que j’allais te laisser tomber

-       Tu parles, j’ai frôlé la mort

-       Arrête d’exagérer

-       J’allais être réduit en miette

  Je me suis détaché de lui, je tremblais toujours. J’étais tellement loin dans mes pensées que j’avais oublié ou j’étais. Il m’avais prise au dépourvue.

-       Je suis désolé, je ne voulais pas que ça se passe comme ça

-       Ça ne fait rien, tu as juste fais monter mon taux d’adrénaline d’un crant

Where are you!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant