Chapitre 9

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Pdv de Safiétou.

J'ai marché jusqu'à la corniche où je me suis posée sur un banc en face de la plage. Je refoule toute larme qui essaie de sortir. J'aimerais devenir une fille insensible, au cœur aussi dur que le roc. Vais-je y arriver un jour?

Ceci n'est pas le plus important en ce moment. Où vais-je aller maintenant.

Je regarde au tour de moi et tout ce que je vois ne se résume qu'à la vie. Je vois juste la vie et des gens qui en profitent pleinement, rien de plus.

Les heures défilent alors que je suis toujours assise au même endroit tout en réfléchissant. Le vent fouette tout mon corps et il commence vraiment à faire froid. Ce n'est pas grave, cela m'aidera à ignorer mon chagrin.

Le lieu commence à se vider des personnes qui l'animaient il y a quelques petites minutes. Puisqu'il n'y a que les lampadaires situés à quelques mètres plus loin qui éclaircissent l'endroit, je me me lève et commence à errer,  les bras croisés sur ma poitrine. Je ne sais pas où aller et justement, j'ai l'idée d'appeler le docteur Habib mais je n'ai pas mon téléphone portable avec moi.

Je longe l'autre côté de la route tout en restant noyée dans mes pensées. Et si je me suicidais? Je ne sais pas ce qui se cache au fond de la tombe mais ce sera quand-même un bon moyen d'en finir. Tout le monde me fuit comme l'ébola, même ma propre famille me fuyait suite au décès de ma mère. Il n'y a eu que Tonton Badara qui m'a acceptée chez lui, raison pour laquelle je lui voue un respect sans pareil même s'il n'a pas été tendre avec moi.

Je prends la décision d'aller me noyer dans la mer comme je n'ai pas de lame pour me tailler les veines. Ainsi, je ne serais plus un .....

BOOM!

Je sens ma tête se cogner catastrophiquement sur le goudron. Une fois les yeux ouverts, le paysage s'est mis à danser autour de moi et des klaxons fusent de partout. Les lumieres sont devenues floues du coup mais redeviennent normales illico presto. Je comprends que j'ai été renversée.

Je me relève doucement en m'appuyant sur le sol. Au même moment, un homme vient s'enquérir de mon état.

- Ça va? Me demande-t-il en m'aidant à me remettre sur pieds.

- Oui oui. Il n'y a rien de grave, dis-je alors que j'aurais aimé le supplier de me percuter à nouveau mais cette fois-ci, en roulant encore plus vite...

- Je ne suis pas rassuré ma petite, je t'amène à l'hôpital.

- Non ça va, réponds-je en levant mes yeux pour le regarder. C'est un homme de teint très clair. Sa forte corpulance s'impose orgueilleusement devant ma petite taille et son regard semble percer mon visage. Ses cheveux sont tout à fait gris, ce qui, d'ailleurs, lui confère un âge très avancé.

- Qu'est ce que tu fais toute seule ici, à cette heure si tardive jeune fille?

- ...

- Viens, je te dépose chez toi. Ce n'est pas sûr de marcher toute seule dans cet endroit.

Je ne bouge pas alors qu'il avance vers la portière de sa voiture.

- Qu'est ce qu'il y a? M'interroge-t-il en s'appercevant que je ne le suis pas. Monte, je te ramène chez toi.

- Ne vous fatiguez pas Tonton. Je...je...

- J'insiste ma petite. Monte.

- Je n'ai pas de maison, lui dis-je, le cœur en lambeaux.

Il rigole puis secoue sa tête.

- Vas y monte. Ah les jeunes d'aujourd'hui!

Je monte et mets ma ceinture suite à sa demande et ce, sans peur. Il a l'air gentil...

Obligés De Se Marier (I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant