Deux jours que je suis incapable de dormir et deux jours que j'ai quitté Liam. Je me suis installé dans un petit hôtel mais je passe la plupart de mon temps à l'extérieur, à parcourir les bars. J'ai fais une petite escapade dans une agence hier, afin d'acheter mon billet de retour à Londres. C'est un billet de dernière minute et mon vol m'attend dans à peine trois jours. Je continue de sans cesse appeler Louis mais il ne répond jamais et j'ai réellement peur qu'il ai fait une connerie. Je n'ai même pas le numéro de Harry pour l'engueuler.
-On va bientôt fermer, monsieur, m'informe un type en chemise et noeud de papillon.
J'acquiesce lentement en terminant ma vodka d'une traite. Je n'ose même pas me jeter un coup d'oeil dans le miroir qui encadre tout un pan du mur car je dois ressembler à un zombie. Je ne peux rien dire, je me suis mis dans cette situation tout seul mais je dois quand même avouer que ça fait un mal de chien d'être loin de Liam. J'imagine qu'une fois à Londres, tout se passera plus rapidement, je retrouverai le travail et par la même occasion le sommeil et j'oublierai Liam ainsi que tout ce qui me rapporte à lui.
Je finis par me relever de mon tabouret et j'attrape ma veste en cuir pour l'enfiler rapidement. Je sors du bar en titubant puis je rejoins l'extérieur. Je referme ma veste contre mon torse en sentant le vent effleurer ma peau basanée puis je continue mon chemin en direction de l'hôtel où je loge. J'essaie de me convaincre que personne ne m'attend là-bas mais j'ai beau essayé, mon esprit se rapporte toujours à Liam. Je l'imagine allongé sur le lit, les bras croisés derrière son crâne, fixant le plafond avec un grand sourire aux lèvres tout en chantonnant le titre de sa prochaine musique.
C'est sans doute ce qui arrivera; il m'oubliera lui aussi puis il reprendra le marché de la musique avec ses remix absolument ignobles mais très vendeur. Il écrira peut-être une chanson telle que "Summer Love" pour moi puis il se trouvera un autre type ou une autre nana avec qui passer ses nuits. C'est pas vrai, je deviens vraiment pessimiste! Je secoue la tête tel un idiot et je continue d'avancer sur le trottoir de cette immense ville en espérant arriver au plus vite à l'hôtel.
Je sens mon portable vibrer dans ma poche et lorsque je le sors, le numéro d'Edmond s'affiche. Nous avions échangé nos coordonnées lors d'une de nos fameuses pauses clopes. J'hésite à répondre puis je finis par céder. Je plaque l'objet contre mon oreille jusqu'à ce que j'entende un petit toussotement.
-Zayn? Me demande la voix rauque d'Edmond.
-C'est bien moi. Avant toute chose, si c'est Liam qui vous envoie, dites lui que je suis vraiment désolé mais que je...
-Je viens en tant qu'ami.
Il y a un silence puis il reprend après un soupir:
-J'ai appris pour vous et monsieur Payne. Je tenais simplement à savoir si tout allais bien... Je vois bien dans quel état est monsieur Payne et j'espère au moins que vous n'êtes pas aussi mal qu'il l'est...
Je frémis en entendant ces mots et je prend un moment avant d'oser répondre, me sentant soudainement honteux:
-Je... Oui, je vais bien. Enfin je ne suis toujours pas mort et je ne dors pas sur les trottoirs. Comment... Comment va Liam? Demandé-je d'une voix hésitante.
Je reprend mon chemin en même temps de parler et j'attend la réponse d'Edmond qui ne tarde pas.
-Disons qu'il est cloitré au lit depuis deux jours, qu'il ne mange presque pas et qu'il ne dort pas... Vous lui manquez beaucoup.
-Je sais... Et il me manque aussi mais il doit savoir que j'ai besoin de retrouver ma vie. J'ai laissé trop de personnes derrière moi et je pense que la moindre des choses c'est de les revoir après tout ce temps. La rupture était inévitable, on savait parfaitement que ça allait arriver mais on a quand même voulu s'y jeter.
J'ai l'impression d'essayer de soulager ma conscience en parlant de cette manière à Edmond alors que je devrais simplement me sentir misérable pour ce que je fais subir à Liam. Je me tais.
-Vous comptez repartir chez vous bientôt? Me demande Edmond au bout d'un certain moment.
-Oui, mon avion est prévu dans trois jours. J'espère arriver suffisamment tôt pour m'occuper de Louis.
-Serait-ce trop indiscret de vous demander à quelle heure est votre vol?
J'avouerai bien plus tard que sur le coup, je n'ai pas réfléchis à ce petit interrogatoire et aux indices que j'offrais à portée de main à Liam.
-Je décolle à dix-sept heures dix.
-Je vois.. Je vous souhaite un bon voyage et si vous finissez par abandonner votre vol, rejoignez monsieur Payne..
Je le salue une dernière fois puis je raccroche. J'entre enfin dans ma chambre d'hôtel et je peux enfin profiter de la chaleur et du comfort de mon lit. Il est très tard et je suis épuisé. Je m'endors comme une masse sous mes couettes mais bien triste d'être, une fois de plus, seul dans ce lit spacieux.
* * *
PDV Liam
C'est une douleur qui me retient couché au lit, encore pire que d'attaquer mon morale, elle se met aussi à détruire mon physique et elle me coupe les jambes lorsque je tente de me relever. Si on m'avait prévenu que cette rupture allait être aussi dur, je n'aurais sûrement pas... Avant que je dise une connerie, je vais me taire. C'est faux, j'ai bien fais de faire ce que j'ai fais parce que bordel, j'ai passé des moments incroyables avec Zayn et je ne regrette rien. Sauf qu'à l'instant, quand il est sûrement prêt à grimper dans un avion du jour au lendemain et que je suis ici, sous quatre grosses couettes, je suis incapable de me sentir bien.
C'est dingue, je ne veux pas qu'il parte. Je veux qu'il reste à Los Angeles et qu'il vienne me retrouver. Ça fait deux jours que je l'attend et dans mes rêves, il est même là, installé sur le lit, un sourire scotché au visage en m'observant ouvrir les yeux. Je veux que Zayn revienne et je veux qu'il le fasse de son propre chef. J'ai besoin de sa présence pour m'endormir correctement, pour arriver à manger, à sourire ne serait-ce qu'un minimum à Edmond et Sharon qui se montrent si attentionnés avec moi. Mais malgré tout, je suis persuadé qu'il ne reviendra pas; et c'est sûrement un coup à ce que je me laisse crever dans mon lit.
J'entend qu'on toque faiblement à ma porte.
-Entrez, Edmond.
L'interpellé n'attend pas une seconde pour ouvrir la porte, toujours très classe dans son smoking, les cheveux plaqués sur le crâne et un énorme sourire scotché sur son visage ridé. Heureusement qu'il a été là pour me supporter pendant ma période de dépression. Sans lui, je me serais sûrement tiré une balle à l'heure qu'il est.
Il avance lentement et se tient debout, face au lit, les mains jointes devant son superbe costume.
-Vous allez mieux, monsieur Payne?
Je hausse les épaules, incapable de savoir si je vais bien ou si je ne vais pas bien. J'imagine que je ne vais pas du tout bien d'ailleurs.
-Je viens d'appeler monsieur Malik. Il avait l'air, lui aussi, très anéanti par votre séparation.
J'acquiesce lentement en l'imaginant, des cernes sous les yeux, un visage presque creusé, des larmes coulant le long... Je stoppe immédiatement cette vision d'horreur et je me reconcentre tant bien que mal sur les propos de mon majordome.
-Son avion part dans trois jours à dix-sept heures dix. J'imagine que je devais vous tenir au courant au cas où vous voudriez le retrouver, le ramener auprès de vous et lui éviter de faire une trop grosse bêtise. Monsieur Malik est quelqu'un qui mérite qu'on le poursuive jusque dans un aéroport, je vous l'assure. Au fond de lui, il ne veut sûrement pas partir et je suis certain que vous arriverez à le convaincre de revenir auprès de vous. Je vous laisse y méditer.
Et sans attendre que je puisse former une seule phrase, il part, l'air de rien, les mains croisées dans son dos comme s'il ne venait pas tout juste de me révéler quelque chose de tellement important à mes yeux que j'ai encore du mal à y croire. Zayn part dans trois jours. Seulement trois jours. À dix-sept heures dix. Et il ne m'a toujours pas donné une chance de le faire revenir auprès de moi...
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Salut! J'attend vos avis et vos j'aime sur ce chapitre! On est très proches de la fin !
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Architect of the Heart (ziam mayne)
RandomLa vie de Zayn Malik n'a, pour lui, rien d'extravagant : elle est la plus anodine qui puisse exister. Elle est constamment rythmée par les réunions assommantes au sein du cabinet d'architecte dans lequel il travaille en tant qu'assistant, les dimanc...