Chapitre 30.

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Vendredi 25 avril.

Harry,

Les rires des jumeaux raisonnent dans la maison depuis plusieurs minutes, car Louis fait l'imbécile avec eux dans le salon. Ces rires sont les plus beaux sont que je connaisse. Je ne pourrais jamais m'en passer. Samuel est assis sur une chaise à côté de moi dans la salle à manger. Il regarde un livre sur les tigres et il est fasciné par les images qu'il voit et je ne peux m'empêcher de sourire en le regardant tellement sa bouille est adorable. Pendant ce temps, je travaille le dossier d'un patient, même si c'est mon jour de repos.

Je ne saurais dire comment ça va entre Louis et moi. Je ne veux pas parler de ce que je ressens avec lui, car je ne veux pas affronter une nouvelle et longue conversation sur notre couple. Je suis fatigué par ces conversations où il faut toujours répéter les mêmes choses pour que l'autre comprenne ce qui ne va pas. Alors je fais semblant que tout va bien, pour les enfants principalement. Ils ont assez vu leurs deux papas se disputer comme ça. En ce qui concerne Maïa, elle n'a toujours pas signé le papier de la tutelle et nous ne lui mettons pas la pression pour le faire. Nous la laissons faire ce qu'elle souhaite.

- Harry, est-ce que l'on peut parler, s'il te plaît ?
- Oui bien sûr, je dis en levant la tête vers Maïa.
- Heu... Ailleurs si possible.

Je hausse légèrement les sourcils et ferme mes dossiers ainsi que mon ordinateur. Je me lève et prends Samuel dans mes bras. Il tend ses bras vers son livre que je lui donne et va dans le salon pour demander à Louis de veiller sur Sam quelques minutes. Je suis Maïa jusqu'au jardin, elle ferme la porte derrière elle et son regard change d'un seul coup. Je vois de l'inquiétude dans ses yeux, de la tristesse...

- Est-ce que tout va bien avec Louis ?
- Oui, tout va bien. Pourquoi ?
- Harry... Je vois bien que tu es malheureux depuis... Votre dernière dispute. Tu sais, parfois les attitudes sont plus forts que des mots et si Louis ne le voit pas, moi, je le vois.
- Maïa, je t'assure que tout va bien.

Elle s'approche de moi et me regarde droit dans les yeux.

- Ne me mens pas, s'il te plaît...

Je me pince les lèvres et l'invite à me suivre un peu plus loin dans le jardin. Nous nous asseyons sur les balançoires des enfants.

- Je ne te mens pas pour le plaisir, seulement pour vous protéger.
- Pourquoi ? Parle-moi, s'il te plaît Harry.
- Je suis perdu dans mes sentiments pour Louis. Depuis qu'il m'a dit qu'il avait l'impression de ne plus avancer avec moi, qu'il avait l'impression de ne plus rien contrôler, qu'il avait du mal à réfléchir correctement.
- Mais... C'était, il y a plus d'un mois tout ça, ça ne va pas mieux depuis ?
- Ça allait mieux pendant un temps seulement, ensuite, j'ai commencé à me poser des questions moi aussi. À me demander si j'étais toujours heureux avec lui, si je ressentais toujours de l'amour ou seulement une profonde affection. Tous les jours, je me demande s'il ne va pas me dire qu'il n'arrive pas à avancer avec moi et qu'il préfère... Que l'on se sépare. L'autre jour, il y avait des valises dans l'entrée et je pensais qu'il allait partir, qu'il allait me quitter et je ressentis... Un putain de soulagement...

Ma voix commence à craquer. Maïa pose sa main sur la mienne, le visage attristé.

- On a vécu tellement de choses que je ne sais même pas si notre mariage est encore sain ou s'il est devenu si toxique, qu'aucun de nous ne s'en aperçoit. Parfois, je me dis que ce serait si facile de tout arrêter, de demander le divorce, mais je pense aux enfants et cette idée me paraît soudainement absurde. Je refuse de faire souffrir nos enfants et de les rendre malheureux.
- Votre couple est fort Harry, je n'ai jamais vu un couple résister à autant de choses et continuer à s'aimer après tout ça. Mais ce n'est pas pourtant que tu n'as pas le droit de douter et de te poser des questions sur toi et ton bien-être. Vous méritez tellement d'être heureux après toutes les épreuves par lesquelles vous êtes passées que ce soit individuellement ou à deux. Je sais que... Louis et toi avez déjà fait deux pauses, mais tu ne penses pas qu'une troisième pourrait vous aider à prendre  chacun du temps pour vous pour savoir où vous en êtes vraiment ?
- J'ai peur que notre couple ne survive pas à une troisième pause. J'ai peur de découvrir que je me sens bien sans Louis, que je peux vivre sans lui, mais j'ai aussi peur de me rendre compte du contraire et que lui, puisse vivre sans moi.
- Sinon, une autre option s'offre à vous. Le voyage à Bali. Louis n'arrête pas de m'en parler avec un grand sourire et je pense que ça pourrait vous faire le plus grand bien de vous retrouver tous les deux, sans les enfants et loin du travail.

Docteurs Stylinson. Tome 2. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant