Architect of the Heart (ziam mayne)

Chapitre 19 : Confiance

Les regards ont cessé de nous toiser et de nous observer sous toutes les coutures et je me sens à présent beaucoup mieux. Liam ne sait pas quoi dire et moi non plus alors nous nous contentons de monter dans l'ascenseur et d'appuyer sur le bouton qui nous mènera à l'étage.

Tout est silencieux et c'est un silence presque étouffant. J'ai peur de devoir retourner dans ma chambre et de découvrir demain, au petit matin, que Liam m'a trompé parce qu'il n'était pas capable d'assumer notre baiser. Ma gorge se noue à cette pensée et il faut que je concentre toutes les fibres de mon être pour m'obliger à croire qu'il ne le fera pas.

Le tintement de l'ascenseur me ramène à la réalité: nous sommes à notre étage et je ne peux pas fuir plus longtemps l'instant où il me dira que tout ça n'était qu'une erreur et que ça ne se reproduira plus jamais. L'estomac serré, je regarde les portes s'ouvrir et Liam s'approcher de sa chambre. Je sais déjà qu'il fera semblant de tout avoir oublié demain, lorsque les magasines people révèleront son homosexualité. Il prendra de nouveau une belle blonde qu'il trimballera dans la rue pour faire croire qu'il n'a jamais apprécié le baiser que nous avons échangé et tout sera réglé. Je m'avance vers ma porte, le visage baissé en direction du sol.

-Est ce que tu veux.. venir dans ma chambre? Enfin... je voulais te montrer mes figurines de superhéros, j'avais promis de te les montrer..

Je relève la tête vers Liam qui vient de m'adresser la parole et qui se gratte à présent la nuque, l'air apparemment mort de trouille à l'idée que je refuse sa proposition. Tout le scénario que je m'étais imaginé s'envole dans les secondes qui suivent sa question. Il m'invite à entrer dans sa chambre d'hôtel. Je suis rassuré de comprendre qu'il veut passer encore un peu de temps avec moi ce soir et je suis certain qu'il ne regrette pas notre baiser.

-Je veux bien entrer, répond-je avec un petit sourire.

Il parait instantanément soulagé d'entendre ma réponse et je me rend compte que c'est la première fois que je vois Liam autant peu sûr de lui même.

Il me fait signe de le suivre et il déverouille sa chambre à l'aide d'une carte grise rigide. Je rentre dans le petit habitacle chaleureux et je suis directement surpris de remarquer la décoration beaucoup plus personnelle de sa chambre. Un énorme lit est disposé contre le mur et il est recouvert de draps noirs qui contraste avec le mur blanc cassé. Les figurines sont regroupés sur un petit meuble et une énorme armure d'Iron man est installée à côté du bureau qui se trouve contre le pan de mur opposé. Quelques vêtements sont éparpillés dans un coin de sa chambre et je retrouve mes habitudes de bordélique.

-J'adore me sentir comme chez moi alors ne fais pas attention aux vêtements par terre, me dit-il en suivant mon regard.

-C'est une ambiance beaucoup plus chaleureuse que dans ma chambre. Je n'ai mis aucune décorations pour ma part, fis-je remarquer en continuant d'observer autour de moi.

-J'avais besoin de ramener tous les éléments présents dans ma chambre et c'est ce que j'ai fais. Maintenant j'ai l'impression d'être dans ma villa.

Je lui lance un petit sourire car je trouve son geste absolument adorable. Je m'approche de l'étagère où sont disposés les unes à côté des autres une trentaine de petites figurines qui reprennent chaque personnage issu de Marvel avec en plus un mini Batman très bien fait. J'observe chaque détail puis j'abandonne finalement ma contemplation pour m'approcher du bureau où se trouve des tas de feuilles volantes. L'une d'elle attire mon attention car elle se trouve attachée au mur à l'aide de quatre petits morceaux de scotch. En y regardant de plus près, je reconnais immédiatement le dessin que j'avais réalisé pour Liam il y a un moment de cela. Les traits sont les mêmes, grossiers et pourtant le rendu me rend fier de moi même. Un sourire se dessine sur mes lèvres en repensant à ce moment dans la villa. C'était un des très peu nombreux moments où nous n'étions pas en train de nous chamailler pour un rien.