JM | 21 Juillet, Année 22

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Jimin, 21 Juillet, Année 22

Woo HyunSung n'apparut pas jusqu'à ce que l'écran signala la fin des sessions du jour. Le cabinet pour les séances ambulatoires se vida en un rien de temps. Est ce qu'il allait mieux au point de ne plus avoir besoin de voir un docteur ? Qu'est ce que je devais faire maintenant ? Je n'avais pas d'autres alternatives. Je me dirigeai vers la porte d'entrée et en me tournant, je vis un couloir voisin. C'était le couloir que j'avais traversé en courant le jour où je me suis échappé. Je m'en approchai lentement.


Je vis la kitchenette et les escaliers de secours, trois pas de plus et j'allais atteindre le bout du couloir. La ligne imaginaire que j'avais tracé n'existait plus. Il n'y avait plus que des dalles blanches comme on en voyait tous les jours. Je poussai les battants des portes et sortis. Il y avait une autre solution. Le chemin vers une autre alternative se trouvait là.
Je retournai à l'intérieur de l'hôpital et me dirigeai vers une zone privée. Je pris une grande inspiration. Lorsque l'ascenseur afficha le huitième étage comme destination, je sentis mon corps se crisper. Je n'arrivais plus à respirer normalement. Est ce que j'allais vraiment bien ? Je n'avais pas encore eu de crises, mais cela ne faisait que deux mois que j'étais sortis d'ici. L'hôpital était toujours une source d'angoisse, sans mentionner la zone privée. L'ascenseur s'arrêta.

Il n'y avait personne à l'entrée de l'unité. Pour rentrer, il fallait franchir trois portes métalliques. Sans permissions, il était impossible de rentrer, je devais attendre que quelqu'un de familier passe. Je connaissais tous les infirmiers et les employés de l'unité donc je ne pensais pas que cela prendrait trop longtemps. Je respirais longuement et m'appuyai contre une chaise. C'est pas si mal, je peux le faire, je répétais à moi-même. Et ainsi, le temps passa.


« Hey, l'échappé !, un employé que je connaissais s'approcha, un plateau à la main, je l'avais fréquenté durant mon séjour ici, Qu'est ce qui t'amène ici ?

Je n'ai pas pu dire au revoir aux infirmiers avant de partir., Je répondis en le saluant. Je fis de mon mieux pour paraître innocent et naïf, mais mon coeur battait si fort et mes lèvres étaient terriblement sèches. Je comptais juste attendre ici, est ce que tu peux leur dire que je suis là ? »

Il ouvrit la porte en métal avec son pass et me dit de m'installer dans la lounge en attendant qu'il aille les chercher. Je le remerciai et le suivis. Sur le chemin, nous croisâmes des visiteurs sur le chemin du retour, leur visage était habillé d'une expression mélancolique.


Aucune des personnes venant ici n'était heureuse ou joyeuse. De même pour les personnes enfermées ici, ou pour ceux qui les enfermaient ici. C'était pareil pour mes parents. Lorsqu'ils venaient me voir, ils s'asseyaient là avec une expression qui portait milles et unes inquiétudes. Avant que je ne devienne un bon garçon qui faisait ce qu'il devait faire, je criais et pleurais chaque fois que mes parents partaient. Je me débattais et mettais des coups de pieds en hurlant.

« Maman, ne pars pas sans moi ! » Ce fut la première chose que j'entendis en entrant dans la lounge. Presque automatiquement, je me levai et retournai dans le couloir, mais sur mon chemin, je fus bousculé par quelqu'un et tombai au sol. Je cognai ma tête contre le mur et pendant un instant, tout devint noir, puis blanc. Je sentais une vibration dans ma tête et mes oreilles sifflaient. J'essayai d'ouvrir les yeux mais en vain.

Lorsque je réussis enfin à retrouver la vue, je vis un garçon en larmes. Il était tombé au sol, tout juste comme moi. « Maman ! Je suis désolé ! S'il te plaît emmène moi avec toi ! Maman ! » Il essaya de se relever mais glissa de nouveau. Une infirmière accouru et le retint. Il se débattait et criait. Il s'accrocha à mon bras pour ne pas être emmené par l'infirmière. Il n'arrêtait pas d'appeler sa mère, mais il n'y avait plus personne de l'autre côté de la porte.


Quelques autres infirmiers s'approchèrent et l'un d'entre eux piqua le bras de l'enfant. Le garçon me regarda et me dit : « Est ce que tu peux appeler ma mère ? Dis lui de m'emmener avec elle. » Son visage était inondé par les larmes. Son corps se détendit jusqu'à devenir inerte. Et la main accrochée à ma manche glissa et tomba au sol.

« Tu n'aurais pas dû voir ça, je suis désolé. » L'une des infirmières s'excusa alors qu'elle me raccompagnait dans la lounge. Je lui répondis que j'allais bien, mais vraiment, je me sentais mal. Je tenais mes propres mains fermement mais elles tremblaient violemment. J'avais l'impression d'être rempli de quelque chose de brûlant et spongieux jusque dans ma gorge. Je ne pouvais ni l'avaler ni le cracher, j'avais l'impression que j'allais tout simplement m'étouffer.

L'infirmière me rassura : « Jimin, c'est normal d'être un peu chamboulé par cet incident. Cela nous a tous brisé le cur. Si cela ne fait rien ressentir à quelqu'un, alors cette personne là à un problème. »


J'hochai silencieusement en serrant les dents. Puis, je mentionnai M. Woo HyunSung. J'essayais de paraître le plus naturel possible, mais je n'étais pas sûr du résultat. Cependant, l'infirmière ne sembla pas remarquer quoique ce soit et me parla de lui.

« Ses sessions ont été déplacées au samedi, il a des attaques des qu'il regarde la télévision donc nous avons déplacé son créneau à la dernière heure du samedi. »

J'empruntai l'ascenseur et redescendis au rez-de-chaussée. Je marchais tête baissée en tenant les bretelles de mon sac, quand tout un coup, quelqu'un cogna ma tête. Il avait frappé assez fort pour que je vois des étoiles pendant quelques instants. Je levai la tête et vis Yoongi.

花樣年華 : The Notes pt.2 [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant