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Hello ! Petit message pour vous souhaiter bonne lecture ! J'espère que l'aventure d'Aragon et Séraphine vous ravira de plaisir ! (ps; pardon d'avance pour les fautes de français...)

MiXa bébé^^

***

« ... et cela serait la tuer voyons ! N'avez-vous donc aucune once d'intelligence dans vos prunelles ?

— Madame, écoutez, je ne crois pas que se battre comme des chiffonniers soit une excellente idée, rétorqua amèrement l'homme.

— Aha, aha ! »

La vieille femme qui se faisait appeler Maman Tine souffla avant de rejoindre un garçon qui maniait le violon.

L'homme se leva de sa chaise, la faisant racler contre le parquet. Il passa devant des alcôves munies de rideaux pourpres. L'éclairage faible faisait danser la poussière des courants d'air dans toute la maison close. « Drôle d'endroit pour une bulle temporelle » chuchotait-il à son papillon de compagnie. Ce dernier battait ses ailes mordorées et déversait des paillettes sur le sol.

Ses talons en fer claquaient dans l'atmosphère. Quelques clients batifolaient sous les accords de La foule, tandis que son sujet jouait avec une petite fille de cinq ans.

Il s'approcha d'elle en prenant soin de se cacher des autres personnes. La sécurité avant tout : ne pas créer des anomalies, uniquement les résoudre.

« Qui êtes-vous ?

— Aragon, dit-il avait d'ajouter malicieusement, et toi ? »

Elle leva les yeux et peigna sa crinière rousse. Elle semblait troublée par ce jeune homme qui lui faisait face, à moins que cela soit par sa tenue étrange et son papillon.

« Que voulez-vous, mon petit nom ? Séraphine. »

Ils s'esclaffèrent, puis il se pencha proche de son oreille : « Laisse la petite Edith jouer avec d'autres péripatéticiennes, nous avons à parler.

— Oh, un homme bien étrange aujourd'hui, je sens que nous allons nous régaler de plaisirs ! »

Aragon ne la détrompa pas, il souhaitait l'isoler pour mieux la maîtriser. La femme chuchota un ordre à Edith avant d'inviter le bel homme à la suivre.

En dessous d'une jupe courte en dentelle noire, Séraphine était vêtue d'un porte-jarretelles rouge. Elle se dandinait de gauche à droite, faisant claquer sa langue et lançant des regards aguicheurs à Aragon.

Elle tira un rideau et se décala proche d'une barre de pole dance pour le laisser entrer.

« Alors, Ara, quelle douceur voudrais-tu goûter ? » susurra-t-elle en se penchant vers lui.

Main gantée, elle le poussa du torse sur la banquette. D'un mouvement ample, elle se mit à califourchon sur lui et s'humecta les lèvres. Au loin, on entendait une nouvelle musique, Milord, et de près, les faibles battements de Chenille, le papillon. Séraphine entendit alors le cliquetis d'une arme et lâcha un cri nerveux. Sa confiance s'était évaporée, elle avait peur de cet Aragon qui ne ressemblait pas à sa clientèle. La voix chevrotante, elle tenta de désamorcer la situation :

« Voyons... sieur Aragon, ce n'est pas nécessaire, ce canon de fusil sur ma tempe... Nous pouvons négocier le prix si besoin...

— Partons d'ici, trancha-t-il froidement.

— Quoi ?

— Vous êtes une étrangère ici. Ce n'est pas votre maison, c'est transitoire. Vous n'êtes pas une prostituée.

— Mais... »

Séraphine semblait perdue et Aragon sûr de lui. Son souffle se fit court. Ses paroles faisaient écho à ses pensées.

« Expliquez-moi.

— Tu es prisonnière du temps. Tu n'as pas à vivre ce temps. En réalité, il ne t'appartient pas et tu dois en souffrir. Nous sommes dans une bulle temporelle, c'est un lieu où le temps s'écoule normalement pour toi et moi, des êtres nés après la Stase. »

Séraphine trembla, et d'un mouvement incontrôlé, retomba sur le côté dans un bruit mat.

« Je... je ne comprends pas.

— C'est normal, tu es un être déraciné. Tu es un pissenlit qui n'a pas eu le temps de se parer de ses tiges hydrophobes avant d'être soufflé. Juste, écoute-moi et réponds-moi. Depuis combien de temps es-tu ici ?

— Depuis... toute petite ? Je ne sais pas, j'ai toujours vécu ici, avoua-t-elle.

— Et tu n'as pas une sensation de bourdonnement ? L'envie de changer d'air, aller dans un endroit totalement dépaysant ? questionna-t-il en haussant le ton, une sorte de mal de tête constant ? »

Les doigts d'Aragon se mettaient alors à frapper en cadence une tablette en noyer. Séraphine, troublée, chercha son souffle, et finit par relever les yeux, en plissant sa jupe.

« Vous... comment ? Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous là ? en entrant je vous ai vus parler à Maman Tine qui dirige le Grand 7.

— J'ai raison n'est-ce pas, susurre-t-il en se rapprochant d'elle, tu es anxieuse.

— Que voulez-vous dire par : le temps ne s'écoule pas pour nous ? »

Son changement de sujet brutal désarçonna Aragon qui recula et se cogna le dos contre le mur. Il passa sa main dans ses boucles brunes.

« Après la Stase, l'influence du temps s'est arrêtée sur nous, Homo sapiens, au contraire de la biodiversité et de la matière. Cela reste encore un mystère pour moi, qui suis né vers le cinquième millénaire. Ici, le temps suit son cours. Pour toi et moi, c'est un malaise, un fourmillement, une paralysie supportable mais qui n'est pas naturel. Nous devons partir de ta maison.

— Mais c'est ma vie ! s'écria Séraphine, ces filles sont mes amies, même la petite Edith est une sœur pour moi ! Je ne peux pas les abandonner ! Qui comprendrait ? »

Aragon se jeta sur elle et posa sa main sur sa bouche. Ses iris gris s'écarquillèrent sous le froid de sa paume : un avant en fer avec un écran sur le côté et différents composants qui lui semblaient bizarrement familiers. Chenille papillonna entre eux, les ailes orange tel un crépuscule.

« Stop. Non, ce n'est pas ta vie, déclare-t-il avec une voix rauque, c'est un substitut. On t'a placé ici à ta naissance pour une raison bien précise et je suis là pour t'en extraire. Maman Tine est la garante, elle saura trouver les mots pour couvrir ta disparition. Elle non plus n'est pas de cette époque. Pour rester ici aussi longtemps que tu l'as été, il a fallu te donner un ancrage. C'est souvent un bracelet, une montre. Cet objet concentre le plus de bourdonnement aussi.

— Mon... mon pendentif. »

Ils baissèrent leur regard vers la naissance des seins de Séraphine. Une perle de Tahiti rougeoyait entre ses clavicules.

« Brise là, de tes doigts. »

||𝙎𝙚 𝙇𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚𝙧 𝙏𝙤𝙢𝙗𝙚𝙧|| (°NOUVELLE S.F.°)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant