SECRET LOVE

18. Emma

L'école des enfants en média (elle fait école maternelle, école primaire et collège)

« Pour chaque minute ou vous êtes en colère, vous perdez 60 secondes de bonheur. »

Ralph Waldo Emerson

On connait notre passé mais le futur est imprévisible, disait ma mère.
Je ne la croyais pas. Je refusais de la croire.
C'était pourtant vrai.

Je ne pensais pas, il y a un mois, que je deviendrais amie avec ces 4 garçons complètement immatures. Je ne l'aurais pas cru.
L'évènement post – soirée s'était pourtant répété plusieurs fois au cours du mois dernier. Je les ramenais chez moi, ils dormaient et ils repartaient.
Je ne leur avait pas dit qu'ils parlaient sous l'effet de l'alcool. J'avais ainsi appris pas mal de choses : Tyler était homosexuel et seul ses amis le savait, Nick rêvait de faire le tour du monde et Jake me trouvait à son goût.
Je gardais ce genre de choses pour moi, cela pourrait me servir en cas de besoin.

Non !
Il fallait que je me ressaisisse. Nous passions en ce moment notre premier examen de l'année et il était important que je reste concentrée.
Je ne voulais pas louper cette première épreuve de l'année, la première à compter pour l'examen final.
J'arrivais à bout du dernier exercice lorsque mon téléphone sonna. C'était Maggie. Maggie ?
Elle ne devait me contacter qu'en cas de problèmes ou d'urgences. Son message ne contenait que 3 lettres claires et concises. Ma sœur venait de m'envoyer un sos.
Je rangeais aussitôt mes affaires et saisis ma copie en mettant mon sac sur mon dos. Je la posais sur le bureau central en faisant signe aux énergumènes de faire de même.
Mon air contrarié dut les dissuader de protester : ils le firent aussitôt et me suivirent dans les couloirs menant à la sortie.
Je grognais un « Montez ! » à leur intention tandis que je saisissais mes clés de voiture. Ils obtempérèrent rapidement, surpris de cet excès de violence.

Le moteur rugit lorsque mon pied enfonça la pédale de l'accélérateur. Je me garais en dérapant sur le parking de l'école et sortis en prenant la peine de fermer la voiture.
Les autres m'emboitèrent le pas sans broncher.
La scène qui apparut sous nos yeux me fit serrer les poings. Je grognais de vagues insultes en m'approchant de l'attroupement, poussant et jouant des coudes.
Je me plaçais alors au centre du cercle et fusillais du regard les jeunes alentours. « Je peux savoir ce que vous faîtes ? »

Le meneur s'avança vers moi, confiant. « On récupère notre dû. »
Il recula d'un pas lorsque j'avançais à mon tour. « Votre dû ? Tu m'expliques ? »
Sa voix flancha légèrement. « Elle nous doit quelque chose. On récupère celle d'aujourd'hui en écartant les gêneurs. Tu ne devrais pas t'en mêler. »
Je reportais mon regard derrière lui. Ma sœur était maintenue par un autre garçon, son sac renversé à ses pieds, et Noah était lui maintenu par deux personnes qui refusaient de le lâcher. Ils portaient tous deux plusieurs blessures apparentes.
Mes yeux se replacèrent sur le responsable qui venait de reculer : les garçons avaient avancé pour se placer derrière moi, menaçants.
Je repris. « Tu viens de t'en prendre à ma sœur et à leur frère. C'est une énorme erreur. Je te conseille donc de les lâcher. Immédiatement. »

J'insistais sur le dernier mot en passant mon regard sur eux. Ils reculèrent, bredouilles, et ma sœur vint se placer derrière mes jambes, Noah sur ses talons.
Je repris. « Dégagez ! Je ne veux plus vous voir à moins de 20 mètres d'eux, compris ? »
Les garçons se rapprochèrent, menaçants, et ils reculèrent. Les jeunes finirent par s'en aller, sans doute pour se plaindre à un adulte. Nous serions malheureusement partis bien avant qu'ils ne reviennent.

« On rentre. »
Je tournais les talons, vite imitée par le reste des personnes présentes. Les spectateurs de la scène se dispersèrent, nous laissant passer.
Je rentais directement, agacée de ces altercations à forces inégales. Nous ne pouvions pas laisser les choses se produire de cette manière.
Je montais à l'étage rejoindre les enfants et soigner les plaies apparentes et invisibles.
Mes yeux se posèrent sur Noah. Je désinfectais sa lèvre, plaçais des strips au niveau de son arcade et appliquais de la crème sur sa pommette et son abdomen.
Mon corps se tourna ensuite vers Maggie, effrayée. Je nettoyais le sang au niveau de son nez, désinfectais sa tempe et posais des poches de glace sur son épaule et sa cheville.

Ils m'expliquèrent rapidement que ce n'était pas la première fois. La situation était répétitive depuis la rentrée mais ce n'était jamais allé aussi loin, selon eux.
Les enfants essayaient de ne pas les croiser mais les plus âgés finissaient par les trouver de manière systématique. Ils passaient alors généralement un certain temps à se faire racketter.
Je leur conseillais alors de se reposer un peu, compréhensive.
Je redescendis rejoindre Jake et le reste de la bande et passais devant eux sans leur accorder un regard.

Ma main se saisit de mon téléphone et composait le numéro de Cam'. Il me répondit assez vite.
- Allo ? Tu vas bien ?
- Je vais bien, Cam'. Tu es au travail ?
- Non. Je suis à la maison avec mon mari ...... Pourquoi ?
- Je ne veux pas savoir ce que tu fais avec lui, Cam'. J'aurais besoin que tu me rendes un service à la maison.
- Tu as besoin de quoi ? Je me mets en route, expliques – moi.
Je passais une main derrière ma nuque, gênée.
- J'aimerais que tu restes avec les enfants. Il faut que je règle une affaire en ville.
- Il se passe quelque chose ?
- Oui. Les enfants ont des soucis avec des élèves de leur classe. Je vais me rendre à l'école pendant qu'ils se reposent.
- Qui ? Dis – moi, Nina.

Je me doutais qu'il s'énerverait et ne fit pas cas du prénom. Il était parmi les seuls qui m'appelaient par mon prénom de naissance.
- Je ne sais pas. Je vais me rendre à l'école pour le savoir.
- Tu dois me promettre de me prévenir en cas de besoins. Adam est inquiet.
- Je te laisses gérer ton mari, chéri ... et je te promets de te donner les nouvelles dont tu as besoin. Tu dois me promettre de ne pas t'en mêler avant, Cam'.
- Je te le promets, même s'il m'est difficile de m'en contenter. J'ai envie de commettre un massacre !

Il m'informa qu'il serait à la maison dans quelques minutes et raccrochais en riant. Mon frère de cœur est un criminel meurtrier ... on s'y fait !
Je me tournais ensuite vers les garçons. 

Alors, votre avis ? Que va - t - elle faire, selon vous ?
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