Egée, fils du roi d'Athènes, partit un jour à la découverte du monde et resta absent de longues années. Quand Athènes fut menacée par la guerre, le vieux souverain envoya des messagers à la recherche du prince.
Ceux-ci, ayant entendu parler des nombreuses actions glorieuses qu'il avait accomplies, allèrent le trouver dans le pays d'un roi étranger dont il avait épousé la fille. Le jeune couple venait justement d'avoir un enfant. Le nouveau-né se prénommait Thésée. Le prince reçut chaleureusement les émissaires, organisa une fête en leur honneur puis leur demanda pourquoi ils étaient venus.
« Egée, » dirent-ils, «Athènes, ta patrie, est en danger. Ton père est vieux maintenant, il ne peut plus combattre. Aussi souhaite-t-il que tu viennes mener les Athéniens à la victoire.»
Cette nouvelle remplit le jeune homme de tristesse, mais il ne pouvait méconnaître son devoir. Avant de s'embarquer à bord du bâtiment qui devait l'emmener, il souleva un lourd rocher sur la plage et cacha dessous son glaive et ses sandales. Puis il dit à sa femme
«Je ne sais combien de temps la guerre me retiendra à Athènes ni quand nous reviendrons. Si je ne reviens pas avant que Thésée soit devenu grand, amène-le à ce rocher; s'il a assez de force pour le soulever et prendre ce que j'y ai déposé, dis-lui de venir me rejoindre.»
Egée fit ses adieux à son épouse et à son fils, et bientôt la voile blanche disparut à l'horizon.
Les jours, puis les années passèrent. Thésée grandit en force et en esprit, si bien qu'un beau matin sa mère put l'emmener au rocher sous lequel se trouvaient les objets laissés par son père.
«Si tu arrives à le soulever,» dit-elle, «je serai fière d'avoir un garçon aussi fort, mais je serai accablée de tristesse car il nous faudra nous séparer.»
Enfonçant ses talons dans le sable, Thésée saisit la pierre et l'éleva lentement. Puis il mit les sandales, attacha le glaive à sa ceinture et retourna au palais avec sa mère pour préparer le voyage : il allait rejoindre son père, qui était devenu roi d'Athènes.
La princesse essaya de le convaincre de s'y rendre par la mer, car la route des montagnes était dangereuse, infestée de voleurs et de bêtes voraces. Mais Thésée ne l'écouta pas :
«Que dirait mon père s'il savait que je choisis le chemin le plus facile?»
Il était impatient d'accomplir des exploits comme Héraclès. Aussi partit-il seul et à pied.
La route traversait les montagnes, les rochers et les forêts épaisses. A un détour de la forêt, caché dans un sous-bois, le guettait un brigand redoutable qui menaçait les voyageurs d'une massue d'airain. Soudain, il surgit de son abri.
«Tu arrives juste au bon moment!» lui cria Thésée. «Ton gourdin me sera très utile pour débarrasser la contrée des rapaces tels que toi.»
Comme il disait ces mots, il s'élança en brandissant son épée, évita le coup qui lui était destiné, tua le bandit et s'empara de sa massue.
Il rencontra d'autres voleurs dans les immenses forêts et les plaines gigantesques, et il les massacra tous. Lorsque le glaive était impuissant, il utilisait la massue, comme Héraclès. Ce fut un grand soulagement pour tous les voyageurs, qui purent désormais suivre leur route sans péril.
Pourtant Thésée n'avait pas encore fait la pire de ses rencontres. Le dernier bandit de grand chemin avant Athènes était le géant Procuste. Celui-là ne hurlait pas, une épée à la main, il n'attaquait pas les paisibles voyageurs; bien au contraire, il les invitait aimablement dans sa maison.
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Mythes Grecs
Short StoryIci est rassemblé des mythes, des biographies d'héros ou de dieux, et des histoires, beaucoup d'histoires. Si vous voulez en apprendre plus sur la mythologie grec, ce recueil est fait pour vous.