Chapitre 29

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......POINT DE VUE DE CHEIKH.....

Le comportement de Safie ne m'aidait pas du tout, alors là, pas du tout. Depuis le temps que je la cherchais, je ne rêvais que de ce moment mais pas de cette manière. Certes je m'attendais à ce qu'elle se défoule sur moi au premier coup d'œil mais pas de cette façon, franchement.

Oui, c'est vrai que j'avais merdé, que j'avais été très méchant avec elle pour ne pas dire trop. Mais si elle m'avait laissé la chance de lui expliquer les raisons, si elle m'avait laissé le temps de lui demander pardon à ma manière, elle m'aurait sûrement excusé. Je l'avais trouvé trop dure avec moi. Elle pouvait au moins me laisser lui parler, lui dire que je regrettais, lui montré que j'avais changé, hélas, elle ne m'avait même pas permis d'en placer une.

Dire que je l'avais regardé deux fois sans la reconnaître... Elle avait maigri, trop même et semblait lasse, ou plutôt faible. J'avais été un pd pendant un laps de temps, quand je l'avais vu comme ça, tellement je regrettais. Non, c'était trop.

Et pourtant j'étais tout excité à l'idée de la revoir. J'avais annulé tous mes rendez-vous lorsque le détective Niang m'informa qu'il avait localisé la femme qui l'avait accueillie pour aller la retrouver. J'avais quitté l'entreprise sans crier gare, le cœur battant et avec un grand espoir de revoir ma femme, de la serrer dans mes bras et de la ramener chez moi.

J'étais en route pour rentrer quand je réalisai que je partais vraiment sans ma femme. Je fis alors demi tour pour aller la retrouver. Sa place se trouvait à mes côtés. C'était ma femme, j'avais le devoir de prendre soin d'elle, de la chérir, de la gâter, de faire avec ses caprices. Je comptais la ramener avec moi et qu'importait le prix pour moi.

Je la comprenais, je comprenais son niveau d'énervement, de colère, de haine mais si elle m'avait donné une chance, une seule chance de me racheter, j'allais le faire, j'allais lui expliquer tout ce qu'elle voulait savoir sur moi,....bref, tout cela me troublait, elle me troublait au fait, je ne cessais de penser à elle, elle me rendait dingue et je le reconnaissais.

Arrivé, j'éteignis le moteur puis pris un grand coup avant de sortir de ma voiture. Comme il n'y avait personne à la porte, je me permis d'entrer mais ne trouvai personne à l'intérieur également. Quand même, j'attendais au milieu de la cours en scrutant la dite maison. Même s'il fallait attendre jusqu'à l'aube, j'allais le faire et j'en avais bien l'intention.

On se croirait vraiment dans un village. Je ne savais même pas que ces genres de maisons existaient toujours et ce n'était pas ce que je voulais pour Safie. Un instant après, j'entendis une petite voix venant d'une de ces nombreuses pièces. Je me décidai alors de me diriger vers cette pièce d'où elle semblait venir. Arrivé au pas de la porte, je toquai légèrement.

......: Oui, entrez!

Comme j'avais trouvé des sandales au pas de la porte, je compris qu'il fallait que j'enlève mes chaussure avant d'entrer. Ceci fait, j'entrai en tirant le rideau qui cachait l'intérieur de la pièce. Je tombai sur la petite fille de tout à l'heure puis, en balayant la dite chambre du regard, mes yeux rencontrèrent ceux de la dame là...euh Mariama...non, euh...Fatoumata...Aïssatou...peu importe. Elle se leva du lit où elle était assise pour se mettre en face de moi tout en m'interrogeant.

Elle: Oui?

Moi: Je suis venu voir Safie, Safiétou, répondis-je.

Elle prit quelques secondes à me dévisager avant de me montrer du doigt une fille recroquevillée sur une natte, le visage innocent, entrain de dormir: ma Safie.

Elle se décala ensuite de deux pas très hésitants sûrement pour me laisser passer. J'étais en chaussette et je sentais déjà la dalle dure sur laquelle ma femme dormait. Elle ne le méritait pas vraiment et cela me donner cette envie de la kidnapper.

Obligés De Se Marier (I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant