Dans l'ancien temps, en Asie Mineure, non loin de l'Hellespont, était une ville du nom de Troie.
Dans sa puissante enceinte régnaient le roi Priam et la reine Hécube. Une nuit, la reine fit un rêve. très étrange : un fils lui était né, mais lorsqu'elle voulait le prendre dans ses bras il se transformait en une torche ardente qui brûlait tout le palais, les maisons avoisinantes et toute la ville.p>Effrayée par ce songe, la reine s'éveilla et le raconta à son époux. L'aurore commençait à peine à se lever que déjà le roi avait convoqué des augures pour interpréter le rêve royal. Ceux-ci mirent beaucoup de réticence à s'expliquer. Un nouveau petit prince allait naître et il serait la cause de la destruction totale de la cité de Troie. Si le roi voulait sauver sa vie, celle de sa femme, celles de ses enfants et de tous les citoyens, s'il voulait que soit épargnée la ville, il devrait supprimer l'enfant. C'était choisir entre la mort d'un seul ou le trépas de tous!
Bientôt en effet, Hécube mit au monde un fils. Ce fut pour elle et pour Priam une cruelle épreuve que de le condamner, mais il y avait à cela la raison d'Etat. Les serviteurs aussi eurent beaucoup de chagrin en voyant le tragique destin d'un si bel enfant, mais ils avaient peur de désobéir au roi, car ils connaissaient l'horrible prophétie. Ils emportèrent donc le nouveau-né dans la montagne et s'enfuirent rapidement, tant les cris et les pleurs de leur petite victime leur étaient insupportables.
Mais l'enfant ne gémit pas longtemps : une ourse le trouva, le renifla soigneusement, le lécha, et l'entraîna avec mille précautions dans son antre où l'attendaient ses propres rejetons. Le prince grandit ainsi parmi les animaux. L'ourse le nourrit et les oursons jouèrent avec lui. Il devint grand et fort, apprit à monter aux arbres et à courir, mais la seule chose qu'il ne put apprendre de ses parents adoptifs fut le langage humain.
Un jour, un berger recherchait un mouton égaré lorsqu'il aperçut le garçon qui jouait dans une clairière. Il l'emmena avec lui dans sa hutte et désormais l'enfant partagea la vie des gardiens de troupeaux. Il les aida dans leur tâche et ses protecteurs lui apprirent à parler. Il devint rapidement un vigoureux jeune homme et reçut le nom de Pâris. Il protégeait les bêtes qui lui étaient confiées contre les voleurs et les oiseaux de proie, et il était très aimé de tous ceux qui l'entouraient.
Pâris avait l'habitude de s'asseoir au milieu de ses moutons et de jouer de la flûte en les surveillant. Un matin, alors qu'il allait porter l'instrument à ses lèvres, trois magnifiques déesses apparurent soudain devant lui.
C'étaient Héra, la femme de Zeus, Athéna, la divinité de la sagesse, protectrice des hommes braves et intelligents, et Aphrodite, incarnation de l'amour et de la beauté.
A leur vue le jeune homme devint muet d'étonnement. Héra lui tendit une pomme d'or et lui dit :
« Pâris, sois l'arbitre de notre querelle. Chacune de nous veut avoir ce fruit merveilleux, mais il ne doit revenir qu'à la plus belle d'entre nous. Regarde-nous bien et dis-nous à qui appartiendra la pomme. Si tu me la donnes, tu gouverneras sur toute l'Asie, tu seras le roi le plus puissant du monde.»
Athéna sourit :
«Si je reçois le fruit,» dit-elle, «tu seras le plus grand commandant de tous les temps. Tu gagneras toutes les guerres et les portes des cités ennemies s 5 ouvriront toutes seules à ta vue.»
Alors s'éleva la douce voix d'Aphrodite
«Si grâce à toi je suis élue, je te promets de te faire épouser la plus belle femme de la terre.»
Pâris hésita un moment, puis tendit la pomme à la déesse Aphrodite. Ce faisant il provoqua la colère d'Héra ainsi que celle d'Athéna, et décida ainsi de son sort et de celui de la cité de Troie.
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Mythes Grecs
NouvellesIci est rassemblé des mythes, des biographies d'héros ou de dieux, et des histoires, beaucoup d'histoires. Si vous voulez en apprendre plus sur la mythologie grec, ce recueil est fait pour vous.