Obligés De Se Marier (I)

Chapitre 31

Point de vue du narrateur.

Avant de quitter, Cheikh profita de l'occasion pour parler à son père quand ils étaient seuls au bureau.

Cheikh: Donc je dois y passer exactement un mois et vingt deux jours.

Moustapha: S' il n'y a pas d'imprevus biensûr.

Il soupira puis resta silencieux pendant un bon moment avant de lâcher le morceau.

Cheikh: Pa, euh....J'ai vu Safiétou.

Son père fronça ses sourcils puis se redressa.

Cheikh: C'est moi qui ai demandé au détectif Niang de ne rien te dire. Je voulais....'fin j'avais quelque chose en tête, raison pour laquelle je ne voulais pas te mettre au courant. Je t'en parle juste parce qu'elle retournera vivre dans son appartement dans cette semaine. S' expliqua-t-il le regard défilant un peu partout.

Moustapha racla sa gorge puis regarda son fils dans le blanc des yeux.

Moustapha: Hmm. Depuis quand est ce que t.....

Cheikh: Je ne peux rien te dire pour le moment mais sache tout simplement qu'Adama viendra prendre les clés demain pour les remettre à Safiétou. Pour ses dépenses, ne t'en fais pas. J'ai décidé de prendre ma femme en charge. Précisa-t-il tout en soutenant le regard de son géniteur.

Moustapha (surpris) : Ta femme?

Cheikh: Oui, ma femme.

Moustapha était...disons...surpris et content à la fois car il savait que c'était grâce à cette jeune fille que son fils était devenu mature, plus responsable. Tout le monde pensait qu'il l'avait utilisée pour aboutir à ses fins mais non. Il l'aimait comme il aimait Marie. C'était vrai qu'au début c'était plutôt de la pitié qu'il ressentait pour elle mais au fil du temps, il avait fini par l'aimer, par se rendre compte qu'elle avait quelque chose de particulier, de très différent. Cependant, comme il n'était pas du genre à montrer ses sentiments, il ne laissait rien paraître alors que pour Cheikh, son père voit les autres comme des pions, rien de plus.

Moustapha: Alooors, là, j'admets que tu as vraiment changé. Lui répondit- il le sourire aux lèvres, ne pouvant plus cacher son enthousiasme.

Cheikh ne considérait même pas la remarque de son père. Il pensait et repensait à sa petite femme, à son comportement, à la manière dont elle semblait se "foutre" de sa vie. Cela le blessait enormément.

Moustapha: Donc que dois-je faire pour elle ou pour vous deux? Souria-t-il.

D'un ton glacial, il répondit....

Cheikh: Je crois que t'en as assez fait Pa'. Je ne t'ai pas informé pour que tu ailles la voir ou harceler le détectif mais juste pour te tenir informé. J'aimerais recupérer ma femme sans, bien-sûr, ton aide. Laisse moi gérer ma vie comme je la sens et non de la manière dont tu me l'imposes. J'ai vingt cinq ans et bientôt vingt six. T'en mêles surtout pas. Je pense avoir dépassé l'âge de me faire dicter ce que je dois faire ou pas.

Moustapha se sentit un peu mal mais reconnut aussi que son fils avait raison. Il aimait tout contrôler mais comme il voulait "regagner" la confience de celui-ci, il fasait de son mieux pour céder à tout.

Moustapha: Si je ne choisissais pas toujours pour toi, tu n'en serais pas là aujourd'hui. J'admets que tu n'es plus un enfant. Et ne t'inquiète pas. Je ne me mêlerai plus de ta vie. Cependant, sache que je jouerai mon rôle de père jusqu'à mon dernier souffle.

Le petit Konaté hocha sa tête puis se leva.

Cheikh: Je rentre. Je t'appellerai une fois en Californie.