Triste Célérité [Ｎｅｋｆｅｕ]

25 - 23h45

Choqué.

Le premier reflex de Ken fut de vouloir voir sa fille, mais il ne put pas bouger. Une douleur fulgurante lui prit le bas du dos, empêchant tout mouvement.

« Aaargh ! »

Puis des pleurs firent vibrer la voiture, calme jusqu'alors.

« Aliyah ? Ça va mon bébé ? »

« J'ai peur papa ! »

« Écoute ma chérie, papa peut pas bouger » Ken regarda le rétroviseur et tenta d'inspecter du regard sa fille « Tu as mal quelque part ? »

« Au cou » pleura la fillette

« Ok... » Ken soupira, rassuré que le siège auto aie fait son travail « Écoute, papa va avoir besoin que tu lui montre que t'es une grande fille d'accord ? Il va falloir que tu te détache ok ? Et que tu attrapes le téléphone de papa »

Aliyah renifla et mit toute sa force pour essayer de détacher sa ceinture de sécurité. « J'arrive pas papa »

« Ok... Ok... » Ken souffla, tenta de ne pas laisser la douleur dans son rein prendre le dessus.

Intérieurement, il fit un décompte. Il savait qu'après ça, son temps serait compté ; mais il s'agissait de sauver sa fille alors il le ferait.

3...

2...

1...

Ken mordit ses joues aussi fort que possible et avança son corps pour rechercher son téléphone, sortant de sa plaie le bout de métal enfoncé jusqu'à son rein.

Il avait un mal de chien, l'œil qui tournait, mais il ne pouvait pas s'évanouir maintenant.

« Bébé, tu vas appeler le 1 et le 8 et leur expliqué qu'on est au niveau de la borne 308 de l'A80 d'accord ? »

« Je... »

« Répète pour papa » murmura Ken en détachant sa ceinture de sécurité

« Le 1 et le 8 et je dis borne 308 de A80 »

« C'est bien mon bébé » fit Ken en se rendant compte que sa jambe droite était complètement broyée par la tôle. Il renifla et se rendit compte qu'il saignait du nez en plus de ses nombreuses blessures, sûrement le coup de poing de sa femme. Mais l'odeur d'essence qui s'empara de ses narines lui fit peur « Je veux que tu ailles le plus loin possible de la voiture quand je t'aurais détaché ok ? Que tu cours loin, très loin, c'est trop dangereux ici »

« D'accord papa... » Aliyah regarda son père à travers le rétroviseur et comme si elle sentait la fin arriver, elle dit ces quelques mots qui brisèrent le cœur de son père. « Je t'aime »

« Je t'aime aussi » fit Ken en comprenant que ce serait sûrement la dernière fois qu'il aurait l'occasion de lui dire.

Il soupira et réunie ses dernières forces pour pivoter sur son siège, tendre son bras et appuyer sur le bouton qui retenait sa fille prisonnière.