20. Adam

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Adam en média (je le remets)

« La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »
Victor Hugo

Je regardais mon mari, perdu dans mes pensées, lorsqu'il me sortit de ma rêverie. « Tu crois que la situation est grave ? »
Mon sourire se fit plus large. « Arrête de t'inquiéter. Nina gère parfaitement la situation. »
Il m'observa. « Tu en es sûr ? »
Je m'indignais. « Tu ne me fais pas confiance, chéri ? Nina nous aurait emmené avec elle si elle avait eu besoin de nous, or elle ne l'a pas fait. »
Cam' me sourit, désolé. « Pardon. Je suis toujours dans l'excès avec les filles. Elles sont si ... »

Je compris la fin de la phrase sans qu'il ne la dise. Les filles, que ce soit Maggie, Nina ou Jenny (surtout Jenny, d'ailleurs) avaient toujours été surprotégées par mon homme. Ils considéraient les deux premières comme ses véritables sœurs.
Il avait surréagi lorsque Nina lui avait téléphoné. Elle ne lui avait pas donné plus d'informations et lui avait seulement demandé de venir garder un œil sur les enfants. Le fait de ne rien savoir l'agaçait.
Nous sursautâmes donc tous les deux à l'entente de mon téléphone : ma sœur de cœur venait de m'envoyer un message résumant la situation.
Je souris en le lisant à voix haute pour mon mari. Cette fille avait un vrai talent pour retourner la situation à son avantage et obtenir ce qu'elle voulait.
Je souris à Cam'. « Tu vois ? Je t'avais bien dit qu'elle n'aurait pas besoin de nous ! »

Il m'embrassa et relança la conversation sur d'autres sujets en attendant le retour du groupe.
Ils ne tardèrent pas : la porte s'ouvrit à peine 10 minutes plus tard sur les cinq personnes que nous attendions.

Je me doutais que la conversation allait finir par dériver sur des sujets importants et cela ne tarda pas.
Emma nous servit du café et s'installa avant de lancer la conversation sur un sujet bateau. « C'est réglé ! Les enfants vont être tranquilles pendant un bon moment ! »
Nick – je crois – lui sourit, l'air reconnaissant. « Merci. Je crois que nous n'aurions pas été informés sans toi. »
Elle le coupa. « Je me suis engagée à prendre soin d'eux et c'est ce que j'ai fait. Tu n'as pas à me remercier pour ça. »

Ils se renvoyèrent les remerciements pendant encore quelques minutes avant que celui que je supposais être Jake ne les coupe. « Nous devons parler. »
Elle souffla. « Je suppose que vous ne changerez pas d'avis ? »
Il eut un rictus. « Tu supposes bien. »
Le seul que je ne connaissais pas – ce devait être Tyler – se lança. « Il y a trop d'incohérences dans ton histoire. Il est impossible que tous les détails soient vrais dans ce que tu dis depuis le début. »
Ces mecs étaient perspicaces. Il y avait peu de personnes qui auraient compris aussi vite les omissions et les mensonges de ma sœur.
Elle joua la surprise. « Je peux savoir de quoi tu parles ? »

Ils n'étaient malheureusement pas dupes et Nick reprit. « Les éléments que tu divulgues sur toi sont minces et peu cohérents. Il est impossible de les relier entre eux. »
Ma sœur sourit. « Je peux savoir lesquels, messieurs ? »
Jake s'expliqua, agacé. « Tu vis seule avec une sœur que personne ne connait, tu possèdes une énorme villa à seulement 18 ans, ... Il n'y a rien de logique, il faut que tu nous expliques. »
Ses yeux se posèrent sur elle, attendant une réponse. « Je ne vous doit rien, je n'ai aucune explication à vous donner. Ma vie ne vous concerne pas, en dehors de Nick et de son frère. »
Le concerné l'interrompit. « Les garçons sont ma famille. Tu me l'explique, tu leur expliques. »
Elle soupira. « Très bien. J'ai pris la garde de Kate à la mort de mes parents ; nous avons ensuite quitté la ville avant de revenir à la rentrée. La maison – ou villa – leur appartenait. Il vous faut autre chose ? »
Je souris face à cette réponse claire : elle leur donnait les informations dont ils avaient besoin en conservant sa vie privée. C'était très finement joué.

Les quatre amis se concertèrent du regard et hochèrent la tête, décidés. Ils n'en savaient visiblement pas encore assez.
Tyler fut désigné pour parler. « Tu ne nous dis pas tout, mais ce n'est pas grave. On sait ce que l'on veut savoir. J'aurai juste une question. »
Nina nous observa rapidement et lui fit signe de poursuivre. « Tu connais le métier des deux hommes derrière toi ? »
Elle approuva. « Cam' tient une entreprise de matériel médical et Adam est photographe, il l'aide durant son temps libre. Ils me donnent même parfois un coup de main avec ma sœur. Pourquoi ? »
Ils la contemplèrent, les yeux ronds, surpris de cette réponse. « Tu veux dire que tu ne sais rien d'autre ? »
Elle les regarda à son tour. « Non. Il y a autre chose à savoir ? »

Ils se concertèrent une nouvelle fois, ahuris de cette mystérieuse réponse.
Ma sœur était effectivement une bonne comédienne, elle savait ce que nous faisions réellement mais ne trahirait jamais le secret. Elle était vraiment surprenante.
Convaincus – en apparence, du moins –, ils n'insistèrent pas et elle en profita pour changer de sujet de conversation. « Luka ? Tout va bien avec Jenny ? »
Le dénommé Luka se figea et nous observa, dérouté par la question franche de sa camarade de classe. « Euh ... Oui. Je l'ai invité au bal de Noël du lycée. Elle a hésité mais elle m'a dit oui ; elle a le droit d'y aller malgré sa scolarisation à domicile. »
Mon homme haussa un sourcil et je sus qu'il allait dire une bêtise. « Et moi ? Il ne me semble pourtant pas avoir dit oui. »
Son beau – frère se gratta la gorge, gêné. « Euh ... Jen' m'a dit que ce n'était pas un problème ... »

Cam' se rembrunit et reprit la parole. « Et pourtant. Je ...... »
Il fut coupé par notre sœur. « Tais – toi. Il me semble que tu n'es pas son père, tu n'as donc pas ton mot à dire. Votre père a dit oui, il peut, point final. »
Il sursauta. « Il a rencontré papa ? Quand ? »
Elle sourit, moqueuse. « Je me suis arrangée avec Jen' pour que tu ne sois pas présent. Nous ne voulions pas qu'il meure avant d'avoir épousé ta sœur, alors j'ai mis ton mari dans le coup et il nous a aidé. »
Je pouffais face à son air indigné. « Tu le savais ? »
Mon souffle se posa dans son cou et je lui répondis. « Oui. J'ai profité de cette soirée pour aller au concert avec toi. Ils étaient partis avant que nous ne soyons rentrés. »
Il me jaugea, sérieux, puis sourit. « Je te pardonne alors. »

Nina éclata de rire sur ces paroles, entrainant le reste des personnes présentes, et les garçons ne tardèrent pas à partir, rassurés et informés.

Alors ? Que pensez - vous de ce premier point de vue d'Adam, le mystérieux mari de Cameron ?
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