Obligés De Se Marier (I)

Chapitre 20

Point de vue de Safiétou.

Perdue dans mes pensées, je sursaute quand je sentis une main sur mon bras. Je lève les yeux et vois une femme super, je dis bien super belle et souriante mais c'est un peu exagéré avec son rouge à lèvres.

Je cligne des yeux en me redressant.

Moi: Oui?

Elle: Veillez attachez votre ceinture s'il vous plait, l'avion ne va plus tarder à décoller.

Moi (en souriant): D'accord. Merci.

J'essaie de jouer à la femme class mais je jure que je ne sais pas comment on attache la ceinture. Je prends les deux bouts, un dans chaque main. En tout cas, tout ce que je sais est qu'ils doivent se joindre. Je les regarde une deuxième fois.

La fille: Y a-t-il un probléme madame?

Moi: Heu....non.

Mais je ne vais quand même pas lui dire que je ne sais pas attacher une ceinture voyons!

Elle fronce ses sourcils et va derrière. Je joins les deux bouts et ça a marché. Je souris à mon exploit.

La fille repasse devant moi et entre dans une sorte de cabine. Elle a un foulard soigneusement attaché autour de son cou, une veste et une petite jupe qui font ressortir sa jolie silouhète. Elle est tout simplement belle, sûrement une hotesse de l'air.

Je sursaute une nouvelle fois à l'entente du bruit du moteur. Ça va décoller. J'exerce une très forte pression sur les bras du siège comme pour m'assurer que je ne risque pas de tomber. Heureusement que je ne suis pas à côté de Cheikh, sinon il se serait moqué de moi.

Et ça décolle. Je ne vous dis pas comment mon cœur a failli se détacher de ma poitrine! Une minute après le décollage, je me laisse aller petit à petit et finis par m'habituer. L'hotesse ressort de la cabine.

Elle: Vous pouvez enlever la ceinture maintenant madame.

Moi: Non, c'est plus sûr de la laisser attachée.

Ses lèvres forment un petit sourire qu'elle essaie de dissimuler.

Elle: Comme vous voulez madame.

Elle se dirige vers l'arrière sans oublier de me lancer un mignon petit sourire. Je le lui rends puis tourne ma tête vers l'ublot pour admirer le paysage...je veux dire le ciel, les nuages. Et pour ne pas trop m'ennuyant, je m'amuse à faire des dessins invisibles sur l'ublot. Je prends toute sorte de positions. J'espère que le vol ne sera pas trop long.

Deux heures se sont écoulées et mon ennui augmente proportionnelle aux minutes qui passent. A un instant, j'entends un éclat de rire et c'est une voix féminine, ce qui veut dire que c'est celle de l'hotesse de l'air. Pourquoi rigole-t-elle? J'ai envi de voir ce qui se passe derrière mais mon orgueil de femme m'en dissuade. J'essaie de résister à cette forte curiosité.

La fille éclate de rire à nouveau et je tourne ma tête pour voir ce qu'il y a de drôle derrière.

Le putain! Le salaud!

Mon cœur va se fendre. La fille est assise sur ses genoux et ce salopard de chien est entrain de lui chuchotter des mots dans l'oreille. Espèce de ''Kala Kala''

Je me redresse. Ma respiration est sacadée et je suis énervée. L'hôtesse rigole encore et ça me fait mal, trop mal. Elle n'a pas le droit de s'assoir sur les genoux de mon mari, un peu de respect! Même si on ne s'aime pas il doit quand même me respecter, c'est le minimum dans un couple.

Mais de quoi je parle même?

J'ai envi de descendre de cet avion. Ça m'énerve. Je n'ai aucune envie d'aller au Bahamas. Ça ne promet rien de bon. Je suis presque certaine qu'il y'aura quelque chose de pas bon du tout.