Chapitre 03

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❝ Hope ❠

Il faisait froid. La noirceur de la pièce était d'autant plus glaciale. Le silence en devenait assourdissant. La terreur me submergeait de nouveau dès que je sentis mes mains scellées. Je voulais me débattre. Je voulais hurler. De peur. De douleur. Mais je restais statique. Paralysée. Le bruit de cliquetis revint. Quelqu'un tapait sur un ordinateur. Il n'était qu'une silhouette sombre. Je ne le voyais à peine. Soudain, ses yeux se levèrent vers moi. Un frisson me submergea. Ses iris glaciales me figèrent sur place. Je n'eut pas le temps de cligner des yeux, que cette lueur s'éteignit. Un coup de feu retentit.

J'écarquillai les yeux et me levai brusquement. Mes membres tremblaient. Les larmes menaçaient de couler. Un gout de sang me fit cesser de me mordre les lèvres.

Ce n'est qu'un cauchemar,

Mon regard se perdit dans le noir de la pièce. J'avais des sueurs froides. J'inspirais lentement, tentant de retrouver une respiration normale. J'y renonçais en sortant du lit. Je sentais mes jambes trembler à mesure que j'avançais.

Ça avait l'air si réel,

Je passai l'eau sur mon visage, espérant chasser ces visions d'horreur. Ça ne voulait pas marcher. Ça n'allait pas marcher. Un frisson de terreur me submergea en me regardant dans le miroir. Mon cerveau me jouait à nouveau des tours, associant cette lueur bleu glaciale à mes iris. Je pouvais encore revoir les yeux de cet homme se refléter dans les miens, comme si mon esprit avait décidé de nous associer un même visage. Je repassais l'eau sur mon visage. Je fixais le miroir à nouveau. Mes yeux étaient redevenus sombres. Ma respiration commençait à se calmer à cette vision.

Ce n'est pas réel,

De retour dans ma chambre, je songeais à l'idée de me rendormir. Ces iris glaciales me revinrent rapidement à l'esprit. La peur m'y contraignant, je m'éloignai du lit. Je récupérais mon téléphone au passage. L'écran affichait trois heures du matin. Il me restait beaucoup de temps à rester éveillée. Mais je préférais ça.

Je m'installai sur le rebord de la fenêtre. Les stores étaient à moitiés ouverts, éclairant quelque peu la pièce. On y voyait jamais grand-chose, en vue de l'éclairage quasi inexistant dans ce quartier. Je pris mon téléphone et m'apprêtais à brancher mes écouteurs quand une lumière me fit me tourner vers l'extérieur. Cette dernière disparu aussi vite qu'elle était apparu.

Il faisait sombre, mais j'arrivais néanmoins à distinguer deux silhouettes à quelques mètres d'ici. Ainsi qu'une voiture près d'eux. C'était la leurs. Mes voisins n'en avait pas. Et la nôtre était garée de l'autre côté, malgré que ma mère était absente. Je ne cessais pas de les regarder. En me baissant, j'arrivais à mieux les distinguer. L'un d'eux semblait fumer tandis que l'autre pianotais sur son téléphone. Je ne comprenais pas ce qu'ils pouvaient faire ici. À une heure pareil. C'était absurde et certainement une sorte de paranoïa mais ça ne me semblait pas normal.

Les évènements de la veille me revinrent en tête, avec eux un gout amer me retournant l'estomac. Le bruit du coup de feu résonnait à nouveau dans mes oreilles. Je sentais déjà mon souffle se saccader. Et si ces hommes étaient liés à tout ça ?

J'étais encore sur ma fenêtre, la paranoïa me submergeant, quand une autre lumière me fit sursauter. Une voiture venait de passer, ses phares m'aveuglant. Regardant les deux hommes, tout mon corps se figea en distinguant clairement une arme dans la ceinture de l'un d'eux.

LocuraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant