13. Emma / Jake

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« La plus grande victoire de l'existence ne consiste pas à ne jamais tomber, mais à se relever après chaque chute. »
Nelson Mandela

Enfin !

Je m'affalais sur mon lit, épuisée. Maggie et Noah étaient infernaux !
Nous avions été cherchés le frère de Nick à la sortie de l'école et lui et ma sœur étaient de vraies boules d'énergie. Ils avaient épuisé mes réserves.

Maggie lui avait montré sa chambre et la maison, puis ils avaient allumé une chaine musicale et dansé pendant plus de deux heures.
De mon côté, je m'étais installée en cuisine, cuisinant en gardant un œil sur eux.
Noah étant allergique aux fruits à coque, j'avais ainsi remplacé les croquants aux amandes par des fondants au citron pour le dessert, restant furieuse de savoir que ses parents ne s'en souciaient pas.

Nous avions ensuite diné dans le calme et j'avais expliqué au jeune garçon les règles de la maison : heure de lever, heure de coucher, respect des autres et surtout : pas de nuit dans le lit de ma sœur. Je savais qu'il n'avait que 8 ans mais je ne voulais pas qu'il s'y habitue.
Je les avais (enfin !) envoyé se coucher il y a une heure, et j'étais moi – même allongée sur mon lit, malheureusement sans trouver le sommeil.

Trop de pensées en tête, constatais – je rapidement. Quatre, comptais – je ensuite.
La première concernait les enfants. L'incident et la crise de mon mini – moi à l'école me faisaient douter de moi et de mes capacités. Étais – je vraiment capable de prendre soin d'eux ?
Les visages familiers que je faisais défiler sous mes paupières finir par me rassurer lentement. Je n'étais pas seule et je ne le serais jamais.
La deuxième sonnait comme une constatation.
Je savais que Noah ne serait pas sans recevoir de visite de Nick et de la bande et me rappelais mentalement de faire un tour de contrôle de la maison. Je ne voulais pas me trahir après avoir passé tant de temps à protéger ma famille du danger.
Je tentais alors de me figurer la troisième. Elle me ramenait à un livre à traduire et à comprendre, ce que tentait de faire mon esprit depuis plusieurs jours.
Seules deux histoires se démarquaient, contraires l'une à l'autre. L'une présentait des héros ténébreux et dangereux, l'autre des miroirs brisés. L'une présentait des bad – boys, l'autre des jeunes hommes aimants de leurs proches.
Laquelle était la bonne ? Laquelle devais – je croire ?
Abandonnant cette réflexion, je me concentrais sur ma dernière pensée, la plus présente depuis quelques jours : le garçon qui me faisait perdre le contrôle de mes battements de cœur,
Il y avait une lueur éteinte dans ce regard, une lueur faible dans ce regard fort, une lueur douce dans ce regard dur. Ce paradoxe me hantait. Qui était – il ?
Ma raison me hurlait me hurlait de ne pas m'en approcher mais mon cœur me soufflait le contraire, comme attiré par le celui qui battait derrière l'armure.
Je compris alors ce que signifiait la citation « le cœur a ses raisons que la raison ignore » : le cœur était libre, sauvage ; il devait tomber et se relever pour devenir plus fort. Il faisait ses propres choix.

Un SMS me fit violement sortir de mes rêveries : Cam' me briefait la rencontre illégale de ce soir. Le choix n'était pas encore fait mais les conditions avaient été posées ; la balle était dans le camp des garçons et je ne doutais pas qu'ils sauraient la relancer.
Dans la foulée, Jenny me raconta son point de vue. Elle faisait confiance à son petit – ami et aux amis de celui – ci malgré leur passif commun et elle savait que tous feraient le bon choix.
Je ris lorsque je vis que son message se terminait par « Je l'aime et il m'aime, il nous faut croire en l'autre. » Toujours aussi amoureuse, pas de doute.

Ce retour à la réalité me rappela mes projets pour ce week – end et je ne perdis pas de temps pour leur répondre et leur demander de m'accompagner à la plage.
Il fallait que je vérifie mes combis et mes planches mais je savais que rien n'aurait changé. Elles étaient stockées dans l'atelier, la dépendance de la maison consacrée à nos loisirs.
On y trouvait notre matériel de surf à moi et mon père et le matériel de patinage de ma sœur et de ma mère. Chacun des deux espaces était aménagé comme une pièce à part entière : exposition des récompenses de concours, entretien des planches et des patins, stockage des combis et des tenues de danse, ...
Cette dépendance était notre seconde maison à tous mais je n'y étais pas retournée depuis notre retour : avant de partir je m'étais promis de n'y remettre les pieds que pour reprendre le surf sur la plage de mes débuts. Seule Maggie y était retournée pour récupérer quelques - unes de ses affaires de patinage.

Les deux me répondirent positivement et je fermais les yeux en souriant, reposant mon téléphone en sombrant dans le sommeil, un visage masculin derrière les paupières ...

« Les amis sont la famille que nous choisissons. »
Inconnu

Enfin ! Je pensais que la journée ne se terminerait jamais !

J'avais été réveillé par une migraine infernale et j'étais descendu à la cuisine pour prendre un comprimé avant de remonter me doucher et me préparer.
Rejoint par les gars, on s'était ensuite rendus au lycée pour notre matinée composée de deux heures d'anglais et deux heures de français, matière que nous avions pris en option.
Nous étions jeudi, c'était bientôt le week – end, et un feu de camp était prévu avec plusieurs classes samedi soir sur la plage. C'était cool !

Nous n'étions pas arrivés en retard, pour une fois, ce qui était plutôt rare. Il faut dire qu'aujourd'hui, nous recevions nous résultats d'examens blancs, ce qui était angoissant, et ce même si nous avions bossé nos cours.
Aucun de nous n'avait en dessous de 15, c'était bien parti. Si nous obtenions les mêmes résultats aux examens finaux, c'était dans la poche !
Le français se déroula de la même manière malgré que nos notes étaient un peu plus basses. On s'en contenta, cela restait une matière en option !

Comme d'habitude, Ty' fut le premier au self, malgré que nous ayons pris le temps de passer à nos casiers récupérer nos exemplaires de contrats en doubles pour les rendre à Jenny.
Luka nous fit alors remarquer que la rousse n'étudiait plus au lycée et, après réflexion, je décidais de donner l'enveloppe à Emma. Elle n'était au courant de rien mais elle pourrait jouer le messager, ce n'était pas dérangeant.
On se dirigea donc vers elle avec nos plateaux pour s'installer à sa table et parler tranquillement avec la brune. « Il faut qu'on parle. »

Alors ? Selon vous, de quoi veulent - ils parler ?
N'oubliez pas de voter et de commenter !

SECRET LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant